La Bourgmestre Fatou Inona : Ngaliema est la commune la plus militarisée de Kinshasa, peut-être de la RDC

Invitée de l’émission « Le Débat » sur Top Congo, le mardi 16 juillet, la bourgmestre de la commune de Ngaliema, Fatou Inona, a donné des précisions sur l’opération « Kin Bopeto » déclenchée par le gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka.

Madame la Bourgmestre de Ngaliema, Fatou Inona et ses collaborateurs

« Le budget allocation par le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, pour la mise en œuvre de l’opération « Kin Bopeto », est venu trouver l’opération de la salubrité dans ma commune déjà commencé bien avant cette vision de l’autorité provinciale. 80% de cet argent sont affectés à l’assainissement de Ngaliema, qui compte 32 artères principales, plus que toutes les autres communes de la ville de Kinshasa », affirme madame Fatou Inona.

La Bourgmestre de Ngaliema a profité de cette opportunité lui offerte devant ses administrés à faire l’historique de sa juridiction politico-administrative.

« La création de la commune de Ngaliema remonte en 1957 et elle est l’une des 24 communes que compte la ville province de Kinshasa. Elle est située dans la partie ouest de la capitale. Son étendue a une superficie de 224 Km²  avec un million d’habitants, soit l’équivalent de la population de Brazzaville, avec laquelle elle partage une frontière liquide. Composée de 21 quartiers résidentiels, la commune de Ngaliema fût dirigée par Paolo Sikabongo, comme premier bourgmestre noir dont je suis la 20^e. La commune part du rond-point Socimat jusqu’à Badiadingi et le prochain recensement pourra bien dénombrer plus d’un million d’habitants », explique Fatou Inona.

Maison communale de Ngaliema

« Elle regorge pratiquement toutes les grandes institutions du pays, à savoir la Présidence de la République, l’État-major Général des FARDC, le Centre supérieur militaire et compte au moins 7 camps militaires. Je pense même que c’est la commune la plus militarisée de la ville de Kinshasa, peut-être de tout le pays », renseigne le numéro un de Ngaliema.

 De poursuivre, elle a donné le nombre des marchés qu’elle gère et les recettes journalières qu’ils rapportent. « Ma commune compte le premier hôpital érigé au Congo-Belge, dans les années 30, avant son transfert à l’actuelle Clinique Ngaliema. Je gère trois principaux marchés dont le marché de l’UPN auquel un projet de sa réhabilitation est en cours, celui de la Cité des Anciens Combattants et celui de Delvaux, que nous avons réhabilité. Il y a aussi d’autres qui sont des marchés de faite à savoir Camp Luka, Sola, etc », reconnait-elle avant d’ajouter : « Tous ces marchés rapportent à la commune 550 milles francs congolais par jour. » Allégation réfutée immédiatement  par les habitants prenant part à l’émission.

Au niveau du marché de Delvaux, entre les arrêts Alimentation et Maternité

Pour elle, ce montant semble insuffisant pour subvenir aux besoins quotidiens de sa commune. « J’ai sous ma responsabilité 5 commissariats de la police et 35 sous-commissariats, le transport des agents ainsi que les fournitures de bureau. Vous croyez que 550 milles francs congolais, qui ne correspondent même pas à 300 dollars américains, sont assez pour faire tout cela? Vous ne vous demandez pas comment se font leurs communications ? », a-t-elle répondu à ses administrés présents tout en ajoutant qu’elle est sollicité pour beaucoup d’autres cas sociaux. « Je m’occupe à enterrer les indigents et ça fait partie des réalités de ma commune », explique-t-elle.

Répondant aux accusations selon lesquelles sa commune compterait les plus des marchés que les autres municipalités kinoises, Fatou Inano a reconnu que « les recettes de la commune sont la taxe de l’étalage, les services de l’état-civil et de la population. C’est vrai que ces marchés paient aussi des taxes. Sachez néanmoins que dans deux années, ces marchés ne vont plus exister », a précisé la bourgmestre qui déplore aussi un manque de politique touristique pour la conservation des sites à très forte charge historique.

Gel Boumbe