CENCO : L’actuel Président de la République ne peut plus briguer un 3ème mandat

Réunis en 55ème Assemblée Plénière à Kinshasa du 25 au 28 juin 2018, Cardinal, Archevêques et Évêques, membres de la Conférence Épiscopale Nationale d

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Réunis en 55ème Assemblée Plénière à Kinshasa du 25 au 28 juin 2018, Cardinal, Archevêques et Évêques, membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) ont adressé, ce vendredi 29 juin, un message au Peuple congolais. C’est le Secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien N’Shole, qui l’a lu au cours de sa conférence de presse au Centre Inter diocésain, à Gombe. Dans ce message intitulé « Sauvons le processus électoral », les  Évêques sont très préoccupés par les incertitudes qui planent sur la RDC.

Abbé Donatien N’Shole, Secrétaire général de la CENCO lisant le message des Evêques

« A six mois de la tenue des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales, le climat sociopolitique demeure encore tendu, la situation sécuritaire et humanitaire précaire et les droits de l’homme sont bafoués », ont dit les Évêques qui sont convaincus que la sortie pacifique de la crise qui sévit dans le pays, passe nécessairement par l’organisation de bonnes élections.

« Nous devons sauver le processus électoral, car le peuple congolais débout, ayant payé de son sang pour l’alternance démocratique, attend impatiemment la tenus des élections le 23 décembre 2018 et non plus au-delà », ont-ils dit.

Les prélats catholiques reconnaissent les avancées accomplies dans le processus électoral, notamment la publication du calendrier électoral, l’existence d’un fichier électoral, la mise en œuvre partielle des mesures de décrispation du climat politique et le timide respect de la liberté des manifestations publiques. Cependant, au lendemain de la convocation de l’électorat, les avancées susmentionnées ne leur rassurent pas au regard des inquiétudes du climat politique, notamment des mesures de décrispation qui restent inexplicable et inacceptable, du fichier électoral qui divise les parties prenantes au processus électoral avec 6,7 millions d’enrôlés sans empreintes digitales selon l’OIF, de la machine à voter qu’il n’y a toujours pas de consensus sur son utilisation ou non et de la sécurité dont l’insécurité persistante et croissante est déplorée dans plusieurs provinces, aggravée par la multiplicité de groupes armés.

Le peuple veut les élections crédibles et non biaisées

Le peuple congolais déterminé pour l’alternance issue des élections crédibles

Les Évêques de la CENCO orientent toutes les parties prenantes à des élections conformes à la Constitution et à l’Accord de la Saint Sylvestre, capables de garantir l’alternance. Ils évoquent l’article 70 de la Constitution qui stipule : « le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois.  Il s’ensuit que tout président ayant épuisé le deuxième mandat ne peut plus en briguer un troisième » (III.2.I). C’est le cas de l’actuel Président de la République.

Les prélats catholiques disent non aux élections biaisées. Ils veulent les élections crédibles et apaisées. Celles inclusives où toutes les parties prenantes jouissent de l’égalité de chance et dont les résultats sont effectivement l’expression de la volonté du peuple. « Depuis plusieurs décennies, les différents systèmes de gouvernance qui se sont succédés ont mis le pays à genoux. Dès lors, la RD Congo a besoin de l’alternance, d’un nouveau leadership et d’une nouvelle classe politique qui placent les intérêts des congolais au centre de toutes les préoccupations politiques. Pour y parvenir, il faut avoir aux commandes de l’État, des hommes et des femmes compétents et intègres qui aiment réellement le pays », recommandent les Évêques.

Des recommandations pour recadrer les choses    

Les 47 Évêques de la CENCO demandent au Président de la République d’assumer ses responsabilités devant la nation et prêter l’oreille aux aspirations du Peuple congolais en veillant au respect de la Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre. Au Peuple congolais, qu’il lui appartient, de continuer à exiger des élections crédibles dans le respect du calendrier électoral publié, de ne pas céder à la peur ni à la résignation et encore moins à la violence afin de résister à l’achat de conscience et aux manipulations politiciennes.

Aux jeunes de ne pas se laisser manipuler par ceux qui les incitent à la violence et les enrôler dans des groupes armés ou des milices car, l’avenir de la RDC leur appartient. Ils doivent se préparer dès maintenant, de manière responsable, à assumer leurs responsabilités pour construire un Congo plus beau qu’avant.

Au Gouvernement de parachever les mesures de décrispation de climat politique

Aux honorables députés et sénateurs de relayer effectivement les aspirations profondes du peuple au changement et de ne pas voter des lois qui ne rencontrent pas les biens du Peuple congolais. Au Gouvernement de tout mettre en œuvre pour parachever les mesures de décrispation du climat politique,  d’assurer le décaissement des fonds au rythme de besoin de la CENI, afin de respecter le calendrier électoral.

A la CENI de publier le plus tôt possible les listes provisoires qui pourront assurer que les 1,7 millions d’enrôlés sans empreintes digitales ne sont pas des personnes fictives et d’apaiser la nation sur la gestion de 1,2 millions de surplus des cartes d’électeurs non utilisées ainsi que d’accéder à la demande d’une expertise nationale et internationale de la machine à voter. Les Évêques rappellent la CENI que, sans consensus à ce sujet, il serait prudent de s’en tenir à ce qui est prévu dans le calendrier électoral, à savoir l’impression et le déploiement des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fichiers de résultat (cf. nn. 38, 39 et 40).

Aux acteurs politiques de s’engager de bonne foi dans le processus électoral et d’éviter tout extrémisme qui risque de plonger le pays dans une crise plus profonde encore, de préparer leurs témoins pour les bureaux de vote et d’éviter de manipuler les jeunes ou de les inciter à la violence à de fins électorales.

Aux organisations de la société civile, il leur incombe de demeurer alertes et engagés à accompagner la population par l’éducation civique et électorale, et de l’aider à bien discerner pour faire un bon choix.  Enfin, à la communauté internationale de poursuivre l’accompagnement du processus électoral et de placer l’intérêt supérieur du Peuple congolais au centre des négociations diplomatiques.

Gel Boumbe   

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