Mgr Ayikuli Sosthène : L’exploitation des ressources naturelles à la base de l’insécurité en Ituri

Ituri est une province qui connaît une turbulence sécuritaire. A la base de ce désordre social, les forces négatives venues d’autres pays frontaliers,

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Ituri est une province qui connaît une turbulence sécuritaire. A la base de ce désordre social, les forces négatives venues d’autres pays frontaliers, appuyées par les congolais complices à l’exploitation illégale des ressources naturelles  de cette partie de la RDC.

L’Évêque de Mahagi-Nyoki, Mgr Sosthène Ayikuli, dans son son diocèse

L’Evêque de Mahagi-Nioka, Mgr Ayikuli Sosthène, n’a pas caché sa crainte sur l’avenir de son diocèse ecclésiastique en dénonçant l’insécurité récurrente dans la province de l’Ituri. Il a fait parler le fond de son cœur.

Dia : S.E. Monseigneur Sosthène Ayikuli, pouvez-vous nous parler brièvement de  diocèse de Mahagi-Nioka ?

Mgr Ayikuli Sosthène (AS) : Le diocèse de Mahagi-Nioka se trouve dans la province ecclésiastique de Kisangani. Il a 24 paroisses fonctionnelles et 5 en projet. Le diocèse a 93 prêtres. Voilà en bref sa présentation.

Dia : Le Gouvernement est enfin là, que dites-vous sur l’insécurité qui sévit dans la région de l’Ituri ?

Mgr AS : Nous serons tous heureux de voir les choses marcher en faveur de la population congolaise. Mais si cela ne répond pas aux attentes du peuple, la situation risque de créer un blocage. Et, on ne peut qu’accompagner le gouvernement dans des bonnes actions.

Dia : L’Ituri demeure dans l’insécurité, que se passe-t-il dans cette partie du pays ?

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Mgr AS : Franchement, il faut dire qu’Ituri traverse une situation d’insécurité récurrente. On assiste à un phénomène étrange et systématique. On s’est rendu compte qu’à un certain moment qu’il n’y avait plus des policiers et militaires. Leurs petits camps étaient restés vides et on a observé qu’on commençait à tuer les gens et à brûler des maisons. On n’avait pas de réponse adéquate sur la situation et, sans moyen de défense, on était resté ébahi.

Dia : Quelle lecture faites-vous de cette étrange situation ? 

Mgr AS : La lecture de ma part est que ça riffaude en Ituri. Le premier constat : En chassant les militaires qui protégeaient la population et leurs biens, cela signifiait qu’il y a un problème. Il y a du pétrole dans le littoral du lac Albert et pour bien l’exploiter, librement, il faut chasser les autochtones. Le second constat ce qu’il y a une politique d’occupation. Il semble que le projet de balkanisation demeure. Donc, le dossier est encore et toujours pondant.

Dia : Avec le nouveau gouvernement, peut-on croire à un retour d’une paix durable en Ituri ?

Mgr AS : C’est ce que nous attendons. Tout le monde croit et espère le retour durable de la paix en Ituri. Les moyens d’assistance de cette population nous manquent, nous vivons avec souffrance au cœur. On ne peut pas comprendre que de groupes armés  quittent leurs pays pour s’installer sur le sol congolais et font tout ce qu’ils veulent. On se pose la question de savoir : « est-ce que nous existons comme un Etat ? »

On nous dit que ce sont des assaillants et ils habitent des endroits surplombant de montagnes. Ils commencent à attaquer par des armes blanches et puis, avec des armes de guerre. On se pose encore une autre question : « Qu’est ce qui empêche l’armée à s’infiltrer pour découvrir là où sont les assaillants comme le faisaient les civiles ? » Comme rien ne presse, l’instabilité perdure, comme les assaillants y demeurent, la population est dans la peur.

Dia : Un message à la population de l’Ituri ? 

Mgr AS : Un message d’espérance, le nouveau gouvernement est là. Le peuple doit travailler. En tant qu’acteurs, chacun doit prendre ses responsabilités en mains.

Propos recueillis par Gel Boumbe

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