L’Observatoire de la dépense publique (Odep) vient de monter au créneau pour dénoncer l’utilisation abusive du budget alloué à l’institution Présiden
L’Observatoire de la dépense publique (Odep) vient de monter au créneau pour dénoncer l’utilisation abusive du budget alloué à l’institution Président de la République. Selon Valéry Mandiangu, chargé de la communication de l’Odep, les chiffres du ministère du Budget informent que les dépenses effectuées par la présidence, à l’échéance du 31 mai 2019, atteignaient déjà 97,98% de ceux alloués à cette institution par la loi des finances publiques.
Il précise sur Top Congo FM que contrairement aux prévisions linéaires de 56 127 971 464 francs congolais (environ 32 millions de dollars américains), la Présidence a atteint la barre de 131 997 480 299 Francs congolais, explosant ainsi son budget annuel voté pour 2019 évalué à 134 707 131 513 Francs congolais (77,10 millions USD).
L’Observatoire de la dépense publique ne s’est pas limité à condamner cette utilisation budgétivore du nouveau locataire du Palais de la Nation, mais il propose aussi de pistes de solution pour être constant.
« La présidence doit respecter les lignes budgétaires et les crédits, tels que votés par le Parlement. Les prévisions linéaires, le plafonnement d’engagement périodique doivent être respectés par l’institution Présidence de la République, pour qu’elle serve d’exemple aux autres ministères, qui vont bientôt commencer à utiliser leurs budgets », recommande-t-il au chef de l’État Félix Tshisekedi.
Larges écarts de Tshisekedi par rapport à l’époque Kabila
En sa qualité d’une structure citoyenne, cet observatoire des finances publiques fait une simple comparaison entre sa gouvernance et celle de Joseph Kabila. Le constat est qu’à 5 mois de gouvernance, la Présidence de la République a presque utilisé 68% de son budget annuel. Si nous le comparons avec la période de 2018, où le président Joseph Kabila était au pouvoir, lui n’était qu’à 34%.
Selon l’Odep, « la Présidence est une institution qui régule au moins le fonctionnement du pays, mais si la Présidence utilise déjà très mal les finances publiques, quel exemple donnerait elle aujourd’hui à d’autres services comme la Primature, l’Assemble nationale qui, eux aussi, consomment toujours le budget de l’État avec dépassement ».
« Je crains qu’avec de tels dépassements budgétaires, « même des partenaires tels que le FMI, la Banque mondiale vont hésiter à apporter leurs appuis sur le financement des différents projets publics, parce que toutes ces institutions financières internationales sont très regardant sur la question de la discipline budgétaire », argue Valéry Mandiangu, chargé de communication de l’Odep.
Gel Boumbe
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