Machine à voter : Nangaa l’impose, les Congolais s’opposent

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En séjour en Corée du Sud, Corneille Nangaa a animé une conférence de presse mardi au Grand Hyatt Seoul au cours de laquelle, il a déclaré que « très peu » des congolais s’opposent à l’idée d’utiliser les machines à voter de fabrication sud-coréenne. «Mais je peux dire qu’ils ne représentent qu’une très faible proportion de notre population. Ces groupes ne comptent que 10, 15 personnes chacun et ont exprimé des idées sans fondement sans preuves solides », a déclaré le président de la Céni avant d’ajouter « bien sûr, il y a des gens qui sont contre l’idée dans notre pays ».

Nangaa en conférence de presse à Séoul en Corée

Déclaration contredite par Bwelungu Nombi Henry, un activiste congolais vivant en Corée du Sud, à The Korea Herald qui a publié l’information. «La Céni ne dit généralement pas la vérité. Nous connaissons nos dirigeants par la manière dont ils se comportaient », a-t-il expliqué dans cet organe de presse en ajoutant que « si Nangaa pouvait montrer la preuve du référendum qui nous permet de voir le nombre de personnes qui se sont réellement opposées aux machines à voter au Congo, alors nous le croirions. Si la Corée du Sud n’ouvre pas les yeux pour voir comment ces machines sont rejetées par la communauté internationale, alors elle perdra la bonne réputation (acquise au fil des ans) à l’étranger. »
Juste un jour après sa conférence de presse, soit le lundi, la police a dispersé violemment une manifestation contre les machines à voter devant la Céni à Kinshasa, à l’issue de laquelle 22 personnes ont été interpellées.

Les affirmations faites par Nangaa que seuls quelques Congolais sont contre la décision de son corps électoral d’utiliser les machines sont aussi radicalement différentes des résultats d’une enquête récente publiée par Congo Research Group, une ONG basée à New York spécialisée dans les projets de recherche sur les conflits au Congo.

Le rapport du Congo Research Group comprend également une allégation selon laquelle le fils de Norbert Katintima, aurait pu travailler pour Miru Systems en Corée du Sud et conclure le contrat. Un certain nombre de médias étrangers, dont Jeune Afrique, en a fait échos. Corneille Nangaa reconnait que le fils de son vice-président qui travaille actuellement pour la Céni a étudié en Corée du Sud, mais il n’a jamais travaillé pour Miru Systems.

Human Rights Watch, disent que les machines risquent fortement de compromettre la fiabilité du vote à venir, des millions de personnes étant analphabètes et n’ayant pas accès à l’électricité.

Nangaa et la Céni en Corée du Sud

Selon le sondage d’opinion, en juillet dernier, les 1.100 entretiens téléphoniques avec des citoyens congolais vivant dans 26 provinces du pays, 62% des participants ont déclaré ne pas croire que la Céni va mener des élections libres et justes. Parallèlement, 45% des personnes interrogées ont déclaré que si le dauphin du Président Kabila, E. Ramazani Shadary serait élu, elles n’accepteraient pas les résultats, affirme The Korea Herald.

Malgré que les machines de Miru aient également provoqué des controverses dans d’autres démocraties en développement, notamment en Irak et en Argentine, la RDC n’annulera pas l’accord avec le fournisseur coréen malgré les pressions de la communauté internationale et des manifestants congolais, a ajouté Nangaa.

La société coréenne controversée Miru Systems fournit quelque 105 000 machines au Congo dans le cadre d’un contrat de 150 millions de dollars.

Pendant ce temps, la société coréenne, ainsi que la Commission électorale nationale de Corée, ont été liées à un certain nombre d’allégations de corruption graves au pays et à l’étranger. Le contrat de Miru avec la Céni au Congo a été en partie organisé par A-Web, une ONG coréenne presque entièrement financée par le NEC de Corée, qui relie des entreprises technologiques coréennes à des organismes électoraux étrangers dans le monde entier. Il a également déclaré que la RDC resterait membre d’A-Web, en dépit des controverses en cours impliquant son ancien chef Kim.

En février, l’ambassadeur américain aux Nations Unies, Nikki Haley, a averti les autorités congolaises sur l’utilisation de la machine à voter ou de perdre le soutien américain aux urnes. Le mois dernier, cinq militants politiques congolais résidant en Corée ont déposé une plainte auprès du NEC coréen, demandant au gouvernement coréen d’interdire à Miru Systems de fournir les machines au Congo.

Gel Boumbe

 

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