Autorité morale : Néologisme congolais ambigu !

En RDC, depuis un certain temps le concept Autorité morale a intégré l’environnement politique du pays. Plus d’un congolais se pose la question sur ce

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En RDC, depuis un certain temps le concept Autorité morale a intégré l’environnement politique du pays. Plus d’un congolais se pose la question sur ce que veut bien dire Autorité morale car la compréhension de ce concept reste ambigüe.

L’analyste Louis-Marie Atundu, réagissant à cette question  estime qu’il s’agit d’un concept proche d’une hérésie juridique pour définir l’influence d’un leadership politique sur un regroupement quelconque.

D’après Louis-Marie, il y a une approche de droit qui oppose deux concepts, celui de personne physique à celui de personne morale. Le premier (personne physique), se comprend comme un individu disposant d’une responsabilité juridique, face aux faits de droit commun. Tandis que le second, toujours selon le droit, sans être physiquement identifiable est perçu comme tel ;

Parce qu’étant aussi sujet de droit par le regroupement d’individus disposant d’une responsabilité juridique commune.

Ceci revient à dire que la personne morale est tout aussi répréhensible face à la loi ; c’est-à-dire, susceptible de subir une sanction, de la même manière qu’une personne physique. Mais, sans atteindre les individus personnellement. C’est à ce titre qu’un parti politique est considéré dans ce sens précis, comme un sujet de droit commun ; en tant que personne non physique mais morale.

Cependant, triste est de constater que les politiques congolais ont introduit dans leur jargon un nouveau concept, celui d’Autorité morale. Ce concept est employé à tout bout de champ,

Ainsi donc, Monsieur Joseph Kabila est défini au sein du FCC comme  son Autorité morale, Monsieur Modeste Bahati Lukwebo comme l’Autorité morale de l’AFDC- A, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi comme l’Autorité morale du CACH. Et, ainsi de suite se définissent d’autres Présidents des partis politiques ou autres regroupements.

La question est de savoir : Est- ce que l’Autorité morale d’un parti ou d’un regroupement politique, accepterait d’être sanctionnée à cause des actes posés par les adhérents de leurs entités politiques, au même titre qu’un individu répondrait de ses propres actes devant la loi ?  

Pour LM Atundu, il est clair qu’il n’en est pas question. Et s’il en est ainsi, en quoi aurait- il une autorité morale sur son entité ? « De plus, ces Autorités morales posent des actes de droit qui ont des incidences sur la vie politique et sociale du pays. Donc, sans être juridiquement responsables, celles- ci (les Autorités morales) peuvent au nom de cette autorité déclarée et exempte de sanction, inciter les membres de leurs entités aux actes délictuels sans pour autant en être responsables. », indique-t-il. Le cas des dernières déclarations des bérets rouges du FCC ou des jeunes de l’UDPS sont des exemples de cette hérésie énoncée plus haut.

Partis de l'opposition dans un meeting en 2018

      Partis de l’opposition dans un meeting en 2018

J’en appelle ici à Olengankoy, responsable du CNSA, aux organes légiférant (chambre haute, chambre basse et autres institutions concernées), aux juristes congolais et autres esprits avertis de dégager la pertinence de notre analyse, pour prêter une attention particulière quant à l’usage des néologismes dans le milieu politique national afin d’éviter ces genres d’amalgames qui n’honorent pas notre classe politique. Ceci nous éviterait aussi (nous congolais) de paraitre ridicule de croire, avoir  inventé la roue, alors qu’elle existe déjà.

Souvenons- nous qu’hier encore, nous avons parlé de façon hérétique d’un parti- état, alors que nous savons pertinemment bien que l’adhésion à un parti politique est un acte volontaire et personnel, de portée idéologique.

Tandis que la notion de l’Etat ne nécessite pas une quelconque adhésion, car elle est inhérente à l’individu face à sa communauté d’appartenance. Ce genre d’équivoque, certes propagandiste, risque encore de nous renvoyer dans le militantisme.

Louis- marie Atundu/ Pétronelle Lusamba

 

 

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