A la veille de la double troïka : Botswana accentue la pression sur J. Kabila

Ce mardi 24 avril 2018, une réunion de la double troïka sur le Congo est prévue par la SADC. Il s’agit de la troïka de la SADC (Afrique du Sud, Swazil

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Ce mardi 24 avril 2018, une réunion de la double troïka sur le Congo est prévue par la SADC. Il s’agit de la troïka de la SADC (Afrique du Sud, Swaziland, Namibie) et de la troïka de son organe de sécurité (Angola, Tanzanie, Zambie). Cette double troïka est chargée de trouver des solutions aux conflits et crises dans la région. Le secrétariat exécutif de la SADC précise qu’il s’agira « entre autres, de passer en revue et considérer la situation politique et sécuritaire en RDC, y compris son processus électoral et l’appui requis par la RDC ».

Eric Mokgweetsi Masisi, nouveau président du Botswana

Mais avant cette réunion, le nouveau président du Botswana, M. Eric Mokgweetsi Masisi qui est au pouvoir depuis le début de ce mois, a accentué la pression sur son homologue congolais Joseph Kabila, hors mandat, en faveur d’une alternance au pouvoir, précise la Libre Afrique dans son édition de ce vendredi matin.

Comme les autorités congolaises ne cessent d’indiquer à plusieurs reprises d’exclure tout financement « extérieur » du processus électoral, elles auraient en effet tout de même demandé l’appui de pays voisins qui sont cependant fatigués des désordres récurrents en RD Congo. Ces désordres déversent chez eux des arrivages réguliers de Congolais cherchant refuge contre des violences de divers types.

Selon l’information en sa possession, notre consœur affirme que lors de la rencontre au début du mois, Luanda a averti Kinshasa que la région n’accepterait pas un nouveau retard des élections en RDC. Le nouveau président du Botswana qui a pris sévèrement position contre les projets de Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir en lui rappelant que c’est depuis décembre 2016 que ces élections devaient avoir lieu, mais elles sont reportées plusieurs fois pour être annoncées le 23 décembre 2018 .

Lors de son passage à Londres, en marge du sommet du Commonwealth, le président du Botswana, Eric Mokgweetsi Masisi a été interrogé par l’Institut international d’études stratégiques (IISS)  et il a déclaré : « Nous, en Afrique, en particulier en Afrique australe, nous sommes capables de trouver une solution au problème auquel la RDC fait face ». L’ancien ministre de l’Éducation, des Affaires présidentielles et de l’Administration publique, aujourd’hui Chef de l’État de son pays n’a pas mâché ses mots et il a précisé: « les tensions montent en RDC. Le Président est resté au pouvoir plus longtemps que prévu et il y a de l’agitation ».

La SADC ne veut pas qu’il revienne

Joseph Kabila pensif

A Kinshasa, on sait qu’il ne reviendra pas comme candidat à la prochaine élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018. En toute réalité, Joseph Kabila ne l’a jamais déclaré lui-même, il a laissé ce soin à des alliés politiques. Pour Eric Masisi, il trouve encourageant qu’un chef déclare respecter la Constitution que lui-même a promulgué : « C’est encourageant que le président Kabila ait déclaré qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections générales. Mais nous voulons l’entendre dire qu’il ne reviendra pas au pouvoir, par n’importe quel moyen que ce soit ». C’est là un pas de plus que ce qu’exigeait jusqu’ici la SADC, sans doute provoqué par les rumeurs selon lesquelles Joseph Kabila prépare une modification de la Constitution en ce sens.

Kabila qui a toujours plusieurs fers au feu pour assurer son maintien au pouvoir ne promet pas de doute car, au début de cette semaine encore, son directeur de cabinet adjoint Jean-Pierre Kambila, membre fondateur du PPRD, a appelé à changer la loi fondamentale et le plus vite possible.

Le président du très respecté Botswana ne se limite pas là, il a en effet ajouté: « Une partie de l’instabilité sous-jacente en RDC est que ceux qui récoltent des ressources le font en dehors de l’Etat de droit ». Autrement dit, la mauvaise gouvernance du régime Kabila est en partie à l’origine de la crise – et il faut y mettre fin. Il a par ailleurs souligné que la communauté internationale avait sa part dans l’échec de la démocratisation de la RDC. Son prédécesseur, Ian Khama, avait déjà insisté, en février dernier, pour que le monde fasse plus de pression sur Kinshasa, indique la même source.

Gel Boumbe

 

 

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