Election présidentielle : Hospitalisé en Suisse, Abdelaziz Bouteflika défie les algériens

L’élection présidentielle en Algérie est dans la tourmente. Jusque ce mardi, toute la journée, la population se trouve toujours dans la rue pour prote

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L’élection présidentielle en Algérie est dans la tourmente. Jusque ce mardi, toute la journée, la population se trouve toujours dans la rue pour protester la candidature de Bouteflika, déposée le dimanche 3 mars au Conseil constitutionnel. Il est candidat officiel à la présidentielle du 18 avril 2019 et la mobilisation continue.  Devant cette situation, le chef d’Etat-major a brisé le silence et promet que l’armée sera garante de la stabilité.

Des étudiants devant l’université d’Alger, dimanche 3 mars. RAMZI BOUDINA / REUTERS

Au lendemain du dépôt de candidature contesté de président Abdelaziz Bouteflika, les algériens ont réagis à l’inflexibilité du pouvoir, déterminé à pousser le chef de l’Etat à briguer un cinquième mandat. Dans les rues d’Alger, l’acte est perçu comme une ultime manœuvre de Bouteflika à défier les Algériens.  En Algérie et partout ailleurs, on se demande pourquoi un homme de 82 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013, lourdement handicapé, et qui n’a plus parlé à son peuple depuis des lustres, s’obstine à vouloir diriger son pays. 

Peu avant cette annonce, une lettre rédigée par le chef de l’Etat et adressée à la nation, a été lue à la télévision nationale par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane.  Dans cette lettre, Abdelaziz Bouteflika s’engage toutefois, s’il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l’issue d’une « conférence nationale »« Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection anticipée », affirme M. Bouteflika dans cette lettre. Le texte ne détaille pas plus avant le calendrier précis de ces engagements.

Manifestation anti-Bouteflika

Depuis lundi, plusieurs manifestations se sont tenues en Algérie, mais aussi en France. A Alger, sous un soleil bienveillant, des centaines d’étudiants, mais aussi des collégiens, des lycéens, des élèves du primaire, ont investi le cœur de la capitale pour dire « non au cinquième mandat »« On n’en veut pas », martelait encore cette jeunesse qui a décidé de ne pas lâcher le bitume tant que le président n’aura pas abdiqué.

La presse locale dénonce en termes forts l’acharnement du président et de son entourage. EL Watan, un quotidien indépendant francophone le dénonce dans ses colonnes : « La candidature d’Abdelaziz Bouteflika peut mettre le feu au pays. (…) Le pire est à craindre. S’obstiner à garder au pouvoir un homme alors qu’il n’est plus en mesure de terminer son quatrième mandat et confiné au silence depuis sept ans, est perçu comme une déclaration de guerre. »

Des promesses, conséquence de la pression de la rue

La police dispersant les manifestants

Dans son message, Abdelaziz Bouteflika promet la tenue d’une conférence nationale indépendante après l’élection ; l’adoption d’une nouvelle Constitution ; des mesures en faveur d’une redistribution plus juste des richesses ; des mesures contre la pauvreté et la corruption ; une révision de la loi électorale ; et, surtout, l’organisation d’une élection anticipée censée assurer sa succession avant la fin d’un éventuel cinquième mandat.

Le journal La Liberté révèle que le Conseil constitutionnel algérien avait été bloqué dimanche avant d’être remis en ligne après qu’une modification de taille apportée au communiqué publié par le même Conseil le 21 février selon lequel, les dépôts de candidature devaient être effectués « en personne ». Dimanche 4 mars après-midi, cette mention a été purement et simplement supprimée. Dans les rues d’Alger, tout le monde revient sur ces irrégularités liées au dépôt de candidature de M. Bouteflika et sur l’ambivalence du Conseil constitutionnel algérien à leur égard.

manifestation anti-Bouteflika 

Les algériens se demandent si Bouteflika ne veut pas s’offrir des funérailles encore plus solennelles que celles de l’ancien président Boumédienne, qui a dirigé le pays de 1965 à 1979 et qui est parfois l’objet de nostalgie. Il veut plutôt quitter le pouvoir avec l’image de manifestations beaucoup plus massives que les défilés d’adieux qui ont accompagné Boumédienne à sa dernière demeure.

Depuis le 22 février, le mouvement de protestation le plus important des deux dernières décennies en Algérie a poussé des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour exprimer leur opposition à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant l’élection présidentielle prévue le 18 avril.

Gel Boumbe

 

 

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