La rencontre entre Kabila et les grandes entreprises minières aujourd’hui n’est pas de bon augure

Joseph Kabila reçoit ce mardi 6 mars 2018 les grandes entreprises minières opérant en RDC. Il s’agit notamment de Randgold Resources, CMOC internation

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Joseph Kabila reçoit ce mardi 6 mars 2018 les grandes entreprises minières opérant en RDC. Il s’agit notamment de Randgold Resources, CMOC international, Glencore, Anglo Gold Ashanti, Ivanhoe Mines, Zijin Mining Group et MMG. Il sied de constater que le géant minier congolais, Gécamines, est exclu de cette rencontre.

Cette rencontre est programmée, dit-on, à la veille de la promulgation du nouveau code minier. A en croire Al Kitenge, un membre de la société civile, le code minier en instance de promulgation contient des avantages profitables non seulement pour le peuple congolais, la nation toute entière mais aussi pour les opérateurs miniers et ce, de manière gagnant-gagnant.

Trente-huit organisations de la société civile œuvrant  dans la promotion de la gouvernance des ressources naturelles en RDC,  y compris la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) par le biais de sa Commission Episcopale pour les ressources naturelles (CERN),  ont adressé une lettre au président de la République Démocratique du Congo lui demandant de promulguer la loi portant révision du code minier.

Pour ces ONG, l’adoption de ce texte dans les deux chambres du parlement constitue l’aboutissement du processus de révision du code minier débuté en 2012 par le gouvernement, soutenu par les organisations de la société civile.

Il convient de signaler que depuis son adoption au parlement, le nouveau code minier a été transmis auprès du président de la République depuis janvier 2018. Or l’article 140 de la Constitution  dispose que le président de la République promulgue la loi dans les 15 jours de sa transmission après l’expiration des délais prévus par les articles 136 et 137. A défaut de promulgation de la loi par le président de la république dans les délais constitutionnels, la promulgation est de droit. En clair, la code minier tel qu’adopté au parlement et transmis au chef de l’Etat doit déjà être d’application, sans aucun autre changement.

Dès lors, pourquoi une rencontre entre les grandes entreprises minières et le président de la république déjà fin mandat à cette date ? En effet, il y a un adage qui dit que là où les éléphants se battent ce sont les herbes qui en pâtissent. En cherchant à rencontrer en aparté le chef de l’Etat, les grandes entreprises minières veulent certainement tirer la part du lion de ce code minier, du moins dans son application.

Il est fort probable que l’intérêt du peuple congolais ne soit pas défendu lors de cette rencontre. Les anciens comme le nouveau code minier n’ont réservé au peuple congolais que la misère, car il n’est pas pris en compte dans le partage de ce gâteau bien qu’il est le premier détenteur. Les cris pour un partage équitable du revenu national ont été pratiquement faits dans le désert.

L’Eglise catholique ne cessera pas de crier. Les Evêques l’ont dit dans leur déclaration du 17 février 2018 : « La République Démocratique du Congo appartient à tous ses filles et fils ; c’est un droit et un devoir de tous de combattre tout ce qui peut hypothéquer son avenir ».

La rencontre d’aujourd’hui entre Joseph Kabila et les grandes entreprises minières est vue d’un mauvais œil par le peuple congolais et aussi par l’Eglise, car la loi doit être la même pour tout le monde.

DIA

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