La demande de l'Agence Nationale de Renseignement, Anr en sigle, adressée au Président de la République de procéder à l'audit des ministères depuis le
La demande de l’Agence Nationale de Renseignement, Anr en sigle, adressée au Président de la République de procéder à l’audit des ministères depuis le début de l’année 2019, soit depuis l’avènement du Président Félix Tshisekedi a suscité diverses réactions tant dans les services publics que dans les organisations de la société civile habituées dans l’observation de la classe politique congolaise.
Pour rappel, l’Agence nationale de renseignement, d’habitude très discrète dans ses agissements, a réalisé une sortie plutôt remarquée en demandant publiquement à la présidence de la République de lancer une procédure d’audit des ministères du gouvernement sortant en charge des affaires de l’Etat depuis le mois de janvier 2019. Cette demande d’un important service de l’Etat a rejoint les préoccupations de plusieurs associations et acteurs de la société civile qui, à travers les médias de Kinshasa, ont exprimé des craintes quant à la gestion des ministères dans cette longue période de transition politique. « Pendant cinq mois d’attente d’un gouvernement, ont déclaré à maintes reprises ces personnes, les dérives sont possibles car il n y a pas de capitaine à bord. L’incident du refus du ministre du Portefeuille d’installer les nouveaux responsables à la Gécamines et à la Sncc a montré les difficultés du président actuel de peser sur les ministres sortants ».
Rectification de la Cour des Comptes
La Cour des Comptes de la République Démocratique du Congo, avare d’informations sur son action, a publié dans un communiqué de presse un rectificatif soulignant qu’elle est le seul service habilité à auditer tous les services de l’Etat sur leurs gestions de la chose publique en matière financière. Le communiqué ne fait pas mention de l’Anr mais la coïncidence n’a pas manqué de faire tiquer les observateurs et analystes politiques du pays. Dans une interview de la presse locale, il a été reproché au porte parole de ce service de l’Etat, son silence et surtout le peu d’effets de ses enquêtes et dénonciations des dérives. Le porte parole a botté en touche se contentant d’insister sur les prérogatives de la Cour des Comptes. Ce service enquête sur les dépenses de tous les services de l’Etat. Les magistrats de cette Cour des Comptes peuvent condamner les acteurs étatiques fautifs à des peines prévues par la Loi. La Cour des Comptes livre régulièrement ses rapports à l’Assemblée nationale et au Sénat. Cet aspect de l’activité de la Cour des Comptes est décrié par nombre d’observateurs politiques qui souhaitent, comme en France, que l’on accorde la possibilité à celle-ci de proposer un rapport général sur la place publique. En France, tout le monde connaît les dépenses effectuées par les services publiques, de la présidence aux ambassades de France dans le monde en passant par les préfectures en métropole.
La Société civile demande d’impliquer aussi la présidence dans l’audit
Me Jean Claude Katende de l’Azadho, une Ong de défense des droits de l’homme en RDC, s’exprimant sur ce sujet dans ls médias locaux, a demandé que l’on aille plus loin. Pour cet activiste des droits de l’homme, l’audit des ministères ne doit pas se limiter à ces départements. La présidence de la République doit aussi demander l’audit de ses services pendant cette première période de l’année afin de montrer l’exemple.
Rombaut Kamwanga
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