UDPS, parti au pouvoir : Des combattants dans la rue au Parlement 

Des combattants de l’UDPS, parti au pouvoir, ont été déployés massivement, le lundi 10 juin, au Palais du peuple, empêchant ainsi les députés d’accéde

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Des combattants de l’UDPS, parti au pouvoir, ont été déployés massivement, le lundi 10 juin, au Palais du peuple, empêchant ainsi les députés d’accéder dans leur lieu de travail. Ceux qui étaient dehors ne pouvaient pas entrer et ceux qui étaient dedans étaient bloqués.

Célectin Musao Kalombo Mbuyu, rapporteur de l’Assemblée nationale

L’information était confirmée par le rapporteur de l’Assemblée nationale, Célestin Musao Kalombo Mbuyu, qui a constaté même des jets de pierres sur les véhicules, dont le cortège du 2ème vice-président de la Chambre basse qui a été blessé ainsi que son garde du corps.

Le rapporteur de l’assemblée nationale qui condamne ce comportement affiché par les combattants de l’UDPS avec la toute dernière énergie, rappelle que les partis politiques doivent aussi savoir jouer les rôles d’éduquer leurs militants en prenant les dispositions qu’il faut.

Selon Célestin Musao Kalombo, les députés sont libres d’exprimer leurs opinions et ils ne peuvent pas être poursuivis à la cité par des militants. Pour lui, ceux que le combattants de l’UDPS ont fait n’est pas normal.

« Personne n’a posé la problématique de pouvoir mettre le chef de l’Etat en cause parce que la constitution nous l’interdit. C’était la discussion autour de la gestion des entreprises du portefeuille, mais la grande préoccupation était celle de savoir à quand le gouvernement. Il n’était pas question de pouvoir mettre en cause les actes administratifs pris par le chef de l’Etat. Et, à tout moment, l’honorable présidente recadrait ceux qui prenaient la parole », a clarifié Célestin Musao Kalombo, rapporteur de la chambre basse.

JM Kabund : une motion préparée en cachette sans m’informer

Le 1er vice-président du bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund  affirme qu’il n’avait pas été associé à la programmation de cette motion.

Jean-Marc Kabund, 1er vice-président de l’Assemblée nationale

« Je suis membre du bureau. C’est quand-même déplorable ce qui est arrivé ce jour-là. Moi-même étant membre bureau, lorsqu’il y a motion pareille je devrais être mis au courant, ce qui n’a pas été fait. Je suis personnellement frustré par cette attitude de vouloir faire des choses en cachette. Nous membre d’un même bureau cela devrait être discuté ensemble », a déclaré le représentant de l’UDPS au bureau de l’hémicycle.

Il ajoute par ailleurs que dans la mesure où le chef de l’Etat n’est pas comptable devant l’Assemblée nationale, cela s’était apparenté à l’outrage au chef. « Le chef de l’Etat est à la tête d’un parti de masses, ce n’est pas facile de l’attaquer comme ça parce que vous avez une majorité »,

En attendant de recevoir des explications claires sur la situation, Jean-Marc Kabund se désolidarise du reste du bureau.

« Moi-même j’ai été pris à partie par ces jeunes. Ils reconnaissent en moi un homme intègre, celui qui n’a jamais comploter contre le chef de l’Etat. Je suis un homme de conviction. Hier, j’avais écrit à la présidente du bureau pour qu’elle convoque une réunion du bureau ce matin pour qu’un point soit fait, que je vois clair dans ce dossier », a fait savoir le 1er vice-président de la Chambre basse du Parlement.

Augustin Kabuya de l’UDPS, secrétaire général de l’UDPS

De son côté, le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, qui a été surpris par cette situation, rappelle avoir demandé à tout le monde de rester calme, de laisser la situation entre les mains du Chef de l’État et au niveau de la section politique dont il appartient. Il précise même que le parti n’a jamais donné des instructions aux militants d’agir ou d’empêcher les membres de l’Assemblée nationale de travailler, comme peuvent prétendre certains.

Ayant été contacté par le palais du peuple, le commissaire Sylvano Kasongo est descendu sur place pour rétablir l’ordre. Et le calme était revenu.

L’origine de la colère de l’UDPS

A l’origine de soulèvement des militants de l’UDPS, le débat autour des dernières ordonnances présidentielles portant nominations à la Gecamines et à la Société nationale des chemins de fer du Congo (NSCC), le 3 juin dernier.

Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale

Au cours de la dernière plénière de l’assemblée nationale, plusieurs députés ont tenu des propos, qualifiés pour certains, discourtois à l’endroit du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

Les députés du FCC ont évoqué l’article 81 de la Constitution qui dit : « sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ministres que ces ordonnances devraient être prises et contresignées par le Premier ministre. »

Ce qui ne pouvait pas être le cas parce que Le Premier ministre Bruno Tshibala ayant déjà déposé sa démission et que l’actuel gouvernement se limite seulement à expédier les affaires courantes, en attendent le gouvernement du nouveau premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Député national Léon Mondole

C’est pourquoi, une motion incidentielle initiée à la plénière le samedi dernier a créé un débat et le député du FCC, Léon Mondole, confirme : « le Chef de l’État a violé la Constitution. J’ai éveillé la conscience et la vigilance de l’Assemblée nationale pour que, désormais, on tienne à l’œil les responsables des institutions pour que tout le monde soit soumis à la loi. » 

Suscitant l’indignation de la plénière, le député national Charles Nawej est allé même très loin pour dire : « Je pense que le Chef de l’État a signé inconsciemment ses ordonnances.»

De tout ce qui précède, le député Papy Niangi a riposté adroitement : « Ne profitez pas, les uns et les autres, du pupitre de l’Assemblée nationale pour remettre en cause l’autorité du président de la République. Ce faisant, nous ne sommes plus respectueux de la loi. » 

Député national Charles Nawej

Un combattant de l’UDPS a digéré mal les propos de Charles Nawej, il a déclaré ouvertement : « Nawej ne peut pas traiter le Chef de l’Etat de l’inconscient. Ce sont des propos à outrage que nous ne pouvons pas tolérer et attirons son attention, sinon il va répondre de ses actes devant la justice. A l’époque de Kabila, celui qui ose tenir de tels propos, quelques soit son rang, allait être cueilli comme une mangue mûre et le jeter en prison. Le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo étant un vrai démocrate, le député Nawej est libre. L’Assemblée nationale n’a pas le contrôle de l’institution président de la République », a-t-il attiré l’attention de l’élu Charles Nawej.

La coalition FCC-CACH, que de fissures

Y égard cette cacophonie dans le chef de la chambre basse du Parlement alors que les deux coalitions qui vont diriger le pays pendant cinq ans, n’ont jusque-là arrivé à composer un nouveau gouvernement, certaines voix s’élèvent pour un divorce prématuré entre le FCC et le CACH.

Député nationale Christelle Vuanga

Le cas de Christelle Vuanga député nationale qui voit la fin de la Coalition FCC-CACH.

« Lorsque deux personnes ne se sentent pas capables de rester ensemble, la solution, c’est de se séparer. Cette coalition hétérogène, FCC-CACH, cause beaucoup de mal à la République. A cause des égos et des ambitions personnelles, il n’y a pas de gouvernement et le pays avance au ralenti », déplore Christelle Vuanga.

L’Assemblée veut saisir le gouvernement, c’est aussi une violation ? 

La présidente de la Chambre basse, Jeanine Mabunda a évoqué, à l’issue de la dernière plénière, le débat démocratique pour expliquer la demande de sa chambre au gouvernement, de ne pas appliquer les dites ordonnances.

« La démocratie c’est aussi permettre que le débat se fasse de manière institutionnelle, une recommandation pour que le ministre en charge de ce secteur puisse veiller au respect des lois et surseoir à l’exécution d’actes qui semblent irréguliers », recommande-t-elle.

Député honoraire Toussaint Alonga

Réagissant aux propos de la speakerine de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, le député honoraire Maître Toussaint Alonga, consacre une violation de la constitution. Pour lui, « soumettre les ordonnances présidentielles au débat en plénière est, dans le chef de l’Assemblée nationale, est un viol intentionnel de la Constitution et de son règlement intérieur, parce que le président de la République n’est pas responsable devant le Parlement et les actes posés par lui ne peuvent faire l’objet d’un débat dans cette chambre ».

Le porte-parole du président de la république, Kasongo Mwema Yamba Yamba, a déclaré de son côté, cela après avoir consulté un constitutionnaliste en la personne d’Albert Mbata.  « Le chef de l’Etat est le garant de la Constitution. Les constitutionnalistes les plus pointus en la matière sont formels. Les deux ordonnances incriminées ont respecté la constitutionnalité. Le débat est clos », rassure-t-il.

Prof Albert Mbata Mangu, constitutionnaliste

Selon Albert Mbata, professeur à l’université de Kinshasa :  « Il n’y a pas d’inanition de l’Etat parce qu’il n’y a pas un gouvernement».

Le premier ministre ne pouvant être consulté, le président de la république devrait donc agir et que même si « nous sommes tous d’accord que, dans un temps normal, les ordonnances  présidentielles, dans plusieurs matières, doivent être contresignées par le Premier ministre.., il y a des exceptions. Mais, ici, je trouve qu’on est dans une situation exceptionnelle », estime-t-il.

Gel Boumbe

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