La recevabilité du projet de loi électorale aurait été monnayée à la chambre basse

Selon un député de l’Opposition, confirmé par un autre de la Majorité présidentielle, les deux ont préféré garder l’anonymat, la recevabilité du proje

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Selon un député de l’Opposition, confirmé par un autre de la Majorité présidentielle, les deux ont préféré garder l’anonymat, la recevabilité du projet de loi électorale a été monnayée à la chambre basse du Parlement à 2500 dollars par député et son adoption à 3000 dollars dont les votants ont eu chacun 1500 dollars comme acompte et le solde est attendu dans les prochains jours ou les prochaines semaines.

Rappelons que la nouvelle loi électorale a été adoptée mardi 4 décembre 2017 tard dans la nuit. Elle n’a pas été amputée de ses passages les plus controversés, à savoir le seuil électoral, la caution pour se présenter aux législatives et la machine à voter. Ces trois points ont divisé les élus nationaux. Certains souhaitaient que le seuil soit supprimé, la caution devait être revue à la baisse et la machine à voter allait faire l’objet d’un consensus.
Après des heures de tension, les députés nationaux de l’opposition ont claqué la porte, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, en a profité pour l’adopter nuitamment, avec les élus de la Majorité présidentielle et de l’Opposition républicaine. A part les députés de l’opposition qui ont boycotté le vote, une partie de la majorité présidentielle a voté contre. Ce projet de loi électorale n’en finit pas d’agiter le peuple Congolais. A la cité, le peuple en ras-le-bol.

Débat sur la loi, une épine au pied de la Majorité présidentielle

Le débat autour de la loi a fait que certains partis politiques de la Majorité présidentielle, protestent contre la loi à cause de certains points qui sont défavorables pour eux, notamment le seuil et la caution. « Alors qu’ils ont été créés sur instruction du Chef de l’Etat, pour être majoritaire au Parlement en 2011, aujourd’hui, la même autorité morale de la Majorité présidentielle décide de les éliminer de la course électorale. Nous avons voté la loi mais, je ne pense pas qu’elle sera mise en application et si c’est le cas, le peuple congolais n’aura plus sa raison d’exister », fait savoir un député de la famille politique du Chef de l’Etat.

Minaku rejette la responsabilité

Dans le même contexte et au sein de la même famille politique du Chef de l’Etat, une autre voix s’élève : « C’est lui-même qui est derrière cette loi, il a tiré les oreilles à Aubin Minaku pour que cette loi passe, sans subir de modification. « Nous sommes au pouvoir et je ne vois pas les raisons qui vont nous empêcher à gagner les élections à tous les niveaux. Nous avons tous les moyens de gagner les élections », nous a dit le Chef. C’est pourquoi, ce projet de loi va vite être promulgué. Bien que je suis de la Majorité, je ne peux pas tout gober à cause de l’argent et de poste car, je suis capable d’être réélu et d’avoir le poste, avec tout président qui sera élu aux prochaines échéances électorales », nous a confié, à la sortie de la salle, un autre député national de la Majorité présidentielle qui a requis l’anonymat.
Bien qu’élargie par d’autres partis venus de l’opposition et qui sont au gouvernement, la majorité au pouvoir semble mal fonctionnée pour orienter la barque vers la vraie destination.

Position des uns et des autres aux regards malintentionnés

Les députés de l’opposition ont rencontré mercredi 6 décembre à Kinshasa le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, pour lui faire part de la controverse autour de ce projet de révision de la loi électorale. Selon le président du groupe parlementaire des démocrates libéraux, Léon Mondole, après avoir dénoncé le danger présenté par ce projet de loi pour la sécurité et la démocratie en RD Congo, ils souhaitent que le Sénat le bloque car, le projet est anticonstitutionnel. Comme ils n’ont pas participé au vote à la chambre basse, les députés de l’Opposition veulent attaquer ce texte au niveau du Sénat.

Kengo, l’espoir de toute une nation

Se prononçant après l’adoption du projet de révision de loi électorale par l’Assemblée nationale, les ministres du gouvernement Tshibala issus de l’opposition, très révoltants, ont déclaré leur «sentiment d’avoir été trahis». Selon ces derniers, le projet de loi déposé à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Bruno Tshibala serait diffèrent de celui adopté en conseil des ministres. Le constant a été fait à l’issue de la rencontre convoquée, le mardi 5 décembre par le président du Comité national de suivi des accords (CNSA), Joseph Olenghankoy.
Aucune déclaration publique n’a été faite à l’issue de la réunion, mais certains participants ne sont pas restés muets après l’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre en absence de Bruno Tshibala.
Le député de la Majorité Henri-Thomas Lokondo, qui désapprouve aussi le nouveau texte, a promis de saisir la Cour constitutionnelle. Il estime ensemble avec les détracteurs de la nouvelle loi électorale que l’élection des prochains députés nationaux ne dépendra plus seulement du nombre d’électeurs inscrits dans une circonscription, mais du nombre total d’électeurs au niveau national. Ce qui aurait pour conséquence de disqualifier les petits partis et les indépendants.

L’Opposition : Kabila dans la diversion

Selon l’Opposition, il y a quelque temps à peine, la Majorité présidentielle multipliait des tentatives pour crucifier le Rassop et les autres plateformes de l’Opposition. Désormais, l’Opposition s’est rabibochée, plus soudée que jamais. Hier, on élargissait la Majorité présidentielle avec les débauchages et on gommait l’Opposition qui, aujourd’hui, refuse toute négociation qui semblerait à un triumvirat imposé pour l’obliger à engager un nouveau dialogue de sourds.

Pierre Lumbi, égale à lui-même

Selon un cadre du MSR, ce que Joseph Kabila fait n’est qu’une diversion pour nous dérouter de l’essentiel : « son départ au plus tard le 31 décembre 2017 ». « Voter la loi électorale ou pas, ce n’est pas notre problème, nous le ferons après le départ de Kabila », soutient-il.

Pour Dénis Sessanga, la machine à voter est une tricherie, n’importe qui peut l’acheter pour voter chez lui à la maison comme il veut. C’est une sorte d’élection à laquelle Nangaa veut créer les députés et les dirigeants selon sa propre volonté, à l’instar de Ngoy Mulunda en 2011.

Militants de l’opposition manifestant à kinshasa

De son côté, Moïse Monidila annonce la projection de l’opération « occupation du terrain » par l’Opposition qui consiste à occuper les artères de la ville, de la cité et de village par leurs habitants Congolais. Les populations de chaque quartier et commune doivent envahir leurs rues, avenues et boulevards jusqu’à obtenir le départ de Kabila du pouvoir.

Gel Boumbe

 

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