Invalidation de candidatures à la présidentielle de décembre 2018 : L’impartialité de la CENI mise à rude épreuve

A Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), les réactions fusent de partout après la décision de la Commission Electorale

2018: Enjeux électoraux en RD CONGO
Après le recours de Bemba à la Cour constitutionnelle, la CPI va-t-elle soutenir ou éclabousser la Céni ?
Avec l’invalidation de Jean-Pierre Bemba, la crainte de la CENCO se confirme

Corneille Naanga président de la CENI au milieu et son staff

A Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), les réactions fusent de partout après la décision de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) d’invalider, dans la nuit du vendredi 24 août 2018, certaines candidatures à la présidentielle du 23 décembre 2018.

Au total, 25 dossiers de candidatures ont été enregistrés par la centrale électorale et 6 candidats ont vu les leurs invalidés et les griefs qui leur sont reprochés, suscitent des réactions de nature risible et susceptible de jeter le discrédit à l’organisation des élections crédibles et inclusives tant souhaitées.

Dans ce lot de candidatures recalées, celles de Jean-Pierre Bemba, Samy Badibanga et Adolphe Muzito, font l’objet des vives critiques et interprétations, à la limite, péjoratives.

Pour Jean-Pierre Bemba, ancien vice président de République et président du Mouvement de la Libération du Congo(MLC) un des partis phares de l’opposition politique, sa candidature a été invalidée par la Céni en raison de sa condamnation à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour subornation des témoins. Alors que : « l’infraction de subornation de témoin ne figure pas dans l’article de la loi électorale qui liste les conditions d’exclusion d’un candidat à la présidentielle. Comment alors la Commission électorale a-t-elle pu s’y référer ? », a soutenu le MLC dans son dossier de recours à la cour constitutionnelle contre la décision de la Céni.

Dans un autre registre, deux anciens premiers ministres du président Kabila ont, eux aussi, saisi la Cour constitutionnelle en contestation de cette décision de la Ceni.

Samy Badibanga nationalité congolaise contestée

Samy Badibanga nationalité congolaise contestée

Ecarté pour défaut de nationalité, Samy Bandibanga affirme pourtant avoir obtenu un certificat de nationalité congolaise signé par le ministre congolais de la Justice. A cet effet, ce candidat de l’opposition s’est étonné au cours d’une conférence de presse qu’il a animé en ce sens : « Comment expliquez que ma candidature a pu être  rejetée pour la présidentielle et validée, par ailleurs, pour les provinciales ? ». « Ridicule », a ajouté le candidat invalidé Badibanga.

Pour sa part, Adolphe Muzito n’est pas allé par quatre chemins pour indexer le bureau de la Céni d’obéir à une vision politique. «La Céni est en train d’obéir à une vision politique. Elle dit que je suis en conflit, parce que pour elle, je suis encore du PALU. Elle m’enregistre comme UREP, elle enregistre M. Gizenga comme PALU. Et dans la colonne où on indique la sanction, Gizenga est sanctionné pour d’autres raisons, mais moi je suis sanctionné comme étant en conflit avec le PALU, parce que, pour eux, le PALU s’est plaint auprès de la Ceni. Et sur cette base la Céni a invalidé ma candidature. Mon commentaire est simple: c’est la volonté de m’écarter de la course », a réagi Adolphe Muzito.

En revanche, si le retrait du président Joseph Kabila de la course et le respect des échéances importantes par la Céni ont été vivement salués par le monde entier, cette décision controversée de la Céni d’invalider des dossiers de candidature des opposants ouvre sans doute une nouvelle période de contestation et de débat sur son impartialité et sa capacité d’organiser des élections crédibles et apaisées, gage de la paix dans la sous-région.

Il sied aussi de signaler que sur le six candidatures éjectées par la Ceni, 4 candidats ont saisi officiellement la cour constitutionnelle et deux autres dont la candidate Marie-Josée Ifoku Mputa Mpunga et Jean-Paul Moka Ngolo Mpati, n’ ont jusqu’à ce mardi matin pas déposés leurs recours et dénonçant un parodie d’élections.

De ce qui précède, il est à craindre que la CENI de Corneille Nangaa et Norbert Basengezi ait choisi son camp, celui de Joseph Kabila.

Junior Kitambala

 

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