Avec l’invalidation de Jean-Pierre Bemba, la crainte de la CENCO se confirme

La Cour constitutionnelle a rendu son verdict sur les dossiers des candidats recalés à la présidentielle de 2018, le lundi 3 septembre 2018. Définitiv

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La Cour constitutionnelle a rendu son verdict sur les dossiers des candidats recalés à la présidentielle de 2018, le lundi 3 septembre 2018. Définitivement, l’ex-vice-président de la république et leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, a été écarté de la course à la magistrature suprême.

Après Moïse Katumbi, le régime Kabila a réussi à mettre hors de l’arène de la présidentielle le candidat Jean-Pierre Bemba. Comme il fallait s’y attendre, la Haute Cour a tranché dans la logique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui avait estimé que la subornation des témoins pour laquelle il a été condamné par la Cour pénale internationale (CPI) est une forme de corruption.

S.E. Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de la CENCO

S.E. Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de la CENCO

Le temps continue à donner raison à l’Episcopat congolais. Il a plaidé haut et fort pour l’application intégrale des mesures de décrispation contenues dans l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Récemment, le lundi 27 août 2018, dans une vidéo conférence devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le président de la CENCO et archevêque de Kisangani, S.E. Mgr Marcel Utembi Tapa, avait exprimé la crainte de l’Episcopat congolais en ces termes : « Que l’on évite de forcer l’interprétation des lois et de manipuler la justice dans le but d’exclure de façon arbitraire certains candidats de la compétition électorale. Les élections non inclusives constitueront un préjudice au processus de la pacification du pays ».

En ayant en mains les clés de tous les leviers contraignants du pays, le Front Commun pour le Congo (FCC), soutenu à bout des bras par la Majorité présidentielle (MP), même si Atundu s’en défend, a su où et quand frapper pour exclure de façon arbitraire certains candidats, particulièrement les poids lourds de l’opposition.

Il est hors de question d’applaudir de deux mains le FCC pour la réussite de son plan, car cela entre dans le schéma de la confiscation du pouvoir du peuple, mais cela doit donner une leçon au Peuple congolais pour ne plus abandonner tous les pouvoirs entre les mains d’un individu.

La CENCO a, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme à ce sujet. Pas à pas, lentement mais sûrement, le pays va droit vers une nouvelle crise. « Les élections biaisées nous maintiendront dans la crise », avait prévenu le président de la CENCO dans son évaluation du processus électoral devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Le cas échéant, personne ne pourrait dire que l’Episcopat congolais ne nous avait pas prévenus. Wait and see.

La Rédaction

 

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