Les évêques Ivoiriens prônent un apaisement pré-électoral

Pressée de toute part de prendre parole, la Conférence Épiscopale Ivoirienne a demandé l’apaisement de tension dans le pays et d’éviter des paroles qui exaspèrent  le sentiment nationaliste. Cette situation sociopolitique nationale inquiète les archevêques et évêques catholiques de la Côte d’Ivoire

L’Église Catholique Ivoirienne prend la parole dans l’arène politique

C’est à l’issue de leur 113e assemblée plénière tenue le 23 juin à Agboville dans le Sud ivoirien, que les évêques ont, au nom de la paix et pour une vraie réconciliation, lancé « un appel pressant » à tous les Ivoiriens à tout mettre en œuvre pour éviter une autre guerre à la Côte d’Ivoire..

«Tous, désarmons nos cœurs, nos bouches et nos bras, car il y va de la vie de notre nation.  Nous lançons cet appel à tous nos concitoyens et à tous les habitants de ce pays : acteurs politiques, jeunes, hommes et femmes de médias, guides religieux : évitons-nous une autre guerre ! », lit-on, dans leur message.

Dans leur message, les évêques ont  évoqué la récente sortie de l’ancien président, Henri Konan Bédié, qui a suscité de vives polémiques, les hommes de Dieu ont déploré « les spectacles désolants de ces derniers temps », qui tentent de faire revenir « les vieux démons de la haine et de la division ».

La conférence Épiscopale Ivoirienne a fait appel à tous les acteurs de la vie sociopolitique, à chaque niveau et a lancé son cri du cœur : « évitez-nous une autre guerre ! ». Elle a indiqué qu’elle ne souhaite pas que le pays revive un remake du conflit post-électoral de 2010-2011, qui aura fait plus de 3 000 morts.

Le pardon libère

Relevant la question des conflits intercommunautaires qui débouchent à des affrontements et l’utilisation des armes, les évêques ont exhorté « les uns et les autres à la culture du pardon, en vue de construire une nation forte et prospère » car « le pardon libère des ressentiments, de la haine et de la vengeance qui mènent à la mort », surtout dans « le contexte de la crise et de la méfiance qui affectent aujourd’hui le pays ». Que le Dieu de Miséricorde touche véritablement les cœurs des uns et des autres pour que nos craintes actuelles ne se concrétisent jamais.

Faut-il souligné que la Conférence épiscopale Ivoirienne s’exprime moins souvent sur la politique.

 Pétronelle Lusamba