L’amélioration de l’économie congolaise requiert un contexte politique serein et régulier

Coordonnatrice de la section éveil patriotique et engagement citoyen de l’Asbl ‘’Congolese International Congrès’’ (CIC) en RDC, Egée Mapathi a, dans

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Coordonnatrice de la section éveil patriotique et engagement citoyen de l’Asbl ‘’Congolese International Congrès’’ (CIC) en RDC, Egée Mapathi a, dans une tribune envoyée ce mardi 29 août 2017 à ACTUALITE.CD      lié la crise socioéconomique en RDC à l’irrégularité du régime actuel au pays. Economiste de formation, Mme Mapathi affirme que plusieurs partenaires étrangers ont interrompu leur aide à l’Etat Congolais à cause de la crise institutionnelle ainsi que les problèmes liés à la  gouvernance.

Tribune

Nous assistons en ce deuxième semestre de l’année 2017 à une inflation monétaire liée à plusieurs paramètres de la vie nationale dans notre pays. La monnaie locale a énormément perdu sa valeur suite notamment à la crise institutionnelle caractérisée par une forte régression des valeurs démocratiques d’une part et de problèmes de gouvernance ainsi que économiques d’autre part. Cette situation est d’ailleurs à la base [presque] de manque de financement extérieur ainsi que de faible niveau de production nationale.

La chute du franc congolais en faveur de la devise étrangère (dollar américain) entraîne une flambée de prix  des biens et services, qui a sensiblement diminué le pouvoir d’achat déjà faible des ménages. Ainsi nous remarquons sur le marché à Kinshasa par exemple, la hausse généralisée de prix des  biens et services tels que les vivres frais, la  farine, le riz, l’huile, le sucre, le lait, les légumes, les bananes, les crédits de communication et tant d’autres.

Cette dépréciation du franc congolais traduit des hausses des prix variant de 30 à 50% de prix habituels.
A titre illustratif, le kg de Thompson qui coûtait 2.000 FC est passé à 4.000 FC ; le sac de 25 Kg du riz qui coûtait 27.600 FC s’achète à 39.100 FC ; le sachet de 5 Kg du sucre qui coûtait 6.000 FC se vend à 8.600 FC et une carte de 100 unités de crédit de communication qui coûtait 1.200 FC est passée à 1.800 FC.

Eu égard à cette courbe des prix, si toute chose restant égale par ailleurs, il y a lieu de craindre une dégradation plus prononcée de la situation économique en République Démocratique du Congo. Il est évident que l’état plus que morose de l’économie congolaise et la crise sociale qu’elle entraîne n’est pas sans conséquence sur la situation politique du pays.

En effet, pareille à la décennie 90, la crise socio-économique a aggravé la crise politique et ce cercle vicieux peut mener au pire des scénarios politiques dans la mesure où toute population socialement asphyxiée est une bombe politique à retardement qui peut exploser à tout moment ; et nous sommes convaincu que les congolais en ont marre.

Pour sortir de ce marasme économique et social, il convient que les pouvoirs publics adoptent une politique appropriée de gouvernance économique et sociale. Cette politique doit notamment fixer des objectifs adéquats à court, moyen et long terme de manière à satisfaire les besoins sociaux de la population et à relancer l’économie en panne. Evidemment, tout ceci n’est possible que si le système politique changeait, le mal étant profond.

Le caractère trop extraverti de l’économie congolaise est l’une des causes de son instabilité. Une politique économique  qui insiste sur la nécessité d’augmenter la production nationale, notamment des produits de base de manière à influencer positivement la courbe des prix afin de les rendre accessibles  au pouvoir d’achat des ménages est indispensable pour une sortie heureuse de la crise et une amélioration durable de l’état de l’économie nationale.

En réalité, il faut changer ce modèle économique fortement tributaire de l’extérieur aussi bien en produits et biens qu’en financement du budget national encore dépendant de l’aide extérieure. Certes, cet exercice économique en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations n’est possible que dans un contexte politique serein et régulier qui n’est malheureusement pas le cas actuellement en RDC car une frange d’individus s’est tout accaparée. Tout reste donc à faire pour éviter un embrasement général préjudiciable à l’Etat et à la population.

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