Mgr José Moko : « J’ai toujours pensé ma vie sacerdotale comme une capacité à faire du bien et d’être utile pour les autres »

En séjour à Kinshasa où il participe à la 55ème Assemblée Plénière ordinaire de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Mgr José Moko,

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Mgr José Moko Ekanga, évêque d'idiofa

Mgr José Moko Ekanga, évêque d’idiofa

En séjour à Kinshasa où il participe à la 55ème Assemblée Plénière ordinaire de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Mgr José Moko, évêque d’Idiofa, a accordé une interview à l’agence de presse catholique Dia-Cenco.

Partant de la situation socio pastorale, en passant par la prise en charge du diocèse par les fidèles jusqu’au désœuvrement de la jeunesse et à la promotion des initiatives communautaires paysannes. Mais aussi du symposium organisé par le diocèse cette année, l’évêque d’Idiofa, est revenu en long et en large sur ces aspects, sans langage de bois et avec joie immense.

En effet, le diocèse d’Idiofa se situe dans l’actuelle province du Kwilu, dans l’ancienne province de Bandundu en RDC. Il s’étend sur 60 000 Km2. Ce qui correspond à peu près à la superficie d’au moins deux fois la Belgique. Il touche 4 territoires, entre autres : le territoire de Bulungu avec une mission catholique, le Gungu avec 5 missions, et tout le territoire d’Idiofa ainsi que le territoire d’Ilebo, excepté la ville cité d’Ilebo. « C’est un grand diocèse du point de vue de la superficie et de la démographie », a rappelé Mgr Moko.

Au reste, il sied de noter que le territoire d’Idiofa à lui seul regorge 2 000 000 d’habitants, celui d’Ilebo quant à lui compte près de 800 000 habitants. Si on prenait les quelques habitants des missions catholiques se trouvant sur les territoires de Bulungu et Gungu, on avoisinerait le 3 000 000 d’habitants. « C’est pratiquement la population de certains pays », commente l’évêque.

Situation socio pastorale en prise en charge des fidèles

Disons tout d’abord que les activités principales de ce diocèse sont des activités  agro-pastorales. D’où, c’est un diocèse rural. Une grande particularité de celui-ci est sa capacité scolaire. « On est impressionné en traversant ce diocèse de voir pratiquement qu’il y a une école primaire dans tous les villages », s’est exalté Mgr Moko. Il a poursuivi en soulignant qu’il n’y a pas que l’enseignement mais également des infrastructures sociales et de santé qui, selon lui, sont autour de 36.

Avec 194 prêtres séculiers, le diocèse est très missionnaire et ouvert. Mais quand on quantifie l’enveloppe qu’on devrait donner à ces prêtres qui ont fait de grandes études et ayant sacrifié leur vie pour évangéliser des gens : « on est en deçà de ce qui devrait être réellement donné », estime l’évêque. Et d’ajouter que « je dois avouer que quand je suis en visite apostolique, je constate que les fidèles donnent beaucoup à leur évêque et je ne peux pas jeter les fleurs à tous les diocésains parce que c’est encore timide ». « Bien sûr qu’il y a une explication derrière tout ça, c’est une population qui est dans le désœuvrement mais, dans la mesure du possible, ils viennent quand même en aide à leurs prêtres ».

Désœuvrement de la jeunesse et promotion des initiatives communautaires

Pour Mgr Moko : « le désœuvrement de la jeunesse d’Idiofa est presque total. A part l’enseignement et la santé ou encore dans les quelques bureaux d’Etat qui existent chez  nous, vous ne trouverez pas de grandes entreprises  qui puissent recruter cette jeunesse ». Nous sommes entrain de participer à cette entreprise de l’invention de l’avenir. « Si vous arrivez à Idiofa aujourd’hui, vous trouverez beaucoup de réalisations en faveur de la jeunesse, notamment : la mise en place d’un atelier de formation en menuiserie, un espace culturel pour le divertissement de la jeunesse super équipé, dénommé « Espace Caana », et la construction des plusieurs écoles que nous voulons qu’elles soient des cadres idéals de l’éducation et formation de notre jeunesse ».

Mgr, Moko en pleine inpection d'une bâtisse à Idiofa

Mgr José Moko en pleine inspection de la construction d’une bâtisse à Idiofa

Cependant, comme père évêque, ma joie est de constater la montée des initiatives communautaires surtout dans le sud du diocèse. Lors de mon dernier passage à Kilembe, Mukedi et Nyamusenge, tous des villages du sud du diocèse, j’ai été fort marqué par l’existence de grands champs de manioc coupés par les mamans. Des femmes pas seulement catholiques, c’est vraiment une démarche communautaire que j’ai encouragée. « Je pensais même qu’on était déjà passé à la mécanisation agricole. Je pense que quand on est pauvre, on ne peut pas se payer le luxe de l’autarcie, c’est-à-dire, de vivre seul », a exhorté l’évêque d’Idiofa.

Quid du symposium ?

Pour l’évêque d’Idiofa, ce symposium était un moment de jeter un regard rétrospectif  sur ce qu’a été le diocèse d’Idiofa dans le passé. « Le diocèse d’Idiofa est un grand diocèse qui a connu 4 évêques, je suis donc le 5ème. Et ce diocèse avait donc besoin de regarder un peu son parcours ».

Et comme j’aime bien le dire, poursuit-il, « c’est à l’ancienne corde qu’on noue la nouvelle ». Donc nous avons revisité le passé, pour tirer des éléments qui nous permettent à vivre le présent avec passion afin d’aborder l’avenir du diocèse avec espérance ».

A la question de faire un bilan personnel depuis qu’il a été nommé à la tête de ce diocèse, Mgr Moko a répondu subtilement que sa joie est ‘d’être utile pour les autres ». « J’ai toujours pensé ma vie sacerdotale comme une capacité à faire du bien », a-t-il déclaré.

Notons cependant que Mgr José Moko est actuellement le président de la commission épiscopale des communications sociales de la Conférence Episcopale du Congo.

Propos recueillis par Junior Kitambala

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