Principales tendances des violations des droits de l’homme 2017 en hausse selon les Nations Unies

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Le Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme M. Abdoul Aziz Thioye a présenté le mercredi 24 janvier 2018 les principales tendances relatives à la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC) au cours de l’année 2017, telles que documentées par ce Bureau.

Droits de l'(Homme à l'ONU

Droits de l'(Homme à l’ONU

L’officiel onusien a tenu à rappeler avant toute chose que ces tendances sont partagées avec les autorités congolaises (22 au niveau national, mais aussi aux niveaux local et provincial), afin qu’elles prennent les actions nécessaires, notamment pour traduire en justice les auteurs présumés des violations documentées. “Je dois préciser, a t-il dit, que pour certains cas des mesures administratives et disciplinaires ont été prises et dans d’autres des mesures judiciaires ont également été prises ».

Ce qu’il faut retenir de l’année 2017, c’est une détérioration de la situation des droits de l’homme dans ce pays. Le BCNUDH regrette l’augmentation de 25 % du nombre de violations des droits de l’homme documentées sur l’ensemble du territoire de la RDC avec un nombre total de 6 497 violations documentées par mon bureau. Notons que l’année précédente une augmentation de 30 % avait déjà été notée (5 190 violations en 2016 et 4 004 violations en 2015)”.

Sur toute l’année 2017, les principaux auteurs de ces violations sont les agents de l’Etat, responsables de plus de 61 % des violations (3 972 violations) avec plus de 50 % attribuables aux seuls éléments de la PNC et des FARDC réunis. Les 39 % restants sont quant à eux le fait des divers groupes armés (2 525 violations).

Le Bureau des Nations Unies deplore le nombre alarmant d’exécutions sommaires

Le BCNUDH déplore le nombre alarmant de victimes d’exécutions sommaires, arbitraires ou extrajudiciaires (2 080 victimes). Une augmentation exceptionnelle de plus de 146 % en un an pour les victimes d’exécutions extrajudiciaires par des agents de l’Etat (1 176 victimes) a été documentée par mon bureau et de plus d’un quart (26 %) pour ce qui est des victimes d’exécutions sommaires commises par les groupes armés (904 victimes).

Les provinces les plus touchées par des violations et atteintes aux droits de l’homme en 2017 sont celles affectées par le conflit : 75 % des violations documentées (4 810 violations ayant notamment entrainé la mort de 1 949 civils), principalement au Nord-Kivu. L’émergence de nouveaux conflits, la résurgence des conflits interethniques, l’intensification et la propagation des activités des milices et des groupes armés, ainsi que leur répression par les autorités congolaises sont autant de facteurs pouvant expliquer la hausse constatée par rapport à l’année précédente (en 2016, 3 441 violations avaient été documentées dans les provinces en conflit).

Divers groupes armés auteurs de violations de droits de l’homme en zones de conflits

Des rebelles congolais

Des rebelles congolais

Les divers groupes armés sont responsables de la majorité des atteintes dans ces provinces affectées par le conflit (52 %), avec en tête des combattants des FRPI (toutes commises dans le territoire d’Irumu en Ituri), suivis par divers groupes Mayi-Mayi. Ces derniers, parfois réunis au sein de coalition, illustrent la propagation des conflits vers de nouvelles provinces (Haut-Katanga, Maniema, etc.) En ce qui concerne les agents de l’Etat – responsables de 48 % des violations –, la majorité est attribuable aux militaires des FARDC, qui sont responsables de près d’un quart des violations commises dans ces provinces (24 %, soit 1 165 violations).

Près de la moitié des 1 687 violations des droits de l’homme dans les zones non-affectées par le conflit ont été enregistrées dans les seules provinces du Haut-Katanga et du Kongo Central.

 

Rombaut Kamwanga

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