Dr Jules Bongongo : « Il est bon pour l’école, dans le cadre de la santé scolaire, d’avoir plusieurs détails sur l’enfant »

En cette période de rentrée scolaire en RDC, le docteur Jules Bongongo, Directeur de Programme national de santé scolaire et universitaire s’est longu

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En cette période de rentrée scolaire en RDC, le docteur Jules Bongongo, Directeur de Programme national de santé scolaire et universitaire s’est longuement exprimé, le jeudi 14 septembre 2017, à l’Agence Dia sur la santé scolaire. Ce programme vise l’émergence d’une école assainie à tous les niveaux : école maternelle, primaire, secondaire et professionnelle, et ce, au cours de chaque année scolaire. Voici cet entretien dans ce jeu de question et réponse.

Dr. La rentrée scolaire est encore à l’ordre du jour. Comment vous prenez en charge la santé scolaire ?

Mon équipe de médecins scolaires et moi nous nous occupons du corps de l’enfant afin qu’il ait un rendement scolaire meilleur. Nous veillons sur plusieurs paramètres. La santé est dépendante de plusieurs facteurs, elle est multifactorielle, c’est-à-dire, dans l’environnement, il y a plusieurs déterminants qui influent sur la santé. Il en est de même dans le milieu scolaire. La réponse doit être multisectorielle, le programme doit travailler en synergie avec plusieurs ministères qui œuvrent pour que l’enfant ait une meilleure santé et une éducation de qualité.

Quelles mesures préventives pour un enfant nouveau venu dans le milieu scolaire ? Quels renseignements sur des antécédents préscolaires doit-il fournir ?

Il est bon pour l’école, dans le cadre de la santé scolaire, d’avoir plusieurs détails sur l’enfant, tels que savoir si cet enfant, à sa naissance, a eu un accouchement normal, en terme médical, que nous appelons eutocique. Est-ce que cet enfant aurait eu des problèmes de perte de connaissance, d’hypoxie ? Est-ce qu’il serait né par césarienne ? Car toutes ces anomalies ont une influence sur le cerveau. Ce dernier servira justement pour le rendement intellectuel.
En plus de cela, savoir si l’enfant a été vacciné, pour ne pas dans l’avenir contaminer les autres. Le calendrier vaccinal de l’enfant doit être connu des responsables d’écoles pour connaître ces renseignements sur cette fiche des antécédents préscolaires. Bref, il y a une fiche à remplir pour l’école.

Par curiosité, si cet enfant souffre du handicap d’albinisme. Est-ce qu’il y a une prise en charge particulière de l’enfant albinos ?

L’enfant albinos coûte énormément cher avec des achats multiples des cosmétiques, c’est-à-dire des onguents et pommades, qu’il faut pour sa peau. Il doit protéger sa peau, ses yeux (avoir des lunettes antisolaires). Il doit porter des chapeaux larges pour se mettre à l’abri de tout danger. Et l’enseignant ne doit pas empêcher cet enfant de venir avec son chapeau parce que, pour lui, c’est déjà un remède voir une prévention contre les attaques que nous avons avec les rayons ultraviolets. L’élève albinos doit porter des chemises et blouses d’uniforme à manches longues. Il doit se réhydrater régulièrement même pendant les cours. Des directives sont communiquées, de manière générale, aux enseignants dans un guide national de l’enfant en matière de santé.

Avez-vous le moyen de suivre vos directives en faveur de ces enfants particuliers ?
Le plus gros moyen que nous avons, au bureau du Programme national de santé scolaire, c’est l’éducation sanitaire, et ça fait partie de nos activités. Nous ne venons pas dans une école pour donner une nouvelle leçon sur la santé à l’élève. Mais avec le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) notamment, la Direction de matériels didactiques et la Direction de l’éducation à la vie familiale avec lesquels nous travaillons en collaboration. Nous avons des séminaires, des formations pour les enseignants sur les différentes pathologies chroniques et nous avons même produit un manuel de guide de l’enseignant et de l’élève en matière de santé que nous renouvelons progressivement.

Comment s’organisent sur terrain les activités de santé scolaire ?

Nous avons dans nos attributions plusieurs activités que nous devons suivre. Notre programme doit obligatoirement organiser et encadrer toutes les activités de santé qui peuvent se tenir dans un milieu scolaire ou universitaire. Par service d’activité de santé, nous prendrons l’exemple de l’évaluation médicale. L’enfant quand il arrive, il faut obligatoirement un examen physique préscolaire. Et ce dernier es précédé par une fiche de renseignements des antécédents préscolaires à travers laquelle les parents ont 48 heures maximum pour nous répondre et nous donner tous les antécédents de santé préscolaires de l’enfant que nous recevons.

Dr. Comment organisez-vous la prise en charge des enfants en prématernelle et pendant la maternelle ?

Notre première clé c’est l’éducation sanitaire. Celle-ci concerne justement les maitresses de la maternelle. Elles doivent avoir des connaissances suffisantes pour pouvoir suivre et détecter les problèmes de santé qui pourraient se poser chez l’enfant. L’enseignante en maternelle est presque une nurse, parce qu’elle doit savoir tout ce qui pose problème de santé à l’enfant. Nous n’éduquons pas directement les enfants en maternelle, nous éduquons ce que nous appelons dans notre programme la formation des formateurs. Nous formons les formateurs que sont les enseignantes, qui à leur tour répercutent les notions de santé que nous leurs donnons.

Quelle est la spécificité développée au niveau primaire ?

Au niveau primaire, nous sommes dans ce que nous appelons la transmission des compétences de vie courante. L’enfant doit lui-même détecter dans son environnement tout ce qui peut poser problème par rapport avec le paludisme par exemple. Dès que l’enfant comprend tout cela, il devient lui-même un acteur sanitaire de développement, il sait comment éviter la maladie. C’est l’approche de compétences de vie courante où l’enfant doit savoir que les connaissances qui lui ont été données doivent servir dans sa vie de tout le jour pour se prémunir de cette maladie.

Qu’attendez-vous de l’élève au niveau des humanités ?

L’élève qui est dans le cycle des humanités doit avoir déjà maitrisé les compétences de vie courante. Il est encadré pour aller au-delà des leçons apprises en classe. L’élève du secondaire doit développer des qualités de chercheur. Il doit cultiver la curiosité face aux problèmes de santé scolaire en s’informant auprès de l’entourage médical voire à travers ce nouvel outil qui est par exemple l’Internet. Certaines écoles l’ont mis à la portée de grands élèves. D’ailleurs, il arrive de plus en plus fréquemment que l’élève informe l’enseignant.

Thérèse Mayaka, stagiaire Université Catholique du Congo.

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