Mgr Donatien Bafuidinsoni : « Je suis le seul Jésuite dans mon diocèse »

Nommé par le Pape François le 31 mars 2018 comme évêque du diocèse d’Inongo à l’Ouest de la RDC, une année après, Mgr Donatien Bafuidinsoni a accordé

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Nommé par le Pape François le 31 mars 2018 comme évêque du diocèse d’Inongo à l’Ouest de la RDC, une année après, Mgr Donatien Bafuidinsoni a accordé une interview à la presse de la CENCO, lors de son passage à Kinshasa.

Mgr Bafuidinsoni en visite pastorale à Mushie, une cité dans le diocèse d'Inongo

Mgr Bafuidinsoni en visite pastorale à Mushie, une cité du diocèse d’Inongo

Dans cet entretien, l’évêque d’Inongo a fait l’état de lieux de son diocèse situé en pleine forêt équatoriale, ses  difficultés mais aussi des éventuels défis à relever sur le plan de la pastorale, formation, santé et de l’éducation, etc. Ci-dessous, l’intégralité de ladite interview :

Dia : Excellence, Comment avez-vous reçu l’accueil des fidèles d’Inongo ?

Mgr Donatien Bafuidinsoni (M.D.B.) : J’ai été nommé par le Pape François le 31 mars 2018 Evêque d’Inongo et installé le 27 mai de la même année et bientôt ça fera une année que je suis dans le diocèse d’Inongo. Je dois dire que l’accueil était chaleureux, enthousiaste. J’ai vu ça le jour où je suis arrivé à Inongo la première fois et lors de la célébration de mon installation. Et puis, dans les différentes visites pastorales que je fais, chaque fois que j’arrive quelque part, je sens que les gens sont contents de m’accueillir, heureux de me voir et aussi de pouvoir travailler ensemble.

Dia : Quelles sont vos priorités depuis votre installation sur le siège épiscopal d’Inongo ?

M.D.B. : Je dois avouer que c’est la première fois que j’arrive dans la région. Je ne connaissais pas la région sauf j’ai été une fois avec le Cardinal Monsengwo à Kiri en 2012 pour une petite mission de quelques jours. Je suis en train d’apprendre maintenant à connaitre la région physiquement, c’est-à-dire les différentes grandes cités et aussi la connaissance du clergé. Je ne suis même pas encore à la moitié du diocèse, faire l’expérience du voyage sur le lac, sur les grandes rivières qui sont au diocèse, la Lukenie et la Fili. La priorité pour moi, est connaitre le milieu et les personnes.

Dia : Vous êtes missionnaire Jésuite de formation, quel est le degré de collaboration entre le clergé diocésain et les congrégations religieuses à Inongo ?

M.D.B. : Je suis Jésuite et j’espère que mes frères Jésuites pensent à moi dans leurs prières surtout. « Je suis le seul Jésuite dans mon diocèse » .Et tout le monde espère qu’il y aura des Jésuites dans l’avenir, Dieu seul le sait. La collaboration,  je dois dire qu’il y a ce désir de travailler ensemble et de mettre les structures ensemble et en place. Ce sont les choses que je suis en train de réfléchir et j’apprends. Comme je le dis, on ne peut pas travailler quand on ne connait pas les gens, c’est peut-être en même temps un avantage parce qu’on peut commencer des choses nouvelles avec notre vision, notre langue et avec notre manière de faire. Un handicap parce qu’il faut tout apprendre, mais la collaboration je la suppose bonne et elle sera aussi  fructueuse pour le bonheur de la population. C’est un diocèse dépourvu de congrégations religieuses, il y a trois congrégations féminines et une congrégation masculine.

Dia : Une année déjà comme ordinaire d’Inongo, avez-vous des défis à relever ?

M.D.B. : Je vois les choses de deux manières. La première chose c’est la formation de ceux qui sont mes collaborateurs, c’est-à-dire, les prêtres et ceux qui seront demain les prêtres, les séminaristes. Je me rends compte qu’il y a effectivement là un problème et vais pas entrer dans les détails. Il faut former pas seulement intellectuellement mais aussi spirituellement et enfin pastoralement. J’aimerais qu’on mette un accent sur la formation. La seconde c’est la pastorale. Nous n’avons pas beaucoup de paroisses, il y a une Cathédrale   et une vingtaine de paroisses. Ce sont des distances qui sont énormes. Le diocèse dans son ensemble c’est pratiquement 100 000 Km2 et les moyens de déplacement font défaut, pas de route, pas de bateaux. C’est vraiment un diocèse enclavé et j’espère que les gens de bonne volonté pourront nous aider pour que le travail de l’Eglise se fasse. J’ai essayé moi-même de relever plusieurs défis par rapport à tout ce qui peut être comme apport pour  l’amélioration condition des vies des habitants, je vois l’habitat. Le problème de l’eau, l’éducation, l’électricité, les routes et les moyens de transport(le transport un véritable casse-tête puisque les gens utilisent les baleinières qu’on appelle communément Daka-Daka pour voyager).

Dia : Qu’attendez-vous des ressortissants d’Inongo disséminés à travers le monde ?

M.D.B. : Je leur ai dit à certaines occasions qu’ils sont absents, ils ont abandonné leur région et ils sont partis. Ce ne sont pas les autres qui viendront travailler et améliorer les conditions de vie. Il faut que les gens prennent conscience que c’est notre « mère, notre terroir » et si nous l’abandonnons et préférons partir, ça restera dans cet état…ça fait mal au cœur.

Dia : Un message d’encouragement aux populations d’Inongo ?

M.D.B. : Il ne faut pas désespérer, nous sommes chrétiens, des catholiques, nous sommes peuples d’espérance et je crois si nous nous mettons tous au travail, les choses pourraient aller de l’avant.

Propos recueillis par Junior Kitambala

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