Une dizaine des personnes enlevées dans un taxi-bus reliant Gombe au rond point Victoire

La situation sécuritaire à Kinshasa devient de plus en plus inquiétante. Des gens se font enlever le jour comme la nuit. Cela a créé une méfiance enve

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La situation sécuritaire à Kinshasa devient de plus en plus inquiétante. Des gens se font enlever le jour comme la nuit. Cela a créé une méfiance envers des taxis fumés, ensuite pour des voitures communément appelées Ketch. La population vit et se déplace dans une insécurité permanente … Les malfaiteurs ont changé de tactiques ils commencent aussi à opérer avec des taxis-bus….

L'un des otages pris dans le taxi-bus

L’un des otages pris dans le taxi-bus

Cette fois, c’est un jeune homme marqué par l’horreur qu’il a vécu qui s’est confié à l’agence Dia. Jonathan M., âgé d’une vingtaine d’années, a raconté le récit de son enlèvement à notre rédaction

Le jeune homme était entrain de se rendre à l’université après une visite à sa tante, une religieuse qui travaille au Centre interdiocésain. «Ça s’est passé à 10 heures, à l’arrêt dénommé « Fonction publique », en face du secrétariat général de l’EPSP.

Un taxi-bus de marque Hiace s’est arrêté. Il y avait à bord un receveur qui criait « Victoire » pour signaler aux clients la destination du véhicule. Une fois à l’intérieur, il trouva un homme, une femme et un policier armé. De là, ils ont pris la direction de l’avenue Batetela, puis boulevard du 30 juin pour déboucher 24 novembre.

Le visiteur de l’agence Dia a expliqué qu’au croisement de l’avenue 24 novembre et le boulevard du 30 juin, un autre policier armé est entré dans le taxi-bus, ainsi que d’autres clients. Et de là, le chauffeur ne s’est plus arrêté pour prendre d’autres clients même s’il y avait encore de la place. Il y avait au total, à bord, dix personnes dont une jeune femme.

C’est au niveau de rond point Kimpwanza que les deux policiers ont baissé les rideaux du taxi-bus et l’itinéraire a changé. Au lieu de longer tout droit l’avenue de la Victoire, le chauffeur a tourné à gauche et a pris la direction du Palais du peuple.  Et les clients ont commencé à se plaindre.

L’un des policiers a pris la parole d’un ton menaçant, et dit que : « Celui qui osera encore parler, il va mourir ».

Au bout de quelques minutes ils se sont retrouvés dans une parcelle où il y avait une maison inachevée. Ils sont tous descendus du véhicule et contraints de s’asseoir à même le sol. Les policiers leur ont demandé de mettre tout ce qu’ils avaient de coté et ils ont commencé à fouiller les sacs et prirent de l’argent et des cellulaires. Pendant ce temps, on emmena l’unique jeune femme dans une pièce à côté dans laquelle elle semblait se débattre et elle criait. Puis, un monsieur assez costaud est sorti de la maison, il avait l’air d’une personne qui pratique un sport de combat. Il a dévisagé les otages et dit d’une voix roque : « Il n’est pas là ! Il n’est pas là ! ».   Puis il est rentré d’où il était sorti sans rien ajouter.

Les otages sont restés là pendant environ 45 minutes. Ils ont ensuite été rembarqués, y comprit la jeune dame, dans le même véhicule pour être déposés sur une route peu fréquentée.  Chacun a pris sa direction et c’est de là que notre visiteur a aperçu, de loin, les projecteurs du stade Tata Raphaël.  Il a précisé qu’il n’a «pas été frappé».

Il est clair maintenant que les taxi-bus ont pris le relais de voitures privées ou des taxis pour procéder à des enlèvements devenus monnaie courante dans la ville de Kinshasa. La population ne sait plus à quel saint se vouer par rapport à cette situation d’insécurité permanente.

Pétronelle Lusamba

 

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