En principe, les résultats provisoires devraient être connus dimanche passé, mais la Commission électorale nationale indépendante (CENI) garde le sile
En principe, les résultats provisoires devraient être connus dimanche passé, mais la Commission électorale nationale indépendante (CENI) garde le silence sur le secret du vote et exhorte chacun à faire de même. Mais, même verrouillée sur le fond, la communication connaît des fuites et les polémiques se multiplient en raison de la présence de nombreux observateurs nationaux.
Corneille Nangaa, président de la Céni
Les observateurs de la Mission d’Observation de la synergie des Missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) et ceux de la Mission d’Observation Electorale de la Commission Justice et Paix de la Conférence Episcopale nationale du Congo (MOE/JP de la CENCO), soit près de 20.000 observateurs issus de la société civile d’un côté et 40.000 de l’autre, ont animé simultanément les conférences de presse au cours desquelles, elles donnaient les rapports préliminaires du déroulement des scrutins.
Ces milliers d’observateurs répartis à travers tout le pays ont été formés, dotés de matériel adéquat y compris des moyens de transmission performants et ils se sont répartis à travers les 80.000 bureaux de vote ouverts dans le pays. Silencieux, vigilants, convaincus de l’importance de leur mission, ils ont siégé sur le banc des témoins durant toute la journée du vote, puis ils ont assisté au dépouillement des bulletins déposés dans les urnes et enfin, à la compilation des résultats et signé les PV.
Privés d’Internet et de la possibilité de communiquer leurs informations par SMS, ils recourent à d’autres moyens de communication, le téléphone ou la phonie. La précision des informations et des statistiques communiquées tant par la CENCO, la Symocel que par l’Eglise du Christ au Congo (ECC), ou d’autres instances locales comme l’Observatoire de la parité, ont amené des observateurs étrangers telles que l’Union Européenne et l’Union Africaine à conclure que les Congolais, non seulement avaient relevé le défi d’organiser eux-mêmes les élections via la CENI mais qu’en face, la société civile avait réussi à veiller au fonctionnement démocratique du scrutin.
Mgr Marcel Utembi entouré de Mgr Ambongo et de l’Abbé N’Shole
Une première polémique a opposé la CENI à la CENCO. Un jour après la présentation du rapport préliminaire de la CENCO par son Secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole, qui avait exhorté la centrale électorale à respecter la vérité des urnes, la CENI n’a pas tardé à réagir.
Dans une lettre adressée à la CENCO, président de la CENI Corneille Nangaa accusait cette dernière d’annoncer des « tendances » « de nature à intoxiquer la population » et à « provoquer un soulèvement » !
De son côté, président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, Marcel Utembi a été clair dans sa réplique. « Ce sont les irrégularités qui irriteraient la population, et la plus grave qui pourrait porter le peuple congolais au soulèvement serait de publier les résultats, quoique provisoires, qui ne soient pas conformes à la vérité des urnes. De ce fait, s’il y a soulèvement de la population, il relèverait de la responsabilité de la CENI », a écrit le Président de la CENCO, Marcel Utembi Tapa, Archevêque de Kisangani, dans son accusé de réception à la lettre de la CENI n°001/CENI-RDC/Cab-Prés/19.
Pour l’instant, la population congolaise attend avec calme et sérénité, que son verdict soit publié et que soit communiqué le nom du futur président de la RDC. Sera-t-il Martin Fayulu Madidi de Lamuka, Félix Tshisekedi Tsilombo de Cach ou Emmanuel Ramazani Shadary du FCC ?
Gel Boumbe
COMMENTS