Le processus électoral en RDC semble suivre son cours normalement. Comme le prévoyait le calendrier de la Ceni, le dépôt des dossiers de candidature
Le processus électoral en RDC semble suivre son cours normalement. Comme le prévoyait le calendrier de la Ceni, le dépôt des dossiers de candidatures pour l’élection présidentielle s’est déroulé en bonne et due forme. Dans cette pléthore de candidatures dont le nombre s’élève à 26, en attendant le traitement et la publication d’une liste provisoire, certains candidats à cette course, ne s’entendent plus avec leurs chefs de partis.
C’est le cas de l’ancien premier ministre AdolpheMuzito et du patriarche nonagénaire Antoine Gizenga, dont la candidature a été introduite à la dernière minute.
Des amis d’hier, devenus ennemis d’aujourd’hui
Les deux leaders politiques, compagnons de lutte d’hier, ne semblent plus partager la même vision et le même idéal.
Suspendu temporairement pour fautes graves, il y a peu au sein du Palu (Parti lumumbiste unifié), AdolpheMuzito, initiateur de l’université populaire où il organise des tribunes qui se penchent sur les projets de l’actuelle Majorité au pouvoir à l’égard du processus électoral, est actuellement un des rares anciens collaborateurs du président Kabila a bénéficié du crédit des congolais.
Cet ancien bras droit du patriarche Gizenga n’a pas certainement été ébranlé par cette décision de la hiérarchie de son parti et a sans douté été motivé par ce petit crédit acquis au travers de ces tribunes, pour aller déposer sa candidature en indépendant, espérant ainsi briguer, comme bon lui semble, la magistrature suprême.
Fissures entre militants et hiérarchie du parti
On vit une guerre froide au sein du Palu depuis un certain temps. L’annonce de la suspension de l’ancien premier ministre a été accueillie « froidement par la base », a révélé Richard Katanga, un militant du Palu.
« Nous pouvons vous rassurer que l’ancien premier ministre a le soutien de la base et devra même battre Gizenga à moins que la Ceni rejette sa candidature pour sa fragilité physique », renchérit en souriant le militant Katanga.
Enfin, ce genre de scénario n’est pas une première dans l’histoire politique de la RDC caractérisée par la trahison où le propulsé s’oppose au propulseur. La campagne électorale s’annonce rude et riche en péripéties entre ces deux candidats. Des observateurs avertis présagent même l’éclatement de ce parti historique au vu du poids politique de l’ancien premier ministre.
Junior Kitambala
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