Malgré des irrégularités de vote, les Congolais ont massivement voté pour un candidat

Après trois ans de report entretenu par le pouvoir de Kinshasa et, contre toute attente, les congolais ont enfin choisi, le dimanche 30 décembre 2018,

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Après trois ans de report entretenu par le pouvoir de Kinshasa et, contre toute attente, les congolais ont enfin choisi, le dimanche 30 décembre 2018, avec leurs cœurs,  le nouveau président de la République, les députés nationaux et provinciaux. Ils attendent la publication des résultats le dimanche 06 janvier 2019, mais ces résultats doivent refléter la volonté exprimée par les électeurs dans les urnes.

Fayulu, Tshisekedi et Shadary

Fayulu, Tshisekedi et Shadary

Lundi 31 décembre 2018, tôt le matin, un trouble-fête s’est autoproclamé élu président. Dans le même registre, le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat sortant et directeur de campagne du candidat du FCC, a déjà proclamé E. R. Shadary gagnant à l’élection présidentielle. Vital Kamerhe en a fait autant en  proclamant Félix Tshilombo à la tête avec 56 voix, Fayulu 34 et Shadary 10 voix.

C’est étonnant d’entendre Mwilanya et Kamerhe proclamaient chacun son candidat comme gagnant, alors que le centre local de compilation des résultats n’a pas encore procédé à l’agrégation des résultats des bureaux de vote transmis par les chefs de centre de vote des circonscriptions, comme indique l’article 73 de la Décision n°06 bis/CENI/BUR/2018 du 17 février 2018.

Si le « FCC » et le « CACH » donnent déjà les résultats provisoires auxquels le candidat de chaque coalition est gagnant, cela montre qu’ils ont chacun, dans leurs maisons, une centralisation, un collationnement, un dépouillement-apurement, une compilation et un archivage ?

On s’étonne que les témoins mandatés et accrédités qui ont droit d’assister à toutes les opérations électorales couvertes par son accréditation, sans toutefois se substituer aux agents électoraux, soient chassés dans certains bureaux de vote.

Les candidats à la présidentielle du 23 novembre 2018

Selon la Loi n°06/006 du 09 mars 2006 relative à l’organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, le témoin peut mentionner ses observations, réclamations et contestations éventuelles sur les procès-verbaux. Il doit être sécurisé et protégé par les pouvoirs publics, mais ce qui n’a pas été fait dans plusieurs centres électoraux.

Dans la même Loi, telle que modifiée et complétée à ce jour, l’article 57 de la Décision n°001 bis/Céni/Bur/2018 du 17 février 2018 stipule que le scrutin a lieu de 6h à 17h, heure locale. Si, à l’heure officielle de la clôture, le président du bureau de vote constate qu’il y a une file d’électeurs en attente, il fait ramasser leurs cartes d’électeur à partir du dernier électeur présent. Dans certains centres tant à Kinshasa qu’en provinces, plusieurs bureaux de vote ont fermé à 17 heures, refusant de ramasser les cartes des électeurs en rang. On a vu certains centres ouvrir leurs bureaux à 11h, d’autres à 16 heures – à Limete –  pour commencer le vote. A saint Raphaël où Corneille Nangaa s’est rendu pour déposer quelques kits électoraux, la population s’est déchargée sur lui.

Il était même difficile pour beaucoup de présidents de bureaux de retenir, avant la fin du scrutin, cinq électeurs parmi les derniers votants, sachant lire et écrire, comme dit l’article 3, alinéa 2.

Jérôme Bonso de LINELIT

Nous avons aussi constaté que, comme dit l’article 64, alinéa 2,  dans un bon nombre des bureaux de vote, les présidents du bureau de dépouillement ont ouvert l’urne devant les membres du bureau, les témoins, les observateurs, les journalistes. Mais une grande partie n’a pas fait cette opération devant les témoins, observateurs et cinq électeurs qui n’étaient même pas désignés, selon la volonté de président du bureau de vote.

Dans son dernier alinéa, il dit : le dépouillement s’effectue sans interruption jusqu’à son achèvement. La loi autorise le témoin d’apposer sa signature sur les procès-verbaux des opérations et, éventuellement sur la fiche de reconstitution des résultats au centre local de compilation des résultats. Il doit retirer une copie des procès-verbaux des opérations et de la fiche des résultats (art 91). Mais cela n’a pas été le cas dans des bureaux de plusieurs centres où on a vu les témoins roulés dans la farine en leur disant de partir et de revenir après, en attendant l’arrivée de procès-verbaux vierges. De retour au centre, les témoins trouvent que le président du bureau a déjà établi les PV dûment signés.

Mais l’heure est surtout à la compilation des résultats. Alors que l’opposition et la société civile dénoncent des irrégularités dans plusieurs régions et villes du pays.

Gel Boumbe

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