Du cheval de Troie aux vaches de Kwilu/Kwango, il y a un agenda caché

Les choses commencent à bouger du côté de l’exécutif congolais. Le locataire de la Primature a signé un ordre de mission pour la descente sur terrain d’une délégation gouvernementale dès ce mardi 20 février 2018. La délégation est composée de Joseph Kapika, ministre de l’Economie, Amy Ambatobe Nyongolo, ministre de l’Environnement, George Kazadi, ministre de l’Agriculture, Daniel Paluku, ministre de Pêche et élevage, Guy Mikulu, ministre des Affaires coutumières, Basile Olongo, vice-ministre de l’Intérieur.

Du côté de l’Assemblée nationale, une commission parlementaire devrait être mise sur pied, avec des élus du Kwango en tête, pour aller s’informer sur terrain.

Il devenait inquiétant le silence des autorités sur cette épineuse affaire. Il a fallu que des voix s’élèvent pour faire bouger le gouvernement et l’Assemblée nationale. La dernière en date est celle de la CENCO. Dans leur message du 17 février 2018, les Evêques ont indiqué que dans les provinces du Kwango et du Kwilu, la présence d’ « éleveurs étranges » et armés avec leurs troupeaux de vaches entretient un climat d’inquiétude et d’insécurité au sein de la population.

Il est à craindre que l’on vive un cheval de Troie du 21^ème siècle en RDC avec ces vaches. L’on sait que, dans la mythologie grecque, l’épisode du cheval de Troie a été un événement décisif de la guerre de Troie. A l’initiative d’Ulysse, des guerriers grecs réussissent à pénétrer dans Troie assiégée en vain depuis dix ans, en se cachant dans un grand cheval de bois, harnaché d’or, offert aux Troyens. Cette ruse de guerre entraîne la chute de la ville et permet le dénouement de la guerre. Derrière ces éleveurs et ces vaches, il y a certainement un agenda caché. Le dossier de la balkanisation du pays n’est pas encore écarté de tous les ennemis de la RDC.

D’abord, pour les uns, ces éleveurs et leurs troupeaux des vaches viennent d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, pour les autres, ils étaient partis de Kalemie, dans la province de Tanganyika. Finalement, quel est leur point de départ exact ? Ensuite, la présence de ces éleveurs a commencé à être signalée dans les réseaux sociaux à partir du dernier trimestre de 2017. Cependant, un avocat du barreau de Kinshasa, ayant requis l’anonymat, a signalé à l’agence catholique Dia qu’il avait vu ces éleveurs et leurs troupeaux à Mbuji-Mayi en 2014. Il se souvient parce qu’il avait voulu prendre une photo, mais les éleveurs le lui ont fermement empêché.

Dans un mémo remis le 12 février 2018  à Bruno Tshibala, le premier ministre, le député élu de Kikwit Adolphe Muzito affirmait que les éleveurs de ces vaches ont affirmé provenir d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Ils ne disposent d’aucun titre légal pour exercer le commerce et occuper les lieux. La population émet des doléances autour des ravages des champs, cours d’eau et étangs occasionnés par ces vaches le 12 février 2018.

Quel est ce congolais qui, ne disposant pas d’un titre légal pour exercer une activité économique, peut se pavaner de l’Est à l’Ouest du pays avec une multitude des troupeaux sans connaître des tracasseries policières et administratives de toutes sortes et perdre même du bétail en cours de route ? Mais ces éleveurs ont réussi là où tout congolais allait être bloqué. Il y a anguille sous roche dans cette affaire car tout le monde ignore ce que « ces éleveurs étranges », propos des Evêques, ont pu avoir comme informations tout au long de leur traversée de ce pays continent.  A bon entendeur. ..

DIA