Abus sexuels dans l’Eglise: « Il faut éviter de faire l’amalgame que ce phénomène se passe avec la même acuité dans les cinq continents » Mgr Utembi

Du 21 au 24 février 2019, les 114 présidents des conférences épiscopales de tous les cinq continents avaient été conviés à une grande rencontre avec

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Pape François et Mgr Utembi, archevêque de Kisangani et président de la CENCO en marge du Synode 2018

Pape François et Mgr Utembi, archevêque de Kisangani et président de la CENCO 

Du 21 au 24 février 2019, les 114 présidents des conférences épiscopales de tous les cinq continents avaient été conviés à une grande rencontre avec le Saint- Père sur la problématique de la protection des mineurs dans l’Eglise.

L’objectif déclaré de ces assises, développées autour de trois thèmes : responsabilité, reddition de comptes, transparence, était d’aider les évêques à prendre davantage conscience de la souffrance des victimes, de la nécessité d’assumer individuellement et collégialement leurs responsabilités, de leur faire mieux connaître les procédures à suivre lorsqu’ils apprennent qu’une mineure a été abusée.

L’Eglise de la RDC a été représentée à ce sommet par Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et Président de la Conférence Nationale du Congo (CENCO). De retour au pays, l’archevêque de Kisangani est longuement revenu sur ces assises à la presse de la CENCO.

Trois moments importants résument cette rencontre

L’archevêque de Kisangani résume cette rencontre en trois moments. « Je peux qualifier cette rencontre en trois moments importants que nous avons vécus avec le Saint-Père », révèle-t-il. D’abord,  un moment d’intense prière, communion et pénitence avec le Pape.

Ensuite, un moment de travail. Ici Mgr Utembi a insisté sur l’esprit de collégialité et de synodalité ayant prévalu tout au long de la rencontre. « En esprit de collégialité entre les évêques et de la synodalité dans la mesure où il y avait d’autres membres qui prenaient part à ces travaux », a expliqué le président de la CENCO avant de chuter sur le troisième moment dont il estime crucial, à l’instar  des témoignages des victimes. « C’était un moment émouvant et cela nous a permis de comprendre la nocivité de ce phénomène dont le Pape a qualifié d’inhumanité ».

Pour finir, l’ordinaire de Kisangani a fait remarquer que les témoignages ou l’écoute des victimes les a aussi aidés « pour s’imprégner des conséquences de ces actes ignominieux afin de mesurer la responsabilité que nous devons prendre au regard de la protection des mineurs et au regard aussi des démarches de guérison à entreprendre en faveur des victimes des abus sexuels ».

« En RDC, nous sommes invités à briser l’omerta ou le silence autour des abus sexuels »

D’entrée de jeu, il sied de rappeler que de nombreuses enquêtes accusent l’Eglise africaine de faire fi aux agressions sexuelles commises par des prêtres ou carrément ce sont des choses dont on ne parle absolument pas. La culture du silence ou de l’omerta règne en maitre.

A cet effet, le président de la conférence épiscopale de la RDC  précise en ces termes : « Pour ceux qui ont eu l’occasion de lire le discours de clôture du Pape François prononcé le 24 février 2019, ils peuvent bien se rendre à l’évidence que c’est un phénomène mondial et même si on ne parle pas des violences sexuelles commises sur les mineurs, ce phénomène existe en Afrique et par ricochet en République Démocratique du Congo ».

Poursuivant ses propos, Mgr Utembi affirme qu’à travers ces assises « nous sommes invités à briser le silence, à briser l’omerta au tour de cette problématique qui sévit parfois dans des familles, dans les milieux éducatifs et dans les milieux professionnels ». Et d’ajouter : « Je crois que ce sommet avec le Pape nous a permis de prendre conscience du caractère holistique de cette problématique, du caractère holistique de ce fléau ».

L’apport de la culture dans la régulation d’abus sur mineurs en Afrique

Mgr Utembi a martelé sur le rôle de la culture et surtout africaine dans la régulation des violences sexuelles sur mineurs au sein de l’Eglise. « Il faut éviter de faire l’amalgame que ce phénomène se passe avec la même acuité dans les cinq continents ». C’est différent, « il y en a où la culture joue un rôle de régulation qui fait que les mineurs soient moins exposés à ce phénomène ».

Enfin, l’archevêque de Kisangani pense qu’il y a « quelque chose de riche qu’il faut explorer dans nos cultures africaines qui regorgent des facteurs culturels positifs et qui sont de nature à ce que les mineurs soient protégés. Quand il y a des cas des dérapages, la sanction est tellement forte et parfois grande que finalement ça crée un climat préventif pour les autres afin qu’ils ne puissent pas tomber dans le même cas », a-t-il conclu.

Junior Kitambala

 

 

 

 

 

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