Du binz entre FCC et CACH

Depuis la publication de deux ordonnances du Chef de l’Etat, nommant les membres de la direction générale et du conseil d’administration de la Gécamin

Sans informateur, Tshisekedi et Kabila pour une coalition gouvernementale
FCC et CACH : La guerre des ondes entre Lambert Mende et Baudouin Mayo
La désignation des responsables locaux suscite des agitations au sein de la coalition au pouvoir

Depuis la publication de deux ordonnances du Chef de l’Etat, nommant les membres de la direction générale et du conseil d’administration de la Gécamines et de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC), la situation est confuse. Ce grand désordre se fait entre les membres du FCC et du CACH, appelés à vivre en commun accord pour gérer le pays pendant un mandat de cinq ans.

Felix Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo

Le binz entre deux coalitions était visible dès le jour de passation du pouvoir au jardin du Palais de la nation, le jeudi 24 janvier 2019. Dès lors, les deux camps ont chacun la liberté entière d’agir ou de parler sans consulter l’autre. Bien qu’ils soient au sein d’une même majorité au pouvoir, chacun a le champ libre et le Parlement reste un lieu où ils s’affrontent en combat singulier. Un champ clos !

Petit à petit, le peuple commence à comprendre que le champ d’action du CACH est limité. Malgré de multiples rencontres, les deux coalitions n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la nomination des membres du nouveau gouvernement. Certains proches du FCC et du CACH précisent que les deux camps ne parviennent pas à s’entendre, les déclarations diffusées dans les médias seraient pour la consommation extérieure.  A maintes reprises, les délégués du CACH ont déjà quitté la table de négociation pour y revenir après supplications de l’autre camp. Il en est de même pour le FCC.

Le PPRD ne veut pas lâcher son pouvoir d’antan. C’est pourquoi, il rafle, d’une manière juste ou injuste, tout sur tout, et confirme d’être la première force politique du pays, comme indique son logo qui est une cocarde.

De son vivant, Etienne Tshisekedi a tenu le rôle principal dans l’événement de la lutte pour l’instauration de la démocratie au pays. Partant de cette idéologie, l’UDPS a du mal à s’acclimater au système FCC qui accommode ses paroles aux circonstances. Et, le CACH est en train de subir la contusion de son partenaire FCC. Tout semble bloqué ou presque.

Si les tensions ont baissé, le dossier est encore loin d’être réglé. Il y a presque cinq mois, pourtant, le président sortant Joseph Kabila serrant chaleureusement la main de son successeur Félix Tshisekedi laissait enfin entrevoir un début de collaboration entre les deux hommes.

Tshisekedi peut-il bien choisir son angle de tir et y aller tout droit

Le président de la République, Félix Tshisekedi et l’ancien président Joseph Kabila

Joseph Kabila tenait à maintenir le pouvoir à l’issue des élections du 30 décembre dernier, mais la magistrature suprême l’a échappé et il mettait le cap vers le parlement, les assemblées provinciales et les gouverneurs.  Il avait la confiance de la Cour constitutionnelle.

Quant à l’opposition, il fallait laisser du temps au temps et aujourd’hui, les politiciens, pour une fois unanimes, ont de mots assez forts pour commenter les arrêts de la Cour.  Seul le FCC sort indemne de ce naufrage avec un score honorable. Contre toute attente, à la présidentielle, le favori n’était pas celui que le FCC et la population congolaise attendaient. On pensait que les jeux étaient faits. Quelle ne fut pas leur stupeur au vu des résultats.

«Félix Tshisekedi doit d’abord, accepter de changer de statut, et de faire des concessions. Qu’il se révolte contre le système, à commencer par son propre système, c’est-à-dire son entourage, son parti, son bloc parlementaire. En mode communication de crise, il n’a qu’à s’adresser au peuple en toute franchise et humilité pour reconnaître les erreurs commises, dénoncer toutes les pressions subies en mentionnant nommément leurs sources, changer rapidement les têtes détestées et annoncer de nouvelles mesures spectaculaires. Jusque-là protégé par l’écosystème médiatique qu’il s’est créé autour de lui, il doit redouter le retour de manivelle qui risque de lui être fatal. Il doit bien choisir son angle de tir et y aller tout droit. C’est le seul moyen pour lui de provoquer un choc positif. Et encore !», a fait parler son cœur, un cadre de Lamuka.

« Félix Tshisekedi est diabolisé par ses compétiteurs, considéré comme responsable de tous les maux du pays, accusé d’avoir ruiné le pouvoir d’achat. Les membres du FCC sont pointés du doigt comme l’incarnation de l’échec total », relève un analyste membre de l’UDPS.

« Quant à Joseph Kabila, son image la plus largement partagée, selon les enquêtés, est celle de quelqu’un avide de pouvoir, sans pour autant l’exercer à bon escient. Seuls les membres du FCC lui reconnaissent probité et intégrité, ils lui reprochent gesticulation et populisme. Sa voix est devenue inaudible, quoiqu’il fasse. A moins qu’il fasse une amande honorable auprès des congolais en lâchant publiquement les ficèles qu’il ne cesse de tirer », nous fait savoir l’analyste membre de l’UDPS qui préfère l’anonymat.

Gel Boumbe

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