Financement des élections : Le Gouvernement et la CENI restent sourds à tous les appels

Sur instruction du gouvernement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) continue à refuser toute aide extérieure pour le financement d

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Sur instruction du gouvernement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) continue à refuser toute aide extérieure pour le financement des élections. Elle refuse même l’apport de la Monusco.

Selon différentes sources, la CENI avait sollicité le soutien de la Monusco en novembre 2017 pour tenir les élections dans les délais, malheureusement elle n’a pas transmis jusqu’à ce jour les données nécessaires à la planification de l’appui logistique sollicité. La Mission onusienne ne sait à quel saint se vouer pour appuyer tant soit peu la centrale électorale congolaise. Pourtant c’était son partenaire privilégié lors des élections de 2006 et 2011.

Faisant du financement des élections une question de souveraineté, le gouvernement a promis de financer tout seul les scrutins programmés pour le mois de décembre 2018.

Il sied de rappeler ici que pour les 3 scrutins de décembre 2018, la CENI attendait 432 millions USD. A croire le ministre des Finances Yav Mulang, qui, lors de la tripartite convoquée par le Comité national de suivi de l’Accord du 31 décembre 2016 (CNSA) durant la première quinzaine du mois de juillet, avait déclaré que le gouvernement venait de verser à la CENI 42 millions USD. Au total, le gouvernement a déjà financé la CENI avec 203 millions USD.

A moins de 5 mois de la date retenue pour les trois scrutins, la CENI a moins de 50% de son budget pour l’organisation des élections. Elle doit attendre encore 229 millions USD du gouvernement. Financièrement parlant, le gouvernement congolais sera-t-il en mesure de trouver à temps les fonds nécessaires restants pour l’organisation des élections  en décembre 2018 ? La question reste posée.

Bien des organisations nationales et internationales ont interpellé le gouvernement pour le décaissement des fonds à allouer à la CENI pour la réussite de ces élections. La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) en fait partie.

Déjà, en novembre 2017, dans sa déclaration intitulée « Le peuple congolais crie sa souffrance : Allons vite aux élections », l’Episcopat congolais demandait aux élus, membres du Parlement d’ « assurer le contrôle de l’exécution du budget concernant les élections ».

A l’issue de l’Assemblée plénière extraordinaire tenue à Kinshasa du 15 au 17 février 2018, la CENCO est revenue sur la question en ces termes : « La République Démocratique du Congo appartient à tous ses filles et fils ; c’est un droit et un devoir de tous de combattre tout ce qui peut hypothéquer son avenir. A dix mois des scrutins, nous en appelons, une fois de plus, à la responsabilité des personnes et des institutions chargées de la préparation et de l’organisation des élections pour l’intérêt supérieur de la Nation ».

Par le biais de son secrétariat général, la CENCO est revenue sur le financement des élections au cours d’un point de presse animé par l’abbé Donatien Nshole, le 24 mai 2018 à Kinshasa, par un appel à la responsabilité. « La CENCO déplore le fait que le plan de décaissement des fonds pour l’organisation des élections ne suit pas le rythme convenu entre la CENI et le Gouvernement. Le Peuple Congolais a pris acte de la déclaration solennelle de ce dernier de disposer des moyens nécessaires pour financer seul les élections. Les raisons financières ne devraient donc pas être évoquées pour justifier un éventuel report des élections », avait déclaré urbi et orbi le secrétaire général de la CENCO.

Ce n’est pas tout. La question de financement des élections a été une fois de plus répercutée par la CENCO lors de son message de sa 55ème Assemblée plénière organisée du 25 au 29 juin 2018 à Kinshasa.  Dans ses recommandations, l’Episcopat congolais avait directement et encore ciblé le gouvernement central en ces termes: « Nous vous demandons d’assurer le décaissement des fonds au rythme des besoins de la CENI, afin de respecter le calendrier électoral ».

En un mot comme en mille, la CENCO comme d’autres structures ont suffisamment interpellé l’exécutif congolais sur le financement des élections. Ce point ne saurait être retenu pour justifier un quelconque retard sur la tenue des élections en décembre prochain. Comme les Anglais, il ne nous reste qu’à dire Wait and see.

La Rédaction

 

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