Homélie de S.E. Mgr Marcel UTEMBI, Président de la CENCO, A la messe d’ouverture de la 56ème Assemblée Plénière

Le lundi 17 juin 2019 au centre de Caritas Congo à Kinshasa/Gombe, l’Assemblée plénière des Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CE

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Le lundi 17 juin 2019 au centre de Caritas Congo à Kinshasa/Gombe, l’Assemblée plénière des Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a bel et bien démarré. C’est par une messe dite par S.E. Mgr Marcel Utembi Tapa, Archevêque de Kisangani et Président de la CENCO, que ces assises ont démarré. Voici dans son intégralité l’homélie de Mgr Marcel Utembi Tapa

1ère lecture : 2Co 6, 1-10

Evangile :     Mt 5, 38-42

 

« Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5,39).

 

Excellences,

Chers frères et sœurs,

La parole de Dieu que la liturgie propose à notre méditation en ce jour nous invite à être des témoins de la justice et de la paix véritable.

Dans le passage de l’Evangile, Jésus nous met face à la loi de Talion qui disait : « S’il t’est fait un dommage, alors, il faudra donner vie pour vie,  œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure » (Exode 21, 23-25).

Cette loi était considérée comme une véritable révolution dans l’administration de la justice. C’était une règle de l’équité : « œil pour œil, dent pour dent ».

Il s’avère que cette loi qui impose une peine non pas disproportionnée, mais une peine identique à celle qu’on a subie, n’est qu’une apparente justice qui débouche inévitablement sur des débordements incontrôlables, et sur une spirale infinie des violences. L’expérience nous montre que quelqu’un à qui l’on a arraché une dent a toujours tendance à arracher toute la mâchoire  de l’autre pour se dédommager. C’est la loi du plus fort.

Les violences que nous connaissons aujourd’hui dans notre société et dans nos familles ont souvent pour origine la recherche de la réparation de ce qu’on a subi comme dommages. Elles s’étendent des individus à des familles jusqu’à embraser les communautés entières.

Les expériences de vengeance et de violences que nous vivons dans différentes zones de notre pays nous interpellent et constituent pour nous des véritables défis de justice, de paix et réconciliation entre les communautés au sein de la portion  du Peuple de Dieu dont la charge pastorale nous est confiée. Il se pose ainsi la question de savoir que faire pour créer une culture de justice, établir la paix et instaurer la réconciliation ?

 Excellences,

Chers frères et sœurs,

A la lumière de la première lecture, de par notre ministère, nous sommes appelés à être des témoins de la justice et de la paix véritable. Comme nous l’avons entendu dans la 2ème lettre aux Corinthiens, nous ne devons pas laisser « sans effet la grâce reçue de Dieu », celle  de personnes configurées au Christ, Prêtre, Prophète et Roi ; la grâce de personnes consacrées au service de Dieu et bien plus la grâce de Pasteurs.

Et comment pouvons-nous « nous présenter à nos frères comme des vrais ministres de Dieu par notre vie entière » ?

Cette question ne reste pas sans réponse : « Et bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » – nous répond Jésus.

Jésus vient nous dire en quoi consiste la véritable Justice. A la lumière de l’Evangile, nous découvrons que la véritable justice n’est pas celle qui réclame la condamnation de l’offenseur, mais celle qui rend celui-ci juste en lui accordant notre pardon. N’est-ce pas le sens des paroles de Jésus qui nous demande de prier même pour les ennemis (Mt 5,44).

C’est aussi le lieu d’écouter de nouveau les paroles de Notre Seigneur « je ne suis pas venu pour abolir la Loi et les Prophètes, je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » (Mt 5,17) ; oui accomplir la justice non pas  par la vengeance, mais par le pardon.

L’attitude proposée par Notre Seigneur peut paraître une attitude de faiblesse ; mais c’est plutôt une attitude de foi et de force intérieure. C’est justement ce que Saint Paul nous dit en d’autres termes, ainsi que nous l’avons entendu dans le dernier verset de la première lecture : « on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ; pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout » (2 Co 6,10). Pour dire que le pardon véritable n’est pas une faiblesse, ce n’est pas non plus une perte, mais plutôt un enrichissement en grâce et force intérieure de la part de Dieu.

Puissions-nous demander cette force intérieure : la capacité de changer de regards sur ceux qui nous ont offensés, et de voir en eux des frères et sœurs à pardonner et à aimer. AMEN !

 

Mgr  Marcel UTEMBI TAPA

Archevêque de Kisangani

Président de la CENCO

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