Invité dans le magazine Face à Face sur Top Congo FM, lundi 28 août 2023, Monseigneur Donatien NSHOLE, Secrétaire Général de la CENCO, a te
Invité dans le magazine Face à Face sur Top Congo FM, lundi 28 août 2023, Monseigneur Donatien NSHOLE, Secrétaire Général de la CENCO, a tenu à souligner que l’épiscopat congolais tient au bon déroulement des élections présidentielles, législatives et locales du 23 décembre 2023.
Dès le début de l’interview, Monsieur Donatien NSHOLE a précisé que, comme citoyen, la constitution nous donne le droit à l’information nécessaire pour l’avancement du pays. Et comme mission d’observation, la loi électorale, à son article 44, donne la latitude à la CENCO d’être présente partout où il y a les opérations électorales dans le souci de collaborer avec la CENI pour assurer la crédibilité des élections.
Pour Monseigneur Donatien, « suite aux préoccupations de la CENCO face à la mauvaise perception du travail qui se fait à la CENI et qui engendre la méfiance de la population au fichier électoral, en y ajoutant la contestation du même fichier par certains acteurs politiques, l’instabilité du pays, la CENCO veut aider la CENI à renforcer la confiance. Si les élections se déroulent dans un climat de méfiance, je ne serais pas surpris que nous soyons confrontés à une crise après les élections, une crise que tout le pays regretterait ».
À la question de savoir comment la CENCO définit cet audit électoral et comment la CENCO s’engage pour aider la CENI, Mgr Donatien a répondu en ces termes « Nos exigences sont simples. En tant qu’observateurs, nous ne sollicitons pas l’accès au fichier électoral complet de la CENI. Nous avons proposé un logiciel qui permettrait une sélection aléatoire d’un échantillon d’électeurs. Ce fichier inclurait les noms des inscrits et leurs adresses. Ensuite, nous prévoyons de vérifier sur le terrain les électeurs qui possèdent des cartes d’électeur enregistrées et de croiser ces données avec le fichier de la CENI ».
Lors de son passage en RDC, le Saint-Père a été très critique à l’égard de l’épiscopat congolais sur le rôle de l’homme de Dieu. À cette affirmation, Mgr NSHOLE a donné une réponse claire et nette : « Ce qu’il a dit est vrai, on a toujours évolué en ce sens-là. N’oubliez pas que le pape a cité le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Mgr Christophe Munzihirwa, comme exemples des pasteurs qui ont donné leurs vies pour le peuple. Et la CENCO est toujours dans cette direction-là. Le même Cardinal Monsengwo était insulté autrefois comme un homme politique, voilà que le Saint-Siège reconnait son travail jusqu’aujourd’hui. Le clergé n’a rien à se reprocher aujourd’hui par rapport à sa mission prophétique, nous avons notre doctrine sociale qui nous guide. Les différents Nonces qui sont passés ici, ont soutenu la mission de la CENCO, il n’empêche qu’ils nous rappelaient certains aspects de la mission de la CENCO ».
À la question de Christian LUSAKWENO de savoir que se passera-t-il si tout ce que vous demandez n’est pas obtenu et que nous allons aux élections et que les résultats ne sont pas ce que vous attendiez ? Si la CENI ne comprend pas la pertinence de notre insistance pour renforcer la confiance de la population, si la CENI minimise la perception de son travail dans l’opinion, on peut aller aux élections, à moins que la CENI ne réalise l’importance de nos appels à renforcer la confiance au sein de la population et ne sous-estime pas la perception publique de son travail, à moins qu’elle n’apporte des corrections significatives, nous risquons de créer un environnement propice à une révolution qui pourrait être déclenchée par un leader courageux .»
Que choisir d’aller aux élections dans ces conditions ou d’accepter un petit prolongement pour bien faire ? « Nous voulons aller aux élections qui soient crédibles, transparentes et apaisées. Cela a un coût. S’en tenir à la date sans remplir ces conditions, cela n’a pas de sens. J’ai toujours soutenu qu’en cas de force majeure, un petit retard pour améliorer ne ferait pas du mal au pays ».
Rappelons à l’issue de cinq jours des travaux de la 60e session plénière, les évêques de la RDC affirmaient que l’Église catholique va jouer le rôle d’observation électorale à condition qu’il y ait des garanties de transparence. Pour cela, une commission a été mise en place afin d’assurer le suivi du processus électoral. Enfin, la CENCO avait recommandé à la population de rester vigilante au cas où les résultats ne refléteraient pas la vérité des urnes.
Sœur Aimée MUSENGA, Fsp.
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