Félix Tshisekedi, maintenant tout commence…

Les dix-sept années du régime Joseph Kabila doivent rapidement s’écrouler à Kinshasa. On a déjà compris les différentes facettes de la gestion du pays effectuées par le régime passé. L’heure n’est plus à la distraction.

Sur la N1 en route vers Kinshasa, un transporteur de makala tombe en panne

Puisqu’il parle d’un Etat de droit, le nouveau président au pouvoir, depuis le 24 janvier 2019, doit savoir que le peuple congolais attend  voir mettre en cause non seulement les anciens dirigeants de l’entourage de Kabila, mais aussi toute personne reconnue dans des affaires de manipulation de fonds pour leurs intérêts individuels.

Or, l’on sait que le mode de gestion de la chose publique pratiqué par l’ancien pouvoir ne constitue que l’un  – et non de moindre – des méfaits qui lui a été reproché. Celui-ci a, à son passif, cette répression tentaculaire de manifestations pacifiques et des attaques meurtrières au Sud-Kivu, au Kasaï, à Yumbi, en Ituri, etc. qui demeureront le cruel symbole  qui fait de chaque citoyen congolais, un être terrorisé se méfiant de sa propre ombre.

Aujourd’hui, tout est prioritaire, mais la priorité des priorités est de panser les blessures d’une population traumatisée. Et de mettre tout le monde au travail. Car, tout est à faire, et après la tragique expérience vécue, il ne semble plus y avoir de place pour les rancunes et les rivalités mesquines.

Il faut mettre les jeunes au travail

Il faut mettre tout le monde au travail, et chacun le reconnait, ce ne sera pas une mince affaire dans un pays où la moindre démarche s’obtient par passe-droit, où tout le monde est contraint, pour vivoter, d’avoir d’autres occupations parallèles à ses fonctions officielles et de se livrer à quelques petits trafics.

Aujourd’hui, le mot « travail » et « effort » doivent devenir un autre leitmotiv du discours et de la volonté politique des nouveaux dirigeants.

Mais à Kinshasa, on reste vigilant quant à d’éventuels agissements de la part des nostalgiques de l’ancien régime. Il existe, bien sûr, l’argent dont «  le clan » est loin d’être démuni, c’est un facteur de corruption efficace. Il y a également d’autres éléments qui seront tentés de profiter d’une situation difficile où tout est à faire et à imaginer, pour assouvir leur soif du pouvoir.

Le souhait des congolais est de voir le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son équipe réaliser beaucoup des choses. Avec courage, sagesse et honnêteté, ils doivent éviter à la RD Congo de sombrer dans la tourmente de l’anarchie. Il serait naïf de ne pas compter avec les contradictions que ne manqueront pas d’engendrer les difficultés de cette vaste remise en ordre et en route à laquelle les nouveaux dirigeants seront attelés.

On le sait bien, sans oublier les aventuriers politiques et les affairistes sans foi ni loi, qui pourront être tentés à manipuler à leur profit une situation qui restera encore longtemps précaire.

Mais, le chemin de l’espoir et de l’effort est ouvert. Et l’expérience vécue a été trop dure pour que le tournant pris ne soit pas irréversible.

Gel Boumbe