La dégradation des relations entre l’Église et l’Etat congolais n’est un secret pour personne. Ce dernier temps, on assiste à une guerre de communicat
La dégradation des relations entre l’Église et l’Etat congolais n’est un secret pour personne. Ce dernier temps, on assiste à une guerre de communication dans les deux camps. La dernière en date remonte au vendredi 26 janvier 2018, où le président Joseph Kabila, lors d’une conférence de presse après des longues années de silence, a demandé à l’Église de ne pas se mêler du processus électoral en affirmant haut et fort que « Jésus-Christ n’a jamais dirigé une commission électorale ». La réaction de l’Église catholique ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole de la Cenco, estime au contraire que « l’Église doit être présente là où la population souffre. C’est le cas en RDC. Et c’est la crise socio-politique qui a accentué cette souffrance. Donc, c’est tout à fait normal que les évêques travaillent pour la consolidation de la démocratie. », a précisé l’abbé Donatien Nshole sur les antennes de RFI.
Depuis lors, il s’observe un climat d’insécurité grandissante, des arrestations arbitraires, des patrouilles et fouilles systématiques ainsi que des tentatives de kidnapping, des filatures et de menaces de mort de façon récurrente. Des prêtres et des religieux sont devenus la proie des agents de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR. Et la Paroisse Saint Adrien de Ngaba en paie le lourd tribut.
Deux prêtres de cette paroisse ont été arrêtés et transférés dans un poste de police de proximité ce dimanche 28 janvier 2018. « Juste après la messe, je me suis pointé dans un arrêt de bus pour aller rendre visite à ma famille. Soudainement, deux personnes inconnues m’interpellent et m’exhibent une autorisation leur conférant mandat de fouiller tout individu suspect d’après leur entendement. Après un long moment de discussion, nous nous sommes conduits dans un poste de police le plus proche. Sur place, ils m’ont maltraité, déchaussé et tout dépouillé », a déclaré le père Daniel Monkenya, missionnaire SVD et victime.
De son coté, le père Jean-Paul Munongo, vicaire de la paroisse Saint Adrien condamne cette énième tentative dont est victime leur communauté et craint pour la sécurité des prêtres et des fidèles. « Nous demandons aux autorités ecclésiastiques et politiques de s’imprégner vite de la situation et que les responsabilités soient établies. Après la marche du 21 janvier, notre communauté est prise pour cible et deux de nos confrères ont été aux arrêts. Leur libération nous a value des sommes colossales », a-t-il lâché
Des observateurs avertis craignent que cette situation puisse se répandre dans le futur et tournée au pire. L’Église est appelée à prendre des dispositions nécessaires afin de mettre fin à ces attaques et crimes. Affaire à suivre.
Junior Kitambala, stagiaire
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