Célestin Ohote coordonnateur ADP

Célestin Ohote : « Entrer dans la prison comme une chenille et sortir comme un papillon »

Coordonnateur de l’association, les Amis de la Prison (ADP) depuis presque 15 ans, Célestin Ohote est engagé dans plusieurs activités humanitaires. Il

25 ex-prisonniers mineurs bénéficient de l’encadrement de la CENCO pour leur réintégration sociale
Noël au CPRK : Une attention, une présence pour donner aux prisonniers la joie de Noël
La CENCO s’engage dans la pastorale de la prison, pour garantir l’avenir du Congo à travers les jeunes

Coordonnateur de l’association, les Amis de la Prison (ADP) depuis presque 15 ans, Célestin Ohote est engagé dans plusieurs activités humanitaires. Il a bien voulu répondre à nos questions sur son association des laïcs catholiques engagés dans la pastorale pénitentiaire, le 27 septembre 2017. Cette association a pour but d’apporter l’assistance psycho-sociale, juridique, médicale, morale et spirituelle aux détenus dans les prisons de la RDC et dans l’accompagnement des ex-détenus pour leur réinsertion sociale.

Me. Célestin Ohoté Coordonnateur ADP

Pourquoi l’existence de l’ADP, alors qu’il existe déjà des organisations en charge de détenus ?

Nous existons car notre démarche est particulière. Elle trouve son fondement dans la Foi en Christ « … j’étais étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venu me voir » (Mt 25, 35-36). Nous serons donc jugés sur l’amour de ce Jésus malade, nu, étranger, affamé, assoiffé, et en prison. Nous nous basons également sur les enseignements de la Doctrine sociale de l’Eglise catholique ainsi que les actes du Synode diocésain tenu à Kinshasa de 1986 à 1988.

Quelle est votre plus grande motivation ?
Je dirai la plus grande motivation c’est tout simplement de pouvoir accomplir notre mission de chrétien particulièrement celle d’apporter le Christ aux détenus par la catéchèse… Notre plus grande joie c’est de voir un détenu accepter la miséricorde de Dieu et porter sa douleur en toute conscience. Tout en nous appuyant sur les recommandations du synode diocésain qui invite les Chrétiens et tous les hommes et femmes de bonne volonté : « à reconnaitre Jésus spécialement dans les prisonniers, à le nourrir, à le vêtir, à l’accueillir, à le visiter, à lui donner à boire, ainsi qu’à l’aimer dans une catégorie parmi les plus démunis des concitoyens ». Notre souci est « qu’un effort de conscientisation soit fait dans nos communautés ecclésiales vivantes de base (CEVB) et paroisses pour changer l’attitude néfaste qu’elles affichent à l’égard des prisonniers et des ex prisonniers ».

Sur quelle dévotion principalement basez-vous vos enseignements ?
Notre dévotion est principalement mariale. La pastorale de prison c’est comme un chemin de croix, il y a trop de pénitences, trop de sacrifices, pas seulement pour nous qui venons en aide aux prisonniers mais plus encore pour les détenus. Quelle que soit sa position sociale, une personne en détention reste vulnérable et limitée. Animés par le désir de voir un détenu entrer dans la prison comme une chenille et sortir comme un papillon, nous avons le devoir de faire dire « Oui » aux détenus, un oui sincère et définitif comme celui de la Vierge Marie. Le détenu doit accepter de porter sa croix et sa douleur tout en gardant confiance à la miséricorde et la fidélité de Dieu à l’exemple de la vierge Marie. C’est la raison pour laquelle l’aumônerie de la prison centrale de Kinshasa initiée par l’ADP porte le nom de Notre Dame de douleur.

Quelles sont les plus grandes difficultés dans votre apostolat ?

La plus grande difficulté est que dans notre apostolat très peu de personnes sont disposées à adhérer ou à nous accompagner pour des raisons diverses. L’association est bénévole et fonctionne principalement avec les cotisations des membres dont 2.000 FC par mois en plus de quelques financements des organisations internationales. Dans une trentaine de principales prisons qu’on retrouve en RDC, les jeunes de 15 à 45 ans restent majoritaires. Prenons la situation de la prison centrale de Kinshasa qui, avant l’évasion, renfermait plus de 8000 détenus dont 6000 se retrouvaient entre la tranche d’âge de 15-40 ans. Une tranche d’âge ou l’homme à besoin de vivre toute sa liberté, ce qui fait que le besoin est très énorme par rapport à l’offre.
« Pensez aux prisonniers comme si vous en étiez un »

L’association a été initiée et créée le 31 mars 1991 par Mr François Mundemba Vangu avec le concours de quelques catéchiste et catéchumènes de la paroisse Saint Charles Lwanga dans la commune de Bandalugwa.
Partie de cette paroisse, l’association est actuellement présente dans plus ou moins 26 paroisses de l’archidiocèse de Kinshasa et presque partout ailleurs en RDC. L’association reste ouverte à tous, chrétien, homme et femme de bonne volonté.

M. Célestin Ohote est aussi secrétaire exécutif diocésain de la commission diocésaine Justice et Paix de l’archidiocèse de Kinshasa, il est également secrétaire général adjoint du Mouvement international des intellectuels catholiques et le chargé de projet d’éducation civique et électorale de la CENCO pour la province ecclésiastique de Kananga.

Prisca Materanya

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: 0
WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE