RDC : Une évaluation de l’état de siège demeure capitale pour mettre un terme à l’enlisement de l’insécurité à l’Est

RDC : Une évaluation de l’état de siège demeure capitale pour mettre un terme à l’enlisement de l’insécurité à l’Est

L’insécurité continue à voir de beaux jours devant elle à l’Est du pays. Le sang des Congolais ne cesse de couler au quotidien. Les recommandations et

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L’insécurité continue à voir de beaux jours devant elle à l’Est du pays. Le sang des Congolais ne cesse de couler au quotidien. Les recommandations et les dénonciations n’ont toujours pas permis le retour de la paix.

« Nous avons, à plusieurs reprises, dénoncé l’insécurité et les violences qui endeuillent notre pays, plus spécialement dans le Nord et le Sud-Kivu, ainsi qu’en Ituri. Ces événements malheureux, qui secouent notre pays, doivent être pour nous un motif d’assumer nos responsabilités et de resserrer davantage nos liens de solidarité et de fraternité (Cf. 1Co 12, 26), afin de raffermir notre amour de la patrie. En ce sens, nous saluons les dispositions militaires prises par le Président de la République et l’Etat de siège récemment décrété dont nous espérons les effets positifs. Cependant, nous déplorons le fait que certains de nos compatriotes pactisent encore avec les agresseurs pour des fins égoïstes, et d’autres en font une exploitation politicienne pour en tirer des dividendes. »  Ces écrits sont contenus dans le Message de la 58ème Assemblée Plénière de la CENCO, intitulé « Appel à la cohésion nationale. Soyons unis (Cf 1Co 1, 10) », publié le 18 juin 2021.

Outre la CENCO, plusieurs personnalités et organisations de la société civile ont appelé le Gouvernement à permuter les commandants des FARDC et de la Police nationale qui font carrière à l’Est depuis plusieurs décennies.

Même si la mise des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sous un Etat de siège a été applaudie par l’ensemble de la population, l’insécurité persiste encore. Il y a quelques semaines, les députés nationaux du Nord-Kivu et ceux de l’Ituri ont boycotté les plénières de l’Assemblée nationale pour exiger une évaluation de cet état de siège avant de le proroger pour une énième fois. Ils n’ont pas eu gain de cause. Cette évaluation aurait permis de cerner les forces et les faiblesses de cet état de siège afin de changer le fusil d’épaule et de réajuster le tir. Ils ont rencontré le chef de l’Etat le mercredi 17 novembre 2021 et ont mis fin à leur revendication. Il y a anguille sous roche dans leur attitude.

Le chef de l’Etat a invité l’armée ougandaise à appuyer l’armée congolaise pour traquer les rebelles ougandais de l’ADF. Cet appel à l’armée ougandaise, et aussi celle à l’armée rwandaise, a commencé depuis Joseph Kabila et n’a donné aucun fruit. L’insécurité demeure permanente. Maints congolais étaient sceptiques à cette initiative car les Ougandais figurent parmi ceux qui ont semé l’insécurité à l’Est. Ils en sont largement bénéficiaires et ne voudront jamais voir cette situation s’arrêter.

Le mardi 16 novembre 2021, deux explosions dans le centre de Kampala, la capitale de l’Ouganda, ont tué au moins deux personnes, fait plusieurs blessés et mis le feu à plusieurs voitures. Les autorités ougandaises ont accusé les rebelles ADF et leur allié de l’Etat islamique. L’Ouganda n’a pas sollicité l’aide de la RDC pour faire face à ces explosions qui endeuillent le pays de temps en temps. Le Gouvernement est vivement invité à mettre un terme aux recours aux forces étrangères qui sont à la base de l’insécurité à l’Est.

Le lundi 17 janvier 2022, la presse locale a signalé que de violents combats opposaient depuis trois jours les rebelles burundais de RED Tabara et les miliciens burundais Imbonerakure dans plusieurs villages du groupement de Kigoma dans les hauts plateaux de la chefferie de Bafuliiru, dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu. La population civile victime de ces affrontements a choisi de faire mouvement vers Itombwe, dans le territoire de Mwenga plus proche, a indiqué lundi 17 janvier le président de la société civile de Lemera, Innocent Ndaheba. Comment ces rebelles sont entrés dans le territoire national sans que le gouvernement ne dise un mot.

Selon certaines indiscrétions, la situation devient de plus en plus complexe dans le territoire d’Uvira. Plutôt que de conflits communautaires comme on le clame à Kinshasa par peur d’affronter le problème à fond, cette partie du pays est tout simplement abandonnée aux voisins (Rwandais et Burundais, Tutsi et Hutu confondus) comme leur terrain d’affrontements et même d’entraînements, un véritable no man’s land. A l’heure actuelle, on ne sait pas exactement qui se bat contre qui, du matin au soir les alliances se lient et se délient. On ne sait pas quel rôle jouent les FARDC là dedans. La situation ne date pas d’aujourd’hui évidemment, mais on a l’impression qu’à présent, elle va vers l’explosion. Le Gouvernement est absent là où des milliers de vies congolaises sont menacées.

Cette situation est préoccupante dans la mesure où quand les rebelles burundais se battent sur le sol congolais, Les FARDC, elles, se battent avec les Maï-Maï. Elles ont repoussé le lundi 17 janvier 2022 dans la ville d’Uvira, notamment dans la commune de Kavimvira, une attaque d’une coalition des miliciens  Maï-Maï. Les FARDC s’intéressent aux Maï-Maï et non aux rebelles burundais.

Malgré la persistance de l’insécurité à l’Est, dans un article publié par Radio Okapi, le mardi 18 janvier 2022, après sa permutation, un général bangladais, du nom de Mafourziz déclarait que « L’objectif d’éradication des groupes armés n’a pas été atteint en Ituri, mais leur capacité de nuisance a été réduite ».  La Monusco est appelé à mettre un terme à ce genre des déclarations. Les porte-paroles militaires de cette mission onusienne ont fait de telles déclarations il y a déjà plus d’une décennie et les groupes armés locaux et étrangers ont toujours gardé leur capacité de nuisance.

Pour sortir de ce bourbier, il faut passer par une évaluation de l’Etat de siège à l’Assemblée nationale afin que le peuple se fasse une opinion de cette situation et que le gouvernement réajuste son tir. Cette évaluation devrait être transmise en direct à la télévision et la radio nationale.

Mais, comme les Evêques de la CENCO avaient déploré le fait que certains de nos compatriotes pactisent encore avec les agresseurs pour des fins égoïstes, et d’autres en font une exploitation politicienne pour en tirer des dividendes, il est à craindre que le pouvoir actuel ait les pieds et les mains liés pour faire face réellement à cette situation.

La Rédaction.

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