Diocèse d’Inongo : Mgr Bafuidinsoni ouvre l’année pastorale 2022-2023 sur le thème « Tous frères et sœurs pour une église synodale »

Diocèse d’Inongo : Mgr Bafuidinsoni ouvre l’année pastorale 2022-2023 sur le thème « Tous frères et sœurs pour une église synodale »

    Depuis l’an dernier, le Pape François a invité l’Eglise universelle à se préparer à un synode sur la synodalité. Il nous a invités à réflé

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  1. Depuis l’an dernier, le Pape François a invité l’Eglise universelle à se préparer à un synode sur la synodalité. Il nous a invités à réfléchir sur notre communion et notre participation à la mission commune de l’Eglise.

 

  1. Pour notre marche ensemble comme diocèse, et en me référant à l’encyclique Fratelli Tutti du 3 octobre 2021, je vous propose comme thème de cette année : « Tous frères et sœurs pour une église synodale ». La fraternité est ici comprise comme le lien qui nous unit entre nous, et la capacité à aimer l’autre comme un frère, une sœur, au-delà de la différence de nos identités, nos origines, nos langues, nos tribus et ethnies. A la suite de l’enseignement de Jésus, la famille (des enfants) de Dieu que nous formons est fondée sur l’amour de Dieu, que l’on ne voit pas, et sur l’amour du prochain que l’on voit (1 Jn 4, 20). Ces deux expressions de l’amour sont comme les deux poumons par lesquels nous respirons et donc nous vivons.  Nous formons une seule famille et nous sommes un seul corps (Rm 12, 5-21). C’est dire que la fondation de l’église, de notre communauté chrétienne, de nos familles, de notre diocèse, de notre province doit être l’amour fraternel, la reconnaissance et l’acceptation mutuelles, puisque nous sommes tous frères et sœurs.

 

  1. Tous frères et sœurs, parce que ce qui nous unit est plus fort, est plus grand, est plus noble que ce qui nous divise. On est plus fort ensemble que divisé (cf. Mc 3, 24-25 ; Mt 12, 25) ; et nos différences, à l’instar des doigts de la main, sont une richesse. Nos différences ne doivent donc pas être un obstacle pour notre vie comme famille de Dieu. Quand nous commençons à accentuer nos différences, nous nous appauvrissons davantage ; et nous plongeons davantage dans la misère. En effet, l’accentuation de nos différences nous recroqueville sur nous-mêmes, nous enferme dans la peur de l’autre, dans un repli sur nous-mêmes, dans notre enclavement culturel, intellectuel, spirituel, humain, socio-politique et économique. C’est l’union qui favorise le développement.

 

  1. En effet, la force d’un peuple réside dans l’acceptation, dans l’accueil et dans sa capacité d’intégrer les différences, les autres différents de soi-même et de tirer profit des richesses qu’ils lui apportent. Acceptation et intégration qui impliquent souvent une remise en question et l’affranchissement des barrières, la brisure des liens, des chaînes de l’esclavage imposées par nos cultures, nos coutumes, nos mentalités, nos interdits, pour nous ouvrir à l’universel, à la vraie liberté, à la vérité tout entière qui rend libre dans le Christ, le vrai libérateur.

 

  1. Notre église ne peut être en synode, ne peut accomplir sa mission, que si elle reste unie, regarde et marche dans la même direction, avec une même vision pour la nouvelle évangélisation. C’est dire qu’il n’y a pas de mission sans union, sans communion, sans unité, sans fraternité. Dans la famille de Dieu, tous, dans le Christ Jésus, nous sommes fils et filles de Dieu par la foi.  Car, nous tous que le baptême a unis au Christ, nous avons revêtu le Christ.  En lui, il n’y a plus d’étranger, il n’y a ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre… tous, nous ne faisons plus qu’un dans le Christ Jésus (cf. Gal 3, 26-28).  A l’exemple de premières communautés, nous voulons et ne devons chercher que le bien de tous, surtout des faibles et des plus pauvres (cf. Act 4, 32).  Que tous se mettent au travail, et « si quelqu’un ne veut pas travailler qu’il ne mange pas non plus » (2 Th 3, 10).

 

  1. Par notre foi, nous reconnaissons et acceptons l’autre comme un frère, une sœur, avec qui, par le Christ Jésus, nous sommes tous héritiers d’un même Père (cf. Rom 8, 17). Etre fier, content de la réussite de mon frère, le féliciter et non pas le jalouser ; encourager et soutenir un frère qui traîne les pas ; l’encourager et le valoriser dans sa dignité de fils de Dieu, en lieu et place de se moquer de lui, de le critiquer ou de le décourager.

 

  1. Nous accepter, nous accueillir et vivre ensemble en frères et sœurs, membres à part entière de la famille de Dieu, d’une même église, d’un même diocèse, d’une même province, nous évitera des conflits du genre que nous avons connus à Yumbi en 2018 et que nous connaissons maintenant à Kwamouth ; conflits sur base d’intérêts égoïstes et qui ne sèment que désolations et animosités, et nous enfoncent davantage dans la misère, dans le sous-développement. Etre frères et sœurs, c’est aussi résister aux manipulations des politiciens véreux qui cherchent à opposer les populations pour leurs intérêts personnels. Dès lors, enracinés dans la vérité de l’amour et dans l’amour de la vérité, « nous ne serons plus comme des petits enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d’idées, au gré des hommes qui emploient la ruse pour nous entraîner dans l’erreur » (Eph 4, 14).

 

  1. Etre frères et sœurs dans une Eglise synodale, c’est prendre à cœur la vie et le développement de l’Eglise. L’Eglise, c’est notre affaire à nous tous. Savoir donner sa parole et son avis pour que l’Eglise marche mieux.  La synodalité de l’Eglise nous enseigne que le Seigneur peut me parler à travers mon frère ou ma sœur, même celui qui n’est pas de mes origines.  Un peuple de Dieu, membre d’une Eglise synodale, est un peuple attentif à la voix de Dieu, à travers le discernement et l’écoute mutuelle.

 

  1. Confions cette année pastorale à l’accompagnement de Notre-Dame du Rosaire ; qu’elle nous aide à marcher ensemble, en frères et sœurs, à réfléchir sur notre communion et notre participation à la mission commune de l’Eglise, en accomplissant notre devoir, toujours et partout, pour la plus grande gloire de Dieu.

 

Inongo, le 23 octobre 2022

Mgr Donatien BAFUIDINSONI, SJ.

Evêque d’Inongo

 

 

 

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