Des experts indépendants réunis au sein du Groupe d’Etude sur le Congo (GEC), ont publié leur dernier rapport le jeudi 28 février dernier. Dans ce do
Des experts indépendants réunis au sein du Groupe d’Etude sur le Congo (GEC), ont publié leur dernier rapport le jeudi 28 février dernier. Dans ce document, ils recommandent au Conseil de sécurité de faire de la tenue d’élections crédibles la principale priorité de la Monusco. Intitulé : « L’art du possible : le nouveau mandat de la Monusco », le rapport comprend 22 pages, consacré entièrement sur la RD Congo.
Le directeur de ce groupe d’experts indépendants, Jason Stearns, qui suivent de près la situation politique, économique et sécuritaire en RDC et dont les bureaux se trouvent au Centre de coopération internationale de l’université de New York, aux États-Unis, prévient qu’il est difficile d’imaginer une transformation fondamentale du conflit si la transition démocratique est bâclée.
Le groupe précise que l’Accord de la Saint Sylvestre est rapidement violé et, la RDC est plongée dans une crise politique depuis la non-organisation de l’élection du successeur du chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila, dont le second mandat est arrivé à terme fin 2016. Mais, sous l’égide des Evêques catholiques, un compromis politique avait alors été trouvé pour que Joseph Kabila reste en fonction et que la période préélectorale soit gérée de façon consensuelle, entre la majorité et l’opposition.
Le rapport souligne que l’Accord dit de la Saint-Sylvestre a été rapidement violé par la coalition au pouvoir, qui a profité de la discorde au sein de l’opposition pour coopter certains de ses membres dans un gouvernement et au sein du CNSA. Finalement, la présidentielle reprogrammée fin 2017 n’a pas eu lieu. Si certains prisonniers politiques, interpellés pour divers faits, ont été libérés, « d’autres ont été arrêtés, et seuls quelques exilés politiques ont été autorisés à revenir au pays ».
Recommandations du GEC
Le GEC recommande au Conseil de sécurité de demander à la Monusco « d’évaluer le processus électoral et le climat politique d’ici août 2018, date à laquelle, selon le calendrier électoral, les candidats à l’élection présidentielle seront déclarés officiellement ». « Le Conseil de sécurité devrait par la suite décider si le processus électoral est suffisamment crédible pour pouvoir lui apporter son soutien », conclut le rapport.
A Kinshasa, la Monusco rappelle que la mission onusienne « n’a aucun rôle » dans la définition de son nouveau mandat. Et que « conformément à la résolution 2348 du Conseil de sécurité, nous travaillons déjà sur deux priorités : la protection des civils et l’accompagnement de l’accord politique de la Saint-Sylvestre, conclu le 31 décembre 2016. Nous mettons donc en œuvre le mandat qui nous est donné », explique Florence Marchal, la porte-parole de la Monusco.
Dans ce contexte et dans la perspective du renouvellement du mandat de la mission onusienne en RDC, prévu le 31 mars, le GEC recommande au Conseil de sécurité de « faire de la tenue d’élections crédibles la principale priorité de la Monusco ». Et à « encourager les dirigeants de la Monusco à adopter une position de principe ferme en ce qui concerne les atteintes aux droits de l’homme et l’équité du processus électoral ».
À New York, l’actuelle présidence néerlandaise du Conseil de sécurité a déjà entamé des consultations auprès des États membres pour le renouvellement, d’ici la fin du mois, de ce mandat de la Monusco. « Porte-plume » des résolutions sur la RDC, la France se charge, cette année encore, de rédiger l’ébauche qui sera discutée et adoptée le 31 mars. Ira-t-elle dans le sens du GEC ? Mais, tous les espoirs sont permis !
Gel Boumbe
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