Depuis plus de trois semaines, deux banderoles vantant les mérites du Président de la République Démocratique du Congo par M. Mova, lui-même représen
Depuis plus de trois semaines, deux banderoles vantant les mérites du Président de la République Démocratique du Congo par M. Mova, lui-même représenté sur l’une d’elles, ont suscité un sentiment de sourde hostilité parfois tempérée d’indifférence amusée des habitués du Marché ex Delvaux et de l’arrêt du même nom. C’est ce qui ressort d’un rapide sondage d’opinions réalisé par l’Agence Dia ces Lundi 4, Mardi 5 et Mercredi 6 juin 2018 peu après l’arrachage des banderoles au Centre Interdiocésain. D’ailleurs nombre de personnes interrogées n’ont pas manqué de stigmatiser le fonctionnement de l’autorité urbaine usant de deux poids deux mesures face aux problèmes du pays.
Des interrogations sur un intellectuel en politique
Tony, jeune juriste sans emploi a affirmé que ces banderoles sont dans la pré campagne car elles vantent un candidat avant le démarrage officiel de la campagne électoral. il ne comprend pas comment M. Mova intellectuel et professeur d’université peut entamer un campagne avant l’heure et surtout appuyer une candidature d’un président qui ne peut accomplir un troisième mandat.
Des fonctionnaires, agents employés pas dupes
Damien, Fabien, deux enseignants dans des écoles publiques du Centre Ville et Gustave agent nommé récemment au Bâtiment de la Fonction publique n’ont pas gardé la langue dans la poche. Devant la presse confessionnelle, ils ont examiné sous toute les coutures la forme et le fonds du message émis par l’Homme politique. Leur opinion est fixée, les hommes du pouvoir en place se comportent en autocrates à tous les niveaux. Grégoire un des premiers résidents de Delvaux et ancien de la Banque Centrale, a observé l’aspect pratique de la démarche de l’Homme politique. D’après ses dires M. Mova a obtenu des Libanais et autres opérateurs économiques moyens- orientaux la réhabilitation du Marché ex Delvaux. « M. Mova veut profiter des dividendes politiques en ce lieu. Le marché local possède actuellement des étals réalisés selon les normes. Des sanitaires ont été totalement rénovés. » a-t-il déclaré. L’agent retraité de la banque a conclu que au-delà du soutient au Président de la République, M. Mova est à la recherche d’un terroir ‘politique’ pour des élections à venir.
Jeunes gens en débrouille et vendeuses tout aussi réprobateurs
De façon plus terre à terre, les citoyen de la base ont exprimé vertement leur réprobation. Certes, ils ne sont pas allés jusqu’à une action collective virulente; il n’en demeure pas moins que le sentiment de rejet est vif. Jeannot, porteur au Marché ex Delvaux passe ses soirées dans les environs. Il a révélé les circonstances de la pose des banderoles. Il a affirmé que des drôles de bonshommes, vraisemblablement des agents en tenue civile l’ont recruté, un soir, parmi d’autres pour monter les banderoles. Ces propos ont été confirmés de manière indirecte par la réserve des policiers du lieu qui n’ont pas voulu répondre aux questions de la presse. En aparté, l’un d’eux a dit que l’ordre d’arrachage doit venir de l’autorité municipale.
Quelques vendeuses ont plutôt ironisé sur les banderoles invitant les passants à sympathiser pour la majorité présidentielle alors que les rues voisines sont dans un état de saleté repoussante. Les étals sont à même le sol poussiéreux en cette période de saison sèche. Madame Ida, vendeuse des quatre saisons, a ajouté qu’elle n’a pas les moyens de s’installer dans le marché. « Le loyer, trop cher, est inaccessible pour les petits commerçants » a déploré Mme Ida. Elle ne voit pas le bénéfice à tirer d’une action qui n’a pas été profitable au petit peuple. La plupart des vendeuses du lieu ont opté de travailler dans les rues voisines.
Rombaut Kamwanga
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