La grève générale des femmes ce 8 mars en Espagne : Contestation à Madrid, festivité à Kinshasa

Pendant que toutes les femmes du monde entier fêtent avec faste, ce jeudi 8 mars 2018, la journée internationale des droits des femmes, l'Espagne s'es

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Pendant que toutes les femmes du monde entier fêtent avec faste, ce jeudi 8 mars 2018, la journée internationale des droits des femmes, l’Espagne s’est mobilisée le même jour pour une grève générale « féministe » sans précédent dans le pays. Challenges.fr qui publie l’information précise dans ses colonnes : « Grève de métros et de trains, piquets devant les grands magasins, présentatrices vedettes absentes des médias… » Mais en RDC, la fête se déroule normalement

Juste à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, les syndicats et organisations féministes espagnoles ont appelé à la grève générale des femmes ce jeudi 8 mars.  Défendre l’égalité salariale, dénoncer le harcèlement ou encore la violence faite aux femmes est l’objectif de cette grève.

Cet arrêt de travail organisé par les femmes en Espagne a été bien préparé par une mobilisation qui a démarré mercredi 7 mars à minuit par des concerts de casseroles dans le centre de Madrid, mais la principale manifestation était annoncée pour jeudi soir. UGT et CCOO, deux principaux syndicats espagnols, ont appelé à un arrêt de travail de deux heures, observé selon leurs estimations par 5,3 millions de personnes à travers le pays. Ils ont été inspirés des dix autres syndicats qui avaient appelé à une grève toute la journée, en 1975, par un mouvement similaire en Islande.

En RDC, la fête trop attendue

RD Congo, les syndicats et organisations féministes congolaises ont pris leur temps, durant cette journée, à festoyer après de longs discours entrecoupés des applaudissements. Les femmes congolaises qui ont beaucoup à revendiquer devraient plutôt chercher à intervenir à l’échelle mondiale pour faire de l’ambition des objectifs de développement durable, une réalité pour les femmes et les filles  afin de pousser l’homme à soutenir la participation équitable des femmes à tous les aspects de la vie.

Des femmes célèbrent la journée de la femme le 8/03/2017 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La femme congolaise doit mettre l’accent sur le renforcement de son leadership,  de mettre fin à la violence à son égard, à être intégrée dans tous les aspects des processus de paix et de sécurité, à renforcer son autonomisation économique et placer l’égalité des sexes au cœur des processus de planification et de budgétisation au niveau national.

La Jour Internationale des droits des femmes étant nécessaire, il ne faut pas que ce soit une journée « bonne conscience ». Les 364 jours restants doivent également servir à avancer les droits des femmes. Femme congolaise, « impose-toi ». Ton image et ta place dans la société congolaise vont évoluer, mais trop lentement. Je vous laisse suivre comment les femmes espagnoles, toutes tendances confondues, ont fait pour revendiquer en ce jour que le monde entier célèbre la Journée internationale des droits des femmes.

Journalistes et actrices dans le mouvement

Dans la matinée, la Cadena Ser, qui est la radio la plus écoutée par les Espagnols, avait perdu ses voix féminines. Les stars des émissions matinales de télévision étaient toutes absentes. A la rédaction du premier quotidien espagnol, El Pais, les femmes journalistes ont déserté. Près de 300 trains ont été annulés et des rassemblements se sont formés dans une multitude de villes pendant l’arrêt de travail de deux heures à la mi-journée.

Le mouvement est aussi suivi par des actrices célèbres comme Penelope Cruz ou Rossy de Palma, égéries du cinéaste Pedro Almodovar qui, de film en film, a rendu hommage aux femmes espagnoles fortes et libérées. Penelope Cruz a annulé sa participation à divers événements et annoncé qu’elle laisserait son compagnon, l’acteur Javier Bardem, s’occuper de leurs enfants. « Si les femmes baissaient les bras, le ciel nous tomberait sur la tête », a écrit Rossy de Palma sur Instagram

Asphyxiée pour besoin de la cause

Selon Challenger.fr, Paula Biempica, employée de banque de 39 ans rencontrée dans le rassemblement à Madrid, c’est pour la première fois de sa vie qu’elle participe à un mouvement de grève. Cette mère de quatre enfants à charge reproche au monde de l’entreprise de ne toujours pas permettre de concilier maternité et travail. « Beaucoup d’entre nous avons renoncé à des promotions pour nous consacrer à la maison et à la famille », a-t-elle dit.

Pour sa part, Eva Ferrero, 48 ans, affirme  « être asphyxiée » pour besoin de la cause. Elle assure un travail à temps partiel de femme de ménage, avec un revenu mensuel de 700 euros et passe le reste de sa journée à s’occuper de sa mère malade et de ses deux enfants. Elle a manifesté face à une grande enseigne commerciale de l’avenue Gran Via, où les grévistes appelaient exceptionnellement à ne pas consommer, afin de ne pas obliger vendeuses et caissières à travailler.

Des femmes employées à domicile ont accroché symboliquement des tabliers aux balcons à Vigo, notamment.

De leur côté, des femmes employées à domicile, ne pouvant délaisser les personnes âgées et enfants dont elles s’occupent, avaient prévu d’accrocher symboliquement des tabliers aux balcons.

À Barcelone, Amira Malainne, étudiante de 23 ans coiffée d’un hijab violet – la couleur de la cause féministe en Espagne – affirmait avoir « plus de raisons que quiconque d’être ici. Nous subissons une triple discrimination: parce que nous sommes des femmes, d’origine étrangère et musulmanes ».

Déclaration de femmes ministres en faveur d’une grève du zèle

S’étant dotée dès 2004 d’une loi spécifique contre les violences faites aux femmes, l’Espagne est pionnière dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Ladite loi a été présentée comme un « modèle » par le Conseil de l’Europe. En Espagne, les femmes sont payées en moyenne 14,2% de moins que les hommes, un peu mieux que la moyenne européenne (16,2%) selon Eurostat. Mais des débats passionnés s’y tiennent depuis des semaines, alimentés notamment par les déclarations de deux femmes ministres en faveur d’une « grève du zèle », qui a scandalisé la gauche.

Finalement, le chef du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, s’est démarqué de leurs propos. « La journée d’aujourd’hui sert à lancer un débat et à nous faire, à tous, prendre conscience », a-t-il déclaré jeudi 8 mars devant des membres de son parti, un ruban violet attaché à sa veste. La présidente conservatrice du Congrès des députés, Ana Pastor, a aussi défendu le droit de grève: « il y a des hommes qui continuent à penser que les femmes étendent mieux le linge », disait-elle jeudi. De son côté, la numéro deux du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, a assuré qu’il restait « encore bien des choses à changer car même les vice-présidentes du gouvernement doivent subir des comportements machistes inacceptables ».

Gel Boumbe

 

 

 

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