La formation du gouvernement traîne

Plus de deux mois après son investiture, le Président de la république Félix Tshisekedi n’a pas réussi à mettre sur pied le gouvernement. Selon certains medias et certains observateurs, le chef de l’Etat n’arrive pas à trouver un accord avec son prédécesseur au sujet de la nomination du le premier ministre.

Joseph Kabila préférerait Albert Yuma, actuel Directeur général de la Gécamines et président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), à un autre katangais Henri Yav Mulang, proposé par Félix Tshisekedi. Henri Yav Mulang est ministre des Finances et membre du PPRD.

Le blocage concernant la nomination du premier ministre est un fait récurent en RDC. A l’issue du Dialogue du Centre interdiocésain, selon l’Accord de la Saint-Sylvestre, l’Opposition devait désigner le premier ministre qui devrait ensuite être nommé par Joseph Kabila, alors chef de l’Etat. Contre toute attente et contrairement à l’accord, l’autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC) avait alors exigé de l’Opposition de désigner 3 candidats et lui laisser le choix de la nomination du premier ministre.

L’Opposition ayant refusé d’obtempérer au diktat de Joseph Kabila, ce dernier a fini par débaucher un cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en la personne de Bruno Tshibala. Il est encore aux affaires jusqu’à ce jour.

Réponse du berger à la bergère, Félix Tshisekedi n’entend pas nommer le candidat proposé par Joseph Kabila à la primature. L’homme fort du FCC se trouve aujourd’hui dans la position qu’il avait placée l’Opposition après la signature de l’Accord du Centre interdiocésain.

A voir l’évolution de la situation sur le terrain, Félix Tshisekedi ne veut pas se précipiter à nommer un premier ministre et attend peut-être le moment opportun pour le faire.

La question  est de savoir jusqu’où ira ce bras de fer entre les deux hommes. Les Congolais sont fatigués de vivre sans un exécutif responsable. Faute d’un gouvernement, le pays marche au ralenti.

JR Bompolonga