Abbé Nshole : Les mines congolaises, un secteur à moraliser 

Organe technique d’études chargé de suivre toutes les questions inhérentes à l’exploitation des ressources naturelles, à la gestion de l’environnement

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Organe technique d’études chargé de suivre toutes les questions inhérentes à l’exploitation des ressources naturelles, à la gestion de l’environnement, de proposer des alternatives et des actions en vue d’une gestion desdites ressources qui tienne compte de la dignité humaine, de respect des droits humains et de l’équilibre de l’environnement, la Commission Épiscopale pour les Ressources Naturelles (CERN/CENCO) a, au cours d’un atelier organisé le jeudi 15 août 2019 à Béatrice Hôtel, présenté les rapports très récents sur les mines, l’agriculture et l’environnement.

Ces assises, intitulées « Atelier de publication des rapports d’études dans les domaines mines, agriculture et environnement »,   se tiennent pendant deux jours, du jeudi 15 au vendredi 16 août 2019. Elles ont été ouvertes par le Secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole.

Il a d’abord souhaité la bienvenue et remercié l’assistance pour avoir accepté de répondre à l’invitation de la CERN/CENCO. Ensuite, il a fait une brève présentation de la CERN, 12ème Commission de la CENCO crée en juillet 2007 après les élections de 2006 qui ont mis fin à la transition politique issue de l’Accord global et inclusif de Pretoria, auquel les parties prenantes se sont rendu compte que plusieurs contrats léonins avaient été signés pendant la guerre de 1996 et de 1998 pour l’exploitation des ressources naturelles de la RDC.

Dans son mot, le Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo a utilisé de termes bien appropriés : « D’ailleurs le Groupe d’experts des Nations Unies avait qualifié ces guerres de guerres économiques, guerres de prédateur. L’économie était donc le nerf de la guerre. Or l’économie de la RDC repose en grande partie sur l’exploitation des ressources naturelles. Ceci a fait dire aux Évêques de la CENCO : Au lieu de contribuer au développement de notre pays et profiter à notre peuple, le minerai, le pétrole et la forêt sont devenus des causes de notre malheur. (…) nos concitoyens se retrouvent sans contrepartie ni dédommagement, dépouillés de leurs terres, par le fait des superficies concédées ou vendues à tel ou tel exploitant minier ou forestier ? », a dit l’Abbé Donatien Nshole.

Le Secrétaire général de la CENCO précise que « dans cette situation, si on peut considérer la plupart des exploitants miniers et forestiers comme des étrangers, ceux qui signent avec eux des contrats sont des Congolais, et même ceux qui exploitent les « minerais dits de conflits » sont en grande partie des Congolais qui les vendent aux étrangers. De même, ceux qui gèrent le secteur, ce sont des Congolais. Il y a donc à s’interroger sur cette responsabilité partagée ».

 Il a poursuivi en affirmant que « le constat général fait est que l’exploitation des ressources naturelles, spécialement des minerais, ne profite pas à la population. Dans un rapport produit en 2014, intitulé «  Impact de l’exploitation minière sur l’économie et le social de Walikale », la CERN a démontré cette affirmation. Il s’est ajouté aussi le fait que les différentes exploitations laissent des impacts sur l’environnement.

« La caractéristique des ressources exploitées c’est qu’elles ne sont pas renouvelables. Qu’adviendrait-il si ces ressource, notamment les minerais, arrivaient à s’épuiser sans que la RDC ait réussi à créer une économie alternative ? Sans avoir construit des infrastructures capables de soutenir la diversification économique ?  L’économie congolaise est basée sur les mines qui constituent un secteur à moraliser », a constaté l’Abbé Donatien Nshole.

Ayant constaté l’absence de certains politiciens invités, le secrétaire général de la CENCO n’a pas mâché ses mots lors qu’il déclare l’ouverture l’atelier. « Là où il y a le partage du gâteau que les gens s’y intéressent et se fourmillent au portillon. Mais là où on discute pour la bonne marche du pays, on s’y intéresse moins », a-t-il ajouté avant de dire «  au nom de la Conférence épiscopale nationale du Congo, je déclare ouvert cet atelier ».

Deuxième intervenant de la journée, le Secrétaire exécutif de la  Commission Épiscopale pour les Ressources Naturelles (CERN), Henri Muhiya Musabate, a présenté les rapports mines en trois points dont l’Etude sur le Basket Fund dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu ; la cartographie des sites miniers artisanaux dans les territoires de Beni et Lubero ; la contribution de l’exploitation minière au budget de la province de l’Ituri.

Il a par ailleurs déclaré : « Il y a paradoxe, d’un côté l’abondance des ressources et de l’autre, la pauvreté. Espérons que le nouveau code minier pourra apporter un changement. On peut faire confiance à la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minières (CTCPM) ou la communauté seule peut gérer. Quant à l’agriculture, la création de Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo est une malheureuse expérience. On peut plutôt recommander CDI Bwamanda qui a la possibilité d’encadrer la population ainsi que le Service national. La CENCO ayant le rôle d’évangéliser la parole de Dieu, elle intervient car, la Bible dit : J’avais fait, tu ne m’as pas donné à manger »   

Tous ces points ont été développés par les orateurs venus de ces milieux pour participer à l’atelier. Un débat autour des sujets exploités a fait jaillir d’éclaircissements sur certaines zones d’ombres.

Les travaux de l’après-midi ont été consacrés à la publication des rapports agriculture et environnement avec deux points dont : Investissement en Agriculture. Quel modèle pour la RDC ? Regard sur le parc agro-Industriel de Bukanga-Lonzo, le Centre de développement intégral (CDI) Bwamanda et le Service National. Environnement et Taxes dans la commune de Lemba à Kinshasa était le dernier point abordé et qui a introduit le débat jusqu’à la synthèse de la journée.

Gel Boumbe  

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