Surprise à la Céni : Le directeur du Centre national de traitement (CNT) démissionne

Au départ, c’était une rumeur persistante. Mais aujourd’hui, elle est confirmée, le directeur du Centre national de traitement de la Ceni, Jonathan Seke Mavinga, a démissionné de son poste. Jeune Afrique confirme avoir consulté sa lettre de démission qui date du 09 juin 2018 dans laquelle, Jonathan Seke Mavinga évoque en effet son état de santé qui ne lui permet pas d’être efficace et de donner un bon rendement à son poste de directeur informatique de la Ceni.

Les élections vérifiant leurs noms sur les listes

Du côté de la Céni, on précise que tout a commencé en mi-avril, de retour d’une mission à Abuja, au Nigeria, où il accompagnait son président Corneille Nangaa, Jonathan Seke Mavinga s’est envolé dans la foulée vers Dallas pour une visite privée et sans autorisation de son patron. Jeune Afrique précise que la Céni parle d’une question de perte de confiance.

Corneille Nangaa, en a alors informé le bureau de la Ceni qui a exigé des explications, voire sa révocation. De retour à Kinshasa, Jonathan Seke présentera d’abord des excuses pour son départ précipité aux États-Unis, tout en soutenant qu’il ignorait qu’il lui fallait une autorisation préalable de sa hiérarchie. En début mai, le directeur du Centre national de traitement de la Céni annonce son intention de démissionner.

À la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), personne ne sait où se trouve aujourd’hui l’ex-directeur du Centre national de traitement (CNT), alors que nous sommes pendant la période de conditionnement du matériel et des équipements de travail des Bureaux de Réceptions et Traitement des Candidatures, d’impression, déploiement et affichage des listes électorales provisoires et définitives.  Selon les indiscrétions, l’expert électoral et diplômé en génie informatique, Seke Mavinga, se trouverait aux États-Unis.

Corneille Nangaa

Avant de s’envoler pour Washington où il a notamment eu des entretiens au département d’État au sujet de la machine à voter, Corneille Nangaa a pris acte de la démission de Jonathan Seke le 09 juin dernier, précise le magazine. Il a par ailleurs amené un exemplaire de la machine à voter qu’il a même présenté à ses interlocuteurs américains, acteurs politiques, ONG et aux médias.

Pendant ce temps à Kinshasa, aucune information n’a filtré sur cette démission surprise du directeur du Centre national de traitement, structure qui compte quelque 120 agents et est chargée, entre autres, de la centralisation, du traitement et de la consolidation des données biométriques au sein de la Ceni. Ce manque de communication officielle a rapidement laissé place à des rumeurs dans les officines des partis politiques, voire dans les couloirs des représentations diplomatiques sur place.

Pour certains, Jonathan Seke Mavinga a été poussé à la démission et d’autres ajoutent encore qu’il lui serait reproché d’avoir remis aux experts de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) le fichier électoral contenant six millions d’électeurs inscrits sans empreintes digitales ou à empreintes partielles. Hypothèse rejetée catégoriquement par la Céni.

D’après les informations en possession de Jeune Afrique, le remplacement de Jonathan Seke Mavinga pourrait coïncider avec l’éviction de « quatre ou cinq autres directeurs » de la Ceni. « Cela se fera pour des raisons opérationnelles : nous sommes au moment du processus électoral où nous avons besoin d’un nouvel esprit, un nouveau souffle », confie un membre de l’entourage de Nangaa.

Gel Boumbe