Dorcas Sungu, une femme cireuse fait vivre son ménage

Au centre ville de Kinshasa, Dorcas Sungu cire les chaussures sur l’avenue Père Boka devant le ministère des affaires étrangères, en face du Centre d’

CODE DE CONDUITE DES ECCLÉSIASTIQUES ET DES AGENTS PASTORAUX PENDANT LA CAMPAGNE ÉLECTORALE
Zambie: Le Président Félix Tshisekedi ouvre la 55e édition de la Foire Internationale de Ndola
RD Congo : Le Couvent des religieuses de Notre-Dame de Namur de Kisantu a pris feu

Au centre ville de Kinshasa, Dorcas Sungu cire les chaussures sur l’avenue Père Boka devant le ministère des affaires étrangères, en face du Centre d’Études pour l’Action Sociale (CEPAS). Ce métier généralement exercé par les hommes permet à cette veuve et mère de deux enfants une petite autonomie financière pour sa survie. 

Sous un palmier borasse (malebo), cette femme assise sur un escarbot  cire les chaussures des ses éventuels clients. Ils sont à deux  à faire ce métier dans ce rayon dont un jeune homme. Nécessité oblige, elle travaille dans cet espace avec des vendeurs des cartes prépayées, des boissons gazeuses et divers. Dorcas est exposée aux intempéries, le soleil et la pluie ne l’empêchent pas de travailler mais la dérangent souvent.

« Je suis veuve depuis 12 ans déjà. Après la mort de mon mari, je devais prendre en charge ma petite famille. Nous avons eu deux enfants dont le cadet n’avait qu’un mois. J’ai commencé avec des petits commerces, comme je n’avais pas d’autre soutien, je tombais souvent en faillite.  Grâce à une formation dans mon église, j’ai appris à faire un tas de choses dont le cirage. J’ai trouvé que ce métier ne demandait pas à avoir un gros fonds de démarrage et je me suis lancée », explique Dorcas.

Bravant la honte et la médisance, cette mère de famille s’est lancée comme cireuse ambulante dans le centre ville de Kinshasa, allant de la gare centrale jusqu’au marché central. « C’est une dame que j’ai croisée vers le marché central qui m’a emmenée au ministère des Affaires étrangères.  Arrivée ici, elle m’a conduite dans les bureaux et m’a présentée auprès de ses collègues hommes et femmes leur proposant de solliciter mes services au besoin. C’et comme ça que tout est parti », raconte-t-elle

Un travail de qualité qui attire de la sympathie

Dorcas Sungu, Cireuse

                Dorcas Sungu, Cireuse

Ça fait deux ans et trois mois exactement que cette dame exerce ce métier. Elle gagne en moyenne chaque jour 18000 à 20000 FC quand ça marche. « Mais il y a des jours ou  je me contente de 10000Fc », indique-t-elle. « Avec ce que je gagne, j’arrive à payer le loyer, à manger, scolariser mes enfants et faire face à certains besoins primaires. Je suis aussi reconnaissante car Dieu met parfois sur mon chemin des hommes et des femmes qui m’encouragent et qui me soutiennent en espèce ou en nature », explique Dorcas Sungu.

«Au début je lui confiais mes chaussures à cirer juste pour l’encourager. Maintenant que je suis assuré de la qualité de son service  c’est toujours elle qui cire mes chaussures», témoigne un fonctionnaire.

A coté d’elle, Moïse Mbuyamba, vendeur des unités (cartes prépayées), « c’est une femme battante,  j’apprécie son courage et sa détermination à lutter pour la vie.  Elle est très travailleuse, polie et respectueuse, c’est sans doute ses qualités qui lui valent la sympathie des clients, qui fait qu’elle ait plus de clients que l’autre cireur », confie-t-il.

Des ambitions ! Elle en a…

Cette mère de 33 ans, Dorcas tente malgré tout de se constituer un petit fonds pour créer une autre source de revenue car dit-elle « si je tombe malade et je ne cire pas, c’est ma maison qui est paralysée. A coté de ce que je fais, j’aimerais faire un petit commerce afin de maintenir l’équilibre dans mon ménage ». Dorcas travaille de 7h00 à 13h30, elle pense capitaliser le reste de sa journée en faisant une autre activité.  Elle a des ambitions, notamment celle de créer dans  l’avenir une structure d’encadrement et de formation des femmes et jeunes filles sur l’autonomisation à travers  l’apprentissage de métiers. Elle aimerait aussi, si elle a plus de moyen ou un financement, innover en formalisant ce métier. Elle a le projet de collaborer avec l’hôtel de ville pour installer des kiosques à travers la ville, voire dans tout le pays, où les femmes offriront ce service.

A travers son projet, Dorcas Sungu rencontre le thème de la journée internationale des droits des femmes de cette année qui est « Penser équitablement, bâtir intelligemment et innover pour le changement ».

Pétronelle Lusamba

 

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: 0
WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE