Lambert Mende doit bien lire les textes avant de s’attaquer à l’Eglise

Lambert Mende Omalanga, le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, a accordé une interview diffusée sur Radio France Internation

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Lambert Mende Omalanga, le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, a accordé une interview diffusée sur Radio France Internationale (RFI), le vendredi 9 novembre 2018. Le ministre s’en est pris à l’Eglise catholique en général, et à l’archevêque de Kinshasa et Vice-président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Mgr Fridolin Ambongo, en particulier.

Il convient de rappeler que l’Archevêque métropolitain de Kinshasa a été interviewé le mercredi 7 novembre dernier par le même média et la sortie médiatique du porte-parole du Gouvernement apparaît comme une réaction à ses propos.

Lambert Mende a déclaré urbi et orbi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait reçu mandat d’explorer les voies et moyens afin de minimiser le coût des élections. Sur ce point, l’Accord de la Saint-Sylvestre, dans son chapitre IV en rapport avec le processus électoral, et au point IV.4, alinéa 4, indique clairement que « les parties prenantes recommandent au Gouvernement d’explorer les voies et moyens de rationalisation du système électoral pour réduire les coûts excessifs des élections ». Ce mandat a été confié au Gouvernement et non à la CENI. Il est important pour les acteurs politiques congolais de ne pas tordre les textes légaux en leur faveur surtout quand ils s’adressent à un large public.

Sur la position de l’Archevêque concernant la machine à voter, le porte-parole du Gouvernement a affirmé que l’Archevêque dictait son point de vue au Gouvernement. Le vice-président de la CENCO n’a pas dicté son point de vue, il a juste fait une proposition. Pour rafraîchir la mémoire du ministre, voici la question de RFI à l’Archevêque de Kinshasa : « Et alors votre position à vous. Faut-il envisager un système hybride : moitié machine à voter, moitié bulletin papier ? ». Voici la réponse de l’archevêque : « Mais s’il y avait vraiment de la bonne volonté de la part de la classe politique au Congo, je crois qu’on aurait déjà trouvé une solution intermédiaire. Par exemple, pour l’élection présidentielle où il n’y a pas trop de candidats, on pourrait utiliser le papier. Et pour les autres élections, on pourrait utiliser la machine parce que là, il y a trop de candidats. Cela pourrait être une solution intermédiaire ».  Comme on peut le constater, la réponse du vice-président de la CENCO était au conditionnel. Et quand on parle au conditionnel, on ne dicte pas. Il s’avère clairement que l’Archevêque en appelle au bon sens de la classe politique.

« L’Eglise catholique est un fait privé ». Nul ne le conteste. Dans l’entendement du ministre Mende, les Evêques n’ont pas droit à la parole dans ce pays ; en d’autres termes, il dénie leur citoyenneté congolaise et ils ne peuvent pas s’exprimer sur la situation de ce pays. En tant que citoyens de ce pays, les Evêques congolais ont pleinement le droit de parler de la situation de leur pays.

Ainsi, l’Archevêque de Kinshasa peut librement émettre son opinion concernant  les sujets de société et il n’est pas nécessaire d’avoir une quelconque qualité pour le faire. Même si l’Accord cadre liant l’Etat congolais au Saint Siège distingue les domaines propres de l’Eglise et de l’Etat, cela ne dit pas que l’Eglise doit être une « bouche cousue ».

Bien décidé à en découdre avec l’Archevêque métropolitain de Kinshasa, le Porte-parole du Gouvernement a parlé d’une « célébrité ». Cette célébrité est en fait un pasteur d’âmes. Il s’occupe de la portion du peuple de Dieu qui lui est confié en tant que pasteur et, de ce point de vue, il est appelé à partager leurs soucis. Actuellement, le souci primordial de ce peuple de Dieu est d’avoir des élections transparentes, apaisées et crédibles.

JR Bompolonga

 

 

 

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