Le Pape François contre la peine de mort et modifie le catéchisme de l’Église Catholique

Le pape François a inscrit jeudi 2 août dans le Catéchisme de l’Église catholique une opposition catégorique à la peine de mort, jugée « inadmissibl

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Le pape François a inscrit jeudi 2 août dans le Catéchisme de l’Église catholique une opposition catégorique à la peine de mort, jugée « inadmissible ».

Il souhaite que l’Église s’engage « de façon déterminée » à l’abolir partout dans le monde.

A travers cette réforme importante et historique, l’Eglise lève toutes les ambiguïtés sur son rapport à la peine de mort. Et Conformément à ce vif souhait exprimé par le Pape François, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a procédé à la modification de l’article 2267 du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui stipule donc désormais le rejet total de cette pratique jugée contraire à la dignité humaine

Il convient de souligner que même dans sa version corrigée de 1998, le Catéchisme de l’Eglise catholique tolérait le recours à la peine «en cas d’absolue nécessité». Cette prise de position, défendue et assumée dans le passé par quelques Papes, s’expliquait au regard d’une «situation politique et sociale qui faisait de cette peine un instrument acceptable en vue de la sauvegarde du bien commun», stipule le document modifié.

Selon  le texte modifié dans son article 2267, la peine de mort est « inadmissible ». Et  « L’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que “la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle” et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde ».

Avancée ou contradiction aux enseignements antérieurs du Magistère ?

Dans une lettre aux évêques également publiée le jeudi 02 août, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, explique en quoi cette formulation « ne contredit pas les enseignements antérieurs » du Magistère. « Cette décision est encore un exemple que le pape actuel n’a pas peur de faire évoluer la doctrine », note le théologien néerlandais Hendro Munsterman.

Pour  Bernadette Forhan, présidente de l’Acat France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) : « C’est une avancée très importante, on l’attendait depuis si longtemps ! » se réjouit-elle. Ainsi modifié, le Catéchisme pourrait constituer une « autorité morale » offrant davantage de légitimité au discours abolitionniste de son association. « Quand on fait des interventions dans des églises, on entend régulièrement des paroissiens dire qu’il faudrait, dans certains cas, revenir à la peine de mort… Ce type de discours a notamment pris de l’ampleur après les attentats », dit-elle.

En ce qui concerne les autres pays du monde (ils sont encore 57 à appliquer la peine de mort), Bernadette Forhan veut croire qu’un tel changement dans la doctrine catholique pourrait avoir un impact politique. « C’est d’autant plus important aujourd’hui qu’un certain nombre de pays envisagent un retour en arrière sur ce point, explique-t-elle. Aux Philippines, par exemple, le président Rodrigo Duterte veut rétablir la peine de mort pour les trafiquants de drogue… On pourra désormais lui dire : vous, pays catholique, entrez une fois de plus en contradiction avec le Catéchisme ! ».

Annoncée le 11 octobre 2017, lors d’une conférence organisée à Rome pour le 25e anniversaire de la première publication du Catéchisme en 1992, cette modification permet de prendre en compte dans la doctrine les efforts répétés de Jean-Paul II puis de Benoît XVI pour faire évoluer la vision de l’Église en la matière.

Junior Kitambala

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