Il a plu à Joseph Kabila de nommer depuis hier mardi 20 février 2018 Henry Mova Sakanyi en qualité de vice-premier ministre et ministre de l’Intéri
Emmanuel Shadary et d’autres officiels du gouvernement le dimanche 4 février 2018 lors de la célébration du 25ème anniversaire de l’épiscopat de Mgr Jean-Pierre Tafunga
Il a plu à Joseph Kabila de nommer depuis hier mardi 20 février 2018 Henry Mova Sakanyi en qualité de vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur. Jusque-là, il était secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
Depuis mai 2017, ce poste ministériel était occupé par Emmanuel Ramazani Shadary. Ce dernier vient d’être remercié par le chef de l’Etat. Il sied de rappeler que Ramazani Shadary était le représentant personnel du chef de l’Etat lors de la célébration de 25 ans de l’épiscopat de Mgr Jean Pierre Tafunga, archevêque de Lubumbashi, le dimanche 4 février 2018 dans la capitale cuprifère. Même s’il était dans les bonnes grâces du chef de l’Etat il y a quelques semaines, l’ex vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur réapprend, pas tardivement, que la politique est un jeu très sale.
Pourquoi Emmanuel Ramazani Shadary a-t-il été viré ? Au niveau du PPRD on parle d’une faute grave. Mais, quelle est cette faute grave ? Comme il y a un silence de cimetière au niveau de la majorité présidentielle, on ne peut que se lancer dans certaines hypothèses.
Un des schémas du PPRD peaufinés par la majorité présidentielle depuis le dernier trimestre de l’année dernière est de faire de Joseph Kabila président de ce parti politique. Il ne serait plus alors l’autorité morale du parti. Est-ce l’application de ce schéma avec le départ de Ramazani Shadary du gouvernement et l’arrivée du secrétaire général du PPRD dans l’exécutif congolais ? La question reste posée.
Cependant, selon certaines indiscrétions, Emmanuel Ramazani Shadary serait soupçonné d’être l’auteur de l’enregistrement audio de la conversation entre les cadres du PPRD et le président de la CENI, Corneille Nangaa, à l’hôtel du Fleuve, l’année dernière. Cet enregistrement a été rendu public par Jeune Afrique et a fait beaucoup de bruits. Il serait la taupe recherchée jusque-là par les services de renseignement du pays. Si c’est le cas, le Peuple congolais lui dit grandement merci pour avoir mis à jour ce complot contre le pays. Chapeau bas, cher compatriote.
La dernière hypothèse, à ne pas négliger non plus, serait la gestion de la présence des zébus et des éleveurs tutsis dans les provinces du Kwango et du Kwilu. Il est certain qu’Emmanuel Ramazani Shadary n’est pas au parfum de l’agenda caché de la traversée de l’Est à l’Ouest du pays de ces vaches. Mais au regard de la tournure actuelle de ce dossier, il serait certainement accusé de n’avoir pas été à la hauteur de sa tâche. Ignorant tout de ce dossier, que pouvait-il faire ? Rien. Mais il faut que des têtes tombent pour la mauvaise gestion de cet échec et celui qui a dans ses attributions l’intérieur du pays ne peut être épargné. Surtout que les faux affrontements du mardi 13 février 2018 au pied du Mont Mikeno dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) entre les militaires de l’Armée Rwandaise et les FARDC, n’ont pas servi à distraire l’opinion sur la question des zébus.
Qu’Emmanuel Ramazani Shadary s’en aille et qu’Henry Mova Sakanyi et les zébus de Kwilu/Kwango arrivent, la position de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ne change pas. Elle tient à l’application effective et de bonne foi de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Dans sa déclaration datée du 17 février 2018, la CENCO réaffirmait l’urgence d’aller aux élections en 2018 et demandé avec insistance l’application intégrale et effective des dispositions en souffrance de l’Accord de la Saint- Sylvestre, notamment : le parachèvement des mesures de décrispation du climat politique, la redynamisation de la CENI, les dispositions relatives au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). Dans tous les cas, la vérité sur sa défection sera connue tôt ou tard.
Qu’Emmanuel Ramazani Shadary s’en aille et qu’Henry Mova Sakanyi et les zébus de Kwilu/Kwango arrivent, les Evêques de la CENCO, inébranlables dans leur foi en Jésus-Christ, Roi de l’univers, et fidèles à leur mission prophétique, n’abandonneront jamais leur engagement pour l’avènement d’un Etat de droit en République démocratique du Congo.
DIA
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