Devant une marée humaine à la Place-Sainte-Thérèse, Félix Tshisekedi a gagné son pari

Personne n’y croyait ! Mais Félix Tshisekedi avait la conviction de réussir à faire déplacer une grande assistance composée de combattants de l’UDPS et d’autres partis de l’Opposition venus des 24 communes de la ville province de Kinshasa. Devant cette marée humaine, il a gagné son pari.

Elu démocratiquement à la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Fatshi, sobriquet de Félix Antoine Tshisekedi,  a réussi sa première sortie devant la population Kinoise, à la Place-Sainte-Thérèse, dans la commune de N’Djili et cela sans incident.

Message clair et précis

Félix s’adresse à la foule

Félix s’adresse à la foule

Le président de l’UDPS a éclairé les militants de son parti ainsi que l’opinion publique qu’il n’y a pas un rapprochement entre Félix Tshisekedi et la Majorité au pouvoir pour la primature. « Il n’y a aucun dialogue entre moi et la majorité présidentielle pour une quelconque primature. Le congrès m’a élu pour être candidat président alors pourquoi voulez- vous me rabaissez à la primature ? Conduisez-moi à la victoire finale lors de la présidentielle. Je suis devenu président par la volonté du peuple, ce parti est plein de bons et mauvais souvenirs, il y a eu des morts ainsi que les trahisons, restons ensemble, unis pour la victoire. Cette autorisation n’est pas un cadeau, c’est une conséquence de notre lutte », a-t-il dit clairement à ses nombreux militantes et militants qui ont pris d’assaut la place Sainte Thérèse ce mardi 24 avril.

En quelque sorte, Félix Tshisekedi a donné les grandes lignes de son projet de société aux congolais. Il a parlé de l’éducation, de la sécurité, de recensement, de la nationalité et tant d’autres aspects sociaux, politiques et économiques.

Dans le domaine de l’éducation, il a déclaré que nos enfants doivent grandir avec patriotisme. C’est pourquoi, on doit avoir un cours sur le patriotisme dans nos écoles et la formation militaire après le cycle des humanités. UDPS va offrir la gratuité des études primaires et  il a insisté sur les études techniques qui  sont créatrices d’emplois.

Parlant de recensement général de la population congolaise, le président de l’UDPS a précisé qu’à part celui de 1984 sous le régime de Motubu, le pays n’a procédé à aucun autre recensement. « Nous voulons utiliser les cartes d’identité, nous n’avons plus besoin des cartes d’électeur qui ne sont importantes que pour les élections », a-t-il dit.

Fatshi présentant quelques grandes lignes de son projet de société

L’opération de recensement est le seul moyen à éviter les contestations de la nationalité dans le futur comme le cas actuel. Dans son message, Fatshi a dit que les enfants doivent être enregistrés à la commune pour que dans le futur qu’on ne puisse pas avoir des étrangers qui se feront congolais. Ceux qui sont congolais, on les fait des étrangers et ceux qui ne le sont pas sont devenus des Congolais.

Pendant qu’il disait : « Nous devons connaître notre histoire », les militants réclamaient par de chansons, la reconduction de Jean-Marc Kabund au poste de Secrétaire Général du parti, poste duquel il a démissionné au début du mois d’avril après l’élection de Félix Tshisekedi à la tête du parti. Mais il lui avait demandé d’expédier les affaires courantes en attendant la désignation de son successeur.

Le 24 avril, date historique ou simple coïncidence

Le 24 avril est une date historique pour les congolais, elle représente le début de la démocratie dans notre pays. Le 24 avril 1990, le feu président Mobutu proclamant, dans un discours prononcé à la cité du parti à N’Sele, le multipartisme et ce jour-là, le Maréchal avait pleuré en disant : « comprenez mon émotion ». Le 24 avril 2016, la star congolaise de la chanson, Papa Wemba était décédé sur scène au Festival des Musiques du Monde d’Abidjan à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le 24 avril 2018, le président de l’UDPS, Félix Tshisekedi organise un grand meeting à la place Sainte Thérèse à N’Djili, devant une marée humaine.

Les partisans de l’UDPS accompagnent le cortège de Felix Tshisekedi

Le 24 avril serait-elle devenue une date évènementielle en RD Congo ? Ces grands évènements sont coïncidés à la même date. Mais pour Félix Tshisekedi, ce n’est pas une coïncidence, c’est une date qu’il a choisi pour commémorer 28 ans de l’ouverture au multipartisme en RDC.

Encadrement et instructions respectés

Auparavant, les militants ont respecté les instructions de leur leader. Dans sa correspondance au secrétaire général de l’UDPS, du 23 avril prenant acte de l’organisation du meeting de son parti, le gouverneur de la ville province de Kinshasa, André Kimbuta a invité la police à prendre des dispositions pour assurer l’ordre public au cours de la manifestation. Il a également demandé aux organisateurs de veiller à ne pas perturber la quiétude publique.

Le cortège de Félix Tshesekedi encadré

Depuis fin 2016, l’hôtel de ville de Kinshasa n’avait plus autorisé des manifestations publiques de l’UDPS. On a compris que les incidents qui se produisent lors des manifestations de l’opposition relèvent des ordres reçus par la police et d’autres services de sécurités. Ces instructions n’étant pas au rendez-vous, tout est passé dans le calme. Le cortège de Félix Tshisekedi a été assuré par le commissaire provincial de la police de la ville de Kinshasa, le Général Sylvano Kasongo, accompagné d’une trentaine de policiers, de plusieurs motards et de militants. De Limete à la Place-Sainte-Thérèse, le trafic a été perturbé sur cette voie. Une aile du boulevard Lumumba étant occupée par le cortège, l’autre aile a été ouverte aux véhicules dans les deux sens.

Gel Boumbe