« A César ce qui est à César », une tanière pour les renards

Ces derniers temps, les politiques semblent s’être beaucoup inspirés des Saintes Écritures pour mieux étayer leurs argumentaires à qui voudrait bien

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Cesar

La pièce à l’effigie de César

Ces derniers temps, les politiques semblent s’être beaucoup inspirés des Saintes Écritures pour mieux étayer leurs argumentaires à qui voudrait bien les entendre. Est-ce un hasard ou un traquenard? Pour ceux qui connaissent ces renards, il y a une malice cousue du fil blanc. Seuls les moins avertis peuvent mordre à l’hameçon et se laisser gruger.

Pour mieux cerner cette expression actuellement prisée des hommes politiques, surtout ceux qui sont au pouvoir, il sied de rappeler le contexte dans lequel Jésus-Christ avait prononcé ces paroles. Dans l’Évangile selon Saint Marc 12 : 13-17, quelques pharisiens et des hérodiens sont envoyés auprès de Jésus pour le surprendre et ils lui demandent : « Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Devons-nous payer ou ne pas payer ? ». Et la repartie de Jésus, connaissant leur hypocrisie et après avoir fait apporter un denier, est la résultante d’une question : « De qui sont cette effigie et cette inscription ? ». De César, lui répondirent-ils. Ainsi donc, en vient-il à leur dire : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Cette célèbre réponse de Jésus à ceux qui lui tendaient un piège est devenue un rempart, un refuge pour ceux qui exercent le pouvoir lorsque l’Église se propose d’émettre un avis contraire à leur agir  sur une situation quelconque en rapport avec la gestion de la chose publique. Ils veulent astreindre l’Eglise au rôle d’observateur et l’invitent à la neutralité pendant que la population subit les conséquences des actes posés par ceux qui sont censés s’en occuper.

De plus, pourquoi s’identifier à César, dès lors qu’on sait qu’il représentait l’occupant romain et protégeait ses intérêts sur un sol étranger ? Et si ce qui revenait à César était, suivant la réponse du Christ,  ce denier portant son effigie et son inscription,  cet impôt à payer fixé par la loi,  qui donc, dans le contexte actuel de la RDC serait César ? Et c’est quoi qui lui reviendrait de droit pour que l’Église le lui rende ? La population congolaise serait-elle marquée du sceau d’un individu auquel elle appartiendrait sans le savoir ? Ou encore, la RDC est-elle sous occupation étrangère ? Il appert que certaines gens ont grand besoin non seulement d’une Bible mais surtout d’un cours d’exégèse pour mieux comprendre la parole de Dieu. Et même lorsqu’on ironise en affirmant que le Fils de l’homme n’a jamais présidé une commission électorale, c’est par pure ignorance de Celui dont on parle visiblement avec incurie. En effet, le Christ n’avait nullement besoin d’une quelconque commission. Car il savait, en tant que Fils de Dieu et Dieu lui-même, sonder les cœurs et les reins, lire dans les pensées des hommes et opérer des choix judicieux sans consultation, ni referendum, ni encore se faire aider en organisant des dialogues et pourparlers. C’est ainsi que Jésus a jeté son dévolu sur ses apôtres tout en sachant même que l’un d’entre eux allait le trahir. Grande déférence et crainte pour le Fils de Dieu !

L’Église ne peut guère garder silence face aux maux qui rongent notre société, face à la misère galopante et rampante, la corruption, la concussion, l’injustice, l’oppression, la violence, la médiocrité, etc. sous peine d’être accusée de complicité. Sa mission prophétique l’oblige à ne pas laisser faire et à ne pas se taire. L’Eglise annoncera toujours l’Évangile à temps et à contretemps, dénoncera le mal et s’engagera en menant des actions visant le développement intégral de tout homme et de tout l’homme. Car, l’homme n’a pas été créé à l’image de César pour lui revenir mais à l’image et la ressemblance de Dieu pour lui appartenir. Dans cette veine, la population congolaise n’appartient pas à César mais à Dieu.

Ainsi l’Eglise dont la mission vise le salut des âmes, soutient tout projet qui s’inscrit dans l’optique de la protection de la vie humaine et du développement intégral de l’homme dans un environnement propice à son épanouissement pour la plus haute gloire de son Créateur.

Onésime Mukandila

 

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