La Monusco demeure préoccupée face à près de mille violations de l’Enfant congolais

Durant le premier trimestre de l’année 2018, a déclaré Mme Florence Marchal, porte-parole de la Monusco, la section Protection de l’enfant de la MONUS

Virus Ebola : 10 décisions et recommandations pour éradiquer l’épidémie de la RDC
La société civile de l’Ituri et celle du Nord-Kivu jugent négatif le bilan du 1er mois de l’Etat de siège
Baisse sensible de violations des droits de l’Homme

Durant le premier trimestre de l’année 2018, a déclaré Mme Florence Marchal, porte-parole de la Monusco, la section Protection de l’enfant de la MONUSCO a vérifié 807 violations graves commises à l’encontre des enfants. Au cours de la conférence de ce mercredi 11 avril 2018, elle  a dit que deux tiers des incidents se sont produits dans la province du Nord-Kivu, suivi du Territoire de l’Ituri, de la région des Kasaïs et du Sud-Kivu.

 

Enfant soldat congolais

Enfant soldat congolais

La Porte-parole onusienne a souligné que près de 70% de ces violations concernent le recrutement et l’utilisation des enfants par des groupes et milices armés dont les principaux recruteurs sont les Mayi-Mayi Mazembe, Kamuina Nsapu et Nyatura. Des cas de meurtres et mutilations ont également été documentés en Ituri (39 enfants victimes) et dans la région des Kasaïs (19 enfants victimes). Des individus armés non identifiés ont attaqué des écoles (87) et des hôpitaux (3) en Ituri. Ces attaques constituent l’une des raisons pour lesquelles de nombreux enfants sont déscolarisés et non pas accès aux soins de santé de base. On estime à plus de 50 000, le nombre d’enfants privés de leur droit à l’éducation dans cette localité.

Les attaques des écoles et hôpitaux constituent une violation grave du droit international selon l’Onu

Mme Marchal a rappelé que la Monusco condamne les attaques contre les écoles et les hôpitaux comme une violation grave du droit international et appelle toutes les parties à respecter leurs obligations. La période considérée a été marquée par une escalade de la violence entre les populations Hema et Lendu dans le territoire de Djugu en Ituri, affectant gravement les enfants. Meurtres à la machette, déplacements massifs de la population, villages brûlés et plus de 70 écoles incendiées, tel est le triste climat qui prévaut dans cette localité et qui constitue un environnement particulièrement instable et dangereux pour les enfants. La MONUSCO continue de suivre, avec une profonde préoccupation, l’évolution de la situation.

Formation  des agents des FARDC, armée congolaise, PNC, police locale et membres de la société civile dans la protection de l’enfant

En dépit de ces situations préoccupantes pour les enfants en zone de guerre, Mme Marchal a déclaré que la Monusco va au-delà de la protection des enfants pour former des personnes ressources en faveur de ces défavorisés. Du 26 mars au 1eravril 2018, à Kitona, la section Protection de l’enfant de la MONUSCO en collaboration avec le bureau de la Réforme du Secteur de Sécurité (SSR), l’UNICEF et l’UEPNDDR, a organisé un atelier de formation sur les Procédures opérationnelles standards relatives à l’évaluation de l’âge. Au total, ce sont 30 agents des FARDC, de la PNC, d’ONG locales impliquées dans la protection de l’enfant qui ont bénéficié de cette formation visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation des enfants. Une formation similaire se tiendra, dans les prochains jours, à Tshikapa.
Mme Marchal a néanmoins signalé qu’au Nord et Sud-Kivu, les affrontements entre les groupes armés et les FARDC ont non seulement favorisé le recrutement et l’utilisation d’enfants, mais ont aussi permis aux enfants déjà captifs de s’échapper des groupes armés auxquels ils étaient associés. Le déplacement massif de la population à travers l’Est du pays a lourdement mis en péril la sécurité des enfants qui sont exposés à une vulnérabilité aiguë.

Rombaut Kamwanga

 

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: 0
WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE