REACTION DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO (CENCO) FACE AUX ALLEGATIONS DE LA LUCHA

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  1. Lors de son journal télévisé du 2 avril 2018, France 24 a livré l’information selon laquelle l’Eglise catholique réprime la Lucha, mouvement de lutte pour le changement du fait qu’elle lutte pour la gratuité de l’enseignement dans notre pays.
  2. Surpris et scandalisé par cette grave accusation non fondée, le Secrétariat Général de la CENCO se fait le devoir de fixer l’opinion sur la position des Evêques membres de la CENCO en cette matière.
  3. Dans les années 1990-1993, les écoles publiques de la RD Congo étaient exposées aux années blanches ; les élèves se livraient au vagabondage suite à la démotivation des enseignants qui étaient très mal payés, de façon irrégulière, et faisaient constamment des grèves.
  4. Interpellés par la misère des enseignants et préoccupés par l’avenir de la jeunesse, les Evêques ont, à titre provisoire, levé l’option de voir les écoles fonctionner moyennant la contribution des parents.
  5. Malheureusement, cette disposition provisoire tendait à être institutionnalisée au détriment des parents. On assistait à une démission tacite de l’Etat face à ses responsabilités.

C’est pourquoi, en juillet 2004, la CENCO, par son président, le Cardinal Laurent MONSENGWO a écrit un mémorandum au Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP), lui signifiant la fin du système de la prime accordée aux enseignants par les parents. Le gouvernement était ainsi invité à payer aux enseignants un salaire décent, équitable et régulier.

  1. Scandaleusement, malgré les promesses faites par les différents gouvernements qui se sont succédés, la situation des enseignants ne s’est pas améliorée. L’Etat continue à leur payer un salaire de misère.

Ce qui a amené les parents à se sentir dans l’obligation morale de continuer  à intervenir pour sauver l’éducation de leurs enfants.

  1. C’est dans ce contexte que certains Evêques membres de la CENCO offrent aux parents le cadre de négociation (APEC) avec les enseignants pour garantir une bonne éducation à leurs enfants.

En même temps, la CENCO soutient la gratuité de l’enseignement à travers la stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation initiée par le gouvernement.

Les deux Secrétaires de la Commission Episcopale pour l’Education Chrétienne travaillent étroitement avec ACCELERE2 pour promouvoir la gratuité de l’enseignement.

  1. Prétendre que la CENCO combat la LUCHA parce qu’elle milite pour la gratuité de l’enseignement est une absurdité à laquelle ne peut croire que ceux qui ignorent l’engagement de l’Eglise catholique pour l’enseignement de qualité en RD Congo et que de facto, beaucoup d’enfants orphelins et pauvres étudient gratuitement dans certaines de nos écoles.
  2. Tout en appréciant et en encourageant le mouvement LUCHA dans sa philosophie et dans ses actions pacifiques, la CENCO dénonce la légèreté de certains de ses membres qui s’en prennent à elle quand elle ne se soumet pas aux actions planifiées par la LUCHA. Il sied pour celle-ci de ne pas se tromper de cible.

Nous pouvons avoir les mêmes objectifs, mais nous ne sommes pas obligés d’agir de la même façon.

 

Fait à Kinshasa, le 05 avril 2018

 

Abbé Donatien NSHOLE

Secrétaire Général de la CENCO

 

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