Le Cardinal Parolin dit aux Congolais : « Regardons l’avenir avec joie »

Comme annoncé, le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a présidé l’eucharistie le dimanche 3 juillet 2022 à l’esplanade du Palais du peuple à Kinshasa, devant une foule des fidèles, d’ecclésiastiques et de quelques autorités.

Dans son homélie, le Cardinal Parolin  s’est longuement appesanti sur la 1^ère lecture tirée du livre d’Isaïe (66 : 10-14). Dans cet extrait le prophète s’adresse au peuple d’Israël après la fin de la déportation et leur retour à Jérusalem. « Esaïe nous enseigne à tourner le regard vers l’avenir…Il voit un avenir renouvelé à partir d’un présent pas facile. Avec ses compatriotes, il se trouve dans une situation de grand malaise. L’exil vient de s’achever c’est-à-dire la période la plus tragique et la plus sombre du peuple élu qui avait été déporté et immigré en terre étrangère. Au retour, au lieu que prévale la joie, il y a beaucoup de déceptions…Le peuple est confronté à une réalité compliquée. Il a en face de lui un pays à remettre sur pied…Le découragement prédomine chez beaucoup devant cette situation », a dit l’envoyé du Pape François.

Il poursuit : « La tentation encore aujourd’hui, même pour nous, frères et sœurs, même ici est celle de baisser les bras devant la réalité, de se renfermer dans une résignation fataliste et, peut-être, sans s’en rendre compte, de fuir les responsabilités en tombant dans une sorte de victimisation, laissant à d’autres la charge de retrousser les manches et l’effort de reconstruire ».

Le Cardinal Parolin ajoute qu’Esaïe, au nom de Dieu, lance un appel différent, un vibrant appel à la joie : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, dit-il,…Le prophète invite à se réjouir avec et pour Jérusalem, à ne pas regarder les édifices délabrés et les maisons abandonnées, mais la beauté d’être de nouveau à Jérusalem, la beauté d’être ensemble ».

« Ainsi, souligne le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, Dieu nous appelle à regarder ensemble, unis en dépassant tout esprit des partis, toute division des groupes, ethnies, appartenance. Vous aussi, frères et sœurs, vous êtes cette Jérusalem prophétisée par Isaïe. L’Eglise, le peuple saint de Dieu, le Seigneur vous regarde, vous aime et vous embrasse comme son peuple, comme corps du Christ, comme demeure de son esprit. Une amitié mystique et vivante que Dieu n’abandonnera jamais et qui rend plus fort que toute division et pièges du mal. Réjouissons-nous donc, nous aussi avec et pour Jérusalem, avec et pour l’Eglise. Réjouissons-nous parce que Dieu nous créé et nous recréé comme communauté. Réjouissons-nous et rendons grâce pour notre appartenance à l’Eglise ».

Après l’appel vibrant à la paix, le Cardinal Pietro Parolin a mis un accent sur la paix. « L’Evangile d’aujourd’hui (Luc 10 : 1-12, 17-20) est aussi prophétique. Jésus demande à ses disciples de témoigner la paix….Prions pour la paix en RDC. Cette paix dans la partie orientale est menacée continuellement par les groupes armés et l’exploitation des intérêts prédateurs. Jésus continue à nous envoyer pour rappeler la même parole ; la paix en RDC ».

En conclusion, l’officiant déclare : « Jésus  est la source de notre joie. Jésus, doux et humble de cœur, est avec nous, il marche sur nos routes et guide avec tendresse nos pas. Il triomphe du mal du monde. Pour cela, regardons l’avenir avec joie ».

Tout au début de l’eucharistie, l’ordinaire du lieu, le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa, a souhaité la bienvenue à l’envoyé du Souverain Pontife en RDC. « C’est une marque de considération et de sollicitude du Saint-Père à notre pays », a-t-il dit.

JR Bompolonga